28 octobre 2013

Prisonners

C'est de Denis Villeneuve (le réalisateur d'"Incendie"), c'est angoissant à souhait, sombre au possible et longggggggggg! Certes, c'est bien réalisé, ça fait peur (y a même quelques scènes carrément flippantes) mais c'est indigeste. Commençons par le propos, bien sordide: banlieue de Boston (je confirme, je ne comprends rien à leur accent!), un soir de Thanksgiving bien pluvieux, deux fillettes disparaissent sans laisser de traces. Un demeuré (avec une tête de psychopathe), vivant dans un camping-car est arrêté puis rapidement relâché faute de preuves. Déboussolé, le père d'une des fillettes (qui aime bien chasser les biches avec un regard de méchant) décide alors de faire justice lui même et tente de faire avouer le fameux suspect à coup d'épisodes de torture tous plus épouvantables les uns que les autres (sans jamais les montrer réélement). En parallèle, l'inspecteur, jeune, vaillant, solitaire et (beaucoup trop) gominé tente lentement de rétablir la vérité. 
Il faut donc y voir deux visions de l'Amérique qui s'affrontent: l'une droite, raisonnée mais pas à l'abris d'une erreur et l'autre individualiste, bestiale incarnée par ce père désemparé et ravagé par la disparition de sa fille. Si en effet, le film est un intéressant tableau de l'Amérique poisseuse, je n'y ai pas vu le chef d'oeuvre décrié par les critiques et les spectateurs. Une fois de plus, je dois manquer de références cinématographiques (Zodiac, le silence des agneaux...)


25 octobre 2013

L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet

Un vrai beau film pour les grands enfants comme moi!!
C'est plein de poésie, plein de tendresse et de gravité aussi. L'histoire c'est celle d'un petit génie de 10 ans, TS, qui vit avec des parents bizarres, son jumeau et sa grande soeur dans un ranch paumé du Montana. Le couple de parents est aussi désassorti qu'amoureux : la maman (divine Helena Bonham Carter) est un peu perchée, passionnée d'insectes, le papa est un taiseux cow-boy, pas très porté sur la demonstration des sentiments.
Dans ce ranch, où chacun vaque à des activités atypiques, le jeune TS s'est crée un univers, un monde fait d'inventions, d'explorations. A l'âge ou son frère colorie en débordant, TS analyse les distances entre les protagonistes des livres d'enfants.
Le jour où TS apprend qu'une de ses inventions doit recevoir un prix, il décide de traverser les USA d'Ouest en Est et de rejoindre Washington: un long périple débute alors, plein de couleurs, de rencontres et de mélancolie aussi.
Ce film est une parenthèse de couleurs, d'objets insolites mais aussi une très belle réflexion sur la culpabilité et la solitude. Merci à Monsieur Jeunet pour ce film qui ressemble à nos livres d'enfants en relief dans lesquels on aurait aimer se glisser parfois pour rêver un peu.
Le DVD est déjà sur ma liste de Noël.

20 octobre 2013

Planes

Un grand merci à AD (et ses insomnies) pour la critique, et ses petits pour les illustrations. 



Il parait que les critiques étaient mauvaises ... je ne les ai pas lues... En tant que parents de 2 fans de "Cars", nous ne pouvions pas ne pas y aller. Personnellement, je suis du style à mieux aimer les vieux dessins animés qui ne sont pas dans la surenchère d effets spéciaux ou de blagues un peu lourdingues qui sont le lot des nouveaux dessins animés dont certains en profitent pour faire passer un "message". Et bien, je n'ai pas détesté Planes, malgré les quelques invraisemblances. Les enfants n'ont pas beaucoup ri (pas de blagues lourdingues), ont eu peur (la scène de la noyade), ont vu du pays mais je crois qu'ils ont passé un bon moment. D'ailleurs, ils ont gardé la bouche ouverte et le ticket d'entrée serré dans leur main toute la durée du film et le petit est sorti en disant spontanément "c'était très bien" de sa petite voix sérieuse et fluette et c'est peut être la meilleure critique d expert qu'on puisse faire! Ah si moi j'ai ri aux éclats : quand la course va être lancée, à l aéroport JFK, la foule en délire dans les tribunes, des avions de chasse passent en faisant des volutes de fumée et le héros s'exclame "ouaou"! La patrouille de France!!"
AD
Ps: la salle était quasiment vide : nous avions choisi la séance 2D. Je me suis tout de même fait la réflexion qu'en 3D ça pouvait rendre pas mal
Pps: pour une fois les bandes-annonces étaient toutes pour des films pour enfants et non pas pour des films limite interdits aux moins de 12 ans ( mais c'est peut être un effet cinéma)

9 mois fermes

C'est marrant et original mais selon moi, loin du chef d'œuvre dont parlent les médias.
L'histoire d'Arianne (Sandrine Kiberlain) juge d'instruction psychorigide focalisée sur son boulot qui se retrouve enceinte d'un repris de justice globophage (Dupontel) après une saint Sylvestre plus qu'arrosée. 
Y a plein de scènes audacieuses et marrantes. C'est décalé, très 3ème degré et tendre aussi. 
Le problème c'est probablement que la bande-annonce délivre trop de "bonnes scènes" et que les critiques dytirambiques ont probablement gâché mon plaisir. 
Donc, oui, j'ai bien ri (cf. la scène de sexe sur la poubelle filmée par les caméras de surveillance, ou devant jean dujardin en traducteur de langue des signes) mais pas aux larmes comme certains.

Alors voila. Les 1001 vies de urgences

Tout a commencé il y presque un an à la lecture d'un blog: blog d'un jeune interne en médecine bourré de talent et à la plume sensible. L'adresse est là http://www.alorsvoila.com/
Baptiste Beaulieu a 27 ans , il est interne aux urgences de Auch. Il y raconte son quotidien puis vint le livre. Et ...c'est encore mieux!! Quel talent de conteur, quelle belle arme que les mots pour décrire un quotidien plein d'émotions, de rencontres, d'humour, de poésie. 
Et parce qu'il évoque ce livre (Corps et âme de Franck Conroy) comme ce qu'on ce qu’on a écrit de plus beau sur la musique ces dernières années (j'approuve), j'ajouterai que son livre est ce qui m’a été donné de plus émouvant à lire sur les blessures des corps et la guérison de l'âme.  

Merci AB pour ce bien joli cadeau d'anniversaire. 

19 octobre 2013

La vie domestique

Oh que c'est inquiétant, triste mais oh que c'est réussi. 
L'histoire se déroule sur 24h : 24 heures d'une vie de femme qui voit ses rêves se craqueller, celle de Juliette 40 ans mariée à Thomas, proviseur dans un lycée. Juliette et Thomas déménagent dans une banlieue pavillonaire gentiment bourgeoise. Tous les pavillons s'y ressemblent, toutes les familles qui y habitent se ressemblent aussi. Juliette croise le chemin de 3 femmes au foyer (Natacha Reigner, Elena Noguerra et Julie Ferrier) confrontées au même quotidien: enfants, courses, cafés (le choix de la capsule nespresso est épatant de cynisme), sorties d'école, dîners. 
Ca pourrait être inintéressant et creux, c'est superbe tant c'est triste et déprimant : de vacuité, de répétitions de renoncement. Emannuelle Devos incarne avec une grâce absolue cette femme dont les rêves se dissipent quasi heure par heure, entre banalités et faux-semblants. On suit avec énormément d'émotion cette femme qui cherche une raison d'être et on en sort ému et chamboulé. 

15 octobre 2013

Parkland

Pas convaincue par ce film un peu creux.  
Pourtant, les critiques sont élogieuses évoquant un film malin, bien mené, rigoureux. Mouais : bof ! 
S'il est vrai que le postulat de départ est plutot intéressant : la théorie du complot sur l'assassinat de Kenedy, le résultat l'est beaucoup moins. C'est sans originalité, sans frisson, sans vague. Le faits se suivent, historiquement, minutes après minutes, avec une précision certaine; la théorie conspirationniste se profile jusqu'à un dénouement plat. Cela dure à peine 1h30 : elles m'ont paru infiniment plus longues que les sublimes 3 heures de la vie d'adele. 
NB: Allez-y accompagné(e) d'une épaule chaleureuse.

14 octobre 2013

8 octobre 2013

Les gens heureux lisent et boivent du café

Pas époustouflantes mais accrocheuses (le titre l'est déjà pas mal!) que ces 250 pages.  Une écriture ultra basique, des personnages attachants, quoiqu'un peu superficiels pour une histoire d'amour gentiment tarte. 
Diane a perdu mari et enfant dans un accident de voiture, il y a plus d'un an et ne parvient pas à sortir la tête de l'eau. Elle erre dans un appart, plein de souvenirs, n'a pas repris son boulot (son café librairie, tiens, tiens!) ni de vie sociale. Sur un coup de tête, un doigt sur une carte d'Europe, la voici partie pour un village d'Irlande. La bas, elle y rencontrera un couple, propriétaire d'une petite pension dans laquelle elle va petit à petit, se reconstruire, un irlandais taiseux et bourru, la plage, la pluie, la bière brune, les précipices, le vertige... Le gros problème, c'est l'abondance de clichés et autres facilités, notamment sur les rapports entre Diane et Edward et sur les rapports humains en général et un manque d'épaisseur, de questionnements.  La dernière partie fait même un peu téléfilm de Noël.
Néanmoins, l'ensemble reste plaisant, idéal pour les vacances, le train (en 2 heures, c'était plié) ou un week-end pluvieux. 
Parait que les droits ont été rachetés pour le cinéma: faut dire que la comédie romantique entre la veuve  frenchie et le marin sous les embruns irlandais, y a matière!
En lien, ou comment elle s'est faite e-éditer: http://www.metronews.fr/culture/agnes-martin-lugand-l-incroyable-succes-de-son-livre-les-gens-heureux-lisent-et-boivent-du-cafe/mmfp!MDZjSvA9TOb5M/

4 octobre 2013

Le chemin de l'école

Magnifique. 
Vu deux fois en l'espace d'une semaine...dès les premieres images, j'etais déjà allègrement conquise malgré une VF et un sous-titrage télétexte pour sourds et muets imprévu. Mais à la deuxième projection, en version originale cette fois ci, j'ai été littéralement emportée.  
Des kilomètres à parcourir chaque matin, pendant des heures sur des pistes pleines d'animaux sauvages, des chemins escarpés du Haut-Atlas marocain, des routes sablonneuses indiennes pour ces enfants des 4 coins du monde.  Pendant une heure et quart de pure émotion, on suit à la trace ces gamins qui, chaque matin affrontent la nature.  Pourquoi? Pour, ce qui pour nous, ressemble à quelques heures d'école mais qui pour eux sont les premières marches vers l'avenir. Ils ont plein de rêves ces enfants là : Jackson et sa petite soeur (véritable petite ombre),  Samuel et ses deux frangins, Carlito et son cheval,  et les trois petites marocaines.
Tout est si sensible dans ce film-documentaire, à voir (en VO) à tout âge, ne serait-ce que pour le sourire de la soeur de Carlito lorqu'elle conduit le cheval!!
La bande-annonce colle déjà des frissons....

Mon âme par toi guérie

J'ai du mal a retranscrire ce que m'a procure ce film...un mélange de douceur et de brutalité

1 octobre 2013

Le majordome

Un petit peu décue par ce soit-disant chef d'oeuvre, en course pour les Oscars. L'histoire d'un noir, majordome de la Maison Blanche qui a vu passer, servi, écouté sans jamais trahir les secrets du gouvernement américain.  Certes, tout y est: un grand acteur, une fresque pleine d'émotions, beaucoup d'Histoire. Faut croire ca ne m'a pas suffit... Le côté un peu trop "american movie", trop lisse, trop travaillé rend le tout un peu indigeste. La condition noire y est bien dépeinte, l'évolution lente des mœurs et ses répercussions actuelles aussi, mais je m'attendais à 2h de grand cinéma, à sortir chamboulée. Ce ne fut pas vraiment le cas. Ceci dit, ca reste une belle fresque sur la ségrégation noire américaine et rien que pour ca, allez-y!

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...