29 juin 2014

Sur la route de Madison

Première fois et sur grand écran en plus.
Robert: "If you want me to stop, tell me now". Francesca: "No one's asking you to".
Le film qui me donne envie de revoir ma liste de films préférés tant c'est lent, sensuel, romantique, mais déchirant aussi. Clint Eastwood est juste extraordinaire en photographe solitaire sous le charme de Francesca, divine Meryl Streep. On sent la moiteur de l’été, la fraicheur des glacons de l'ice-tea, la tension érotique et la folle passion qui grandit minute après minute.
PS: oui, j'avais des yeux de panda en sortant, mais comme l'intégralité de la salle.

G229

Ok, ça frôle la dépendance. J'en suis a mon 4ème livre de Jean-Philippe Blondel en quelques semaines mais le style, la brièveté me plaisent. 
Dans celui la, on est à la limite du roman, plutôt dans le récit à la première personne. Celui d'un prof d'anglais atypique et attachant qui mêle histoires de classes et de salle des profs, témoignages d'élèves, voyages scolaires, réunions parents/profs...
Le ton est souvent drôle puis se fait plus triste voire grave pour nous raconter un quotidien d'enseignant passionné. 

28 juin 2014

The two faces of January

Plutôt pas mal. 

Le procès de Viviane Amsalem

Le huis clos d'un tribunal rabininique, une femme, en souffrance depuis 30 ans, un pays moderne bouffe par les traditions religieuses, l'incompréhension des juges (des hommes), des voisins du couple, de la famille. L'impasse étouffante...
C'est un film étrange oppressant tant par sa forme que par son propos. Il y a d'abord cette unité de lieu malgré le temps qui passe: semaine après semaine, mois après mois, une femme israélienne (sublime actrice) se retouve dans une petite salle d'audience face à son mari, leurs avocats respectifs et trois juges entrain de justifier sa volonté de divorcer, retrouver une liberté que personne ne semble vouloir lui rendre. 

25 juin 2014

On a failli être amies

Régalade. A tous les sens du terme. Allez-y avant de diner.... La bande annonce m'avait fait imaginer un film assez sombre, une histoire de femmes pas tendre et je m'étais préparée mentalement façon "on n'est pas la pour rigoler"! Et pourtant ce film d'Anne le Ni est une vrai tragi-comédie: drole, rythmée, bien écrite, aux personnages sacrément attachants et aussi une joli réflexion sur la nature humaine et la trahison. Marithé, c'est Karine Viard, blonde, séparée épanouie (a priori) qui travaille avec passion dans un centre de ré-orientation professionnelle. Emmanuelle Devos, Carole c'est la brune, bourgeoise, femme d'un grand cuisinier, propriétaire d'un très bel hôtel-retaurant. Un jour, Carole débarque au centre professionnel pour un bilan de compétences. Elle est "à la croisée des chemins" et se gratte (tiens tiens, encore un délicat diagnostic de psoriasis/eczéma). En réalité, elle dépérit aux côtés de son grand chef étoilé de mari Roshdy Zem) qui l'appelle via un baby phone lorsqu'il a besoin d'elle en cuisine et cherche à fuire cette vie de notable provinciale. Sauf que le dit-mari se révèle plutôt charmant et va fasciner Marithé alors qu'une apparente amitié s'installe entre les deux femmes...le triangle amoureux est tracé, la situation se complique, l'humain se révèle diabolique quand il s'agit de sentiments amoureux. Les acteurs sont excellents: délicieuse Karine Viard (à chacun de des apparitions, je me disais "quelle grande actrice" et Emmanuelle Devos, impeccable. les hommes sont également irréprochables (que de tendresse dans les yeux de Philippe Rebbot).
Anne le Ni porte un très joli regard sur la trahison, le sentiment amoureux et la nature humaine (parfois vacharde quand il s'agit de sentiments) tout en ne négligeant pas de nous faire rire.

L'ex de ma vie

Comédie à la française avec un charmant acteur italien et la très "bancable" Géraldine Nakache, sans réel intérêt. C'est moins insupportable que peuvent l'être d'autres navets nationaux car ça a le mérite d'être léger et romantique mais ça ne mérite pas le déplacement. (Pour info: Géraldine Nakache est aussi crédible en violoniste concertiste que Mélanie Laurent dans Le concert.)

22 juin 2014

En finir avec Eddy Bellegueule

Les médias en parlent, les bloggeurs en parlent, on parle même de phénomène éditorial (c'est le Seuil qui se régale) et j'ai tardé à le lire. C'est assurément un phénomène, tant par le coté politique que littéraire - rappelons que c'est le premier roman d'un "gamin" de 21 ans (accessoirement normalien) mais je reste un peu sur ma faim (et la fin).
Le style est direct, ciselé pour raconter une enfance sordide dans le nord entre un père alcoolo, une homosexualité insupportable pour une famille, des brimades, insultes, traumatismes. Mais, je pensais que la deuxième partie serait consacrée à la sortie de sa condition. A tord! J'aurais aimé m'attarder sur la fuite, l’échappée vers l'internat puis un monde plus littéraire, intellectuel qui l'a sauvé et hélas, seules quelques pages abordent cette période.
Reste néanmoins un témoignage troublant et révoltant sur une enfance et une adolescence dans un monde brutal incapable d'accepter la différence. Derrière les mots, on sent la vérité, on sent que ça pue la réalité. La question est : à quel point? Sur la couverture, il est noté "roman", y a-t-il eu réécriture de l'histoire, éléments de fiction,  violence "ajoutée"? La polémique flambe. Une chose est sure, la souffrance décrite, elle, est assurément réelle.

Triple alliance

La critique arrive...

17 juin 2014

Accès direct à la plage

De Jean-Philippe Blondel 

Comme j'étais dans ma lancée et qu'il était d'occasion chez gibert, j'ai poursuivi   l'aventure blondelienne avec ce très court roman. Avec un vrai plaisir! 
C'est un vrai roman chorale qui se déroule sur 30 ans dont les personnages sont liés par leurs vacances à la mer. Ça commence en 72 au club Mickey, ça se termine en 2002 dans une villa des Arromanches. Derrière les fenêtres de chaque maison, sur des plages de Cap-Breton, on fait connaissance des parents, plus tard, on retrouve leurs marmots ados en Bretagne. Petit à petit, chapitre après chapitre, les pièces s'imbriquent, on découvre le lien entre les personnages, leur histoire, leurs amours, leurs secrets. C'est bien fichu, assez émouvant;  le seul point noir, c'est l'abondance des personnages qui donne parfois envie au lecteur de dessiner un petit "arbre de voisins de plage sur 3 générations" ou de le relire, aussitôt! 

15 juin 2014

06h41

Un court et intense roman de Jean Philippe Blondel dont j'aime le regard sur l'être humain (cf. Le baby-sitter).
Un train, un lundi matin, celui de 6h41 très exactement. Dedans, Cécile et Philippe. Ils ne se sont pas vus depuis plus de 25 ans; ils ont vécu une histoire d'amour, banale (y en a-t-il réellement ?) et courte comme on en vit tous. Philippe est assis à côté de Cécile et se demande si elle le reconnaît. Cécile hésite aussi: il a changé, elle aussi. Elle a mûri, plus confiante, plus femme. Lui, au contraire semble avoir perdu de sa belle assurance. Que dire? Ignorer? Reprendre la conversation la où on l'avait laissée?  
Une fois de plus, JP Blondel m'a séduite dans sa capacité à nous faire nous interroger sur nos sentiments, mettre des mots sur la rancœur, les abcès non crevés. En utilisant un style classique: un chapitre, un personnage, ses doutes, sa vie, le lecteur est transporté. Oui, 4 mois ce n'est pas long mais ça peut être difficile à oublier. Et l'on se voit alors, dans 10, 20 ans recroiser cet autre, dans un train (si propice à la promiscuité, au huis clos) et se demander ce que l'on se dirait. 

14 juin 2014

Un avion sans elle

Un bon polar français, bien mené, peut-être un peu longuet mais agréable pour les vacances. L'histoire d'une jeune femme rescapée d'un accident d'avion que deux familles de disputent. Comme dans les nympheas noirs, le dénouement est malin! Je crois néanmoins que je ne vais attendre un peu avant de me jeter sur le 3ème opus de monsieur Bussi.

La ritournelle

Mouais...un mix entre madame Bovary et l'amour est dans le pré. Ca se regarde, c'est pas désagréable et puis ça s'oublie. 
Brigitte (alias huppert, liftée à la perfection) éleve des vaches en Normandie avec son mari (JP Daroussin) 
Sauf que madame la bergère aimerait bien quitter le monde des ruminants et aller voir la ville (surtout qu'un charmant voisin alias pio marmai lui a donné envie de découvrir american apparel). Sous prétexte d'aller consulter le grand dermatologue parisien, madame quitte la campagne pour 48h. A Paris, renonçant  au vendeur de t-shirts (moi je lui aurais acheté la boutique!!) elle tombe sur un dentiste danois qui va lui faire oublier son psoriasis (ou eczéma) - le diagnostic est incertain. Comme madame Huppert est une grande dame, quand elle se réveille après une nuit d'amour, elle a le mascara irreprochable et la mèche lissée. C'est agaçant. Même quand elle aide la vache à mettre bas, elle est brushée. 
Bref, c'est pas déplaisant mais c'est un peu cucul, pas très réaliste. Reste une jolie brochette d'acteurs. (Ahhhh  pio marmai) 

Tristesse club

C'est un road movie familial, déjanté et délicieusement mélancolique comme je les aime. 
L'histoire de 2 frères, aussi différents que perdus; l'un en mal d'amour, a monté un site de rencontres sur internet qui cartonne (beaucoup moins que ses propres conquêtes en revanche). L'autre, (Laurent Lafitte) ex-champion de tennis, sans un rond, en bave avec sa compagne et un fils dont il semble n'avoir pas grand chose à faire. Un jour, Léon reçoit un appel de Bruno  "j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer "papa est mort". Le ton est donné. Les deux frangins se rendent aux funérailles et se retrouvent dans une sorte d'hôtel abandonné ayant appartenu à leur père et dans lequel ils ont passé un bout d'enfance. C'est là qu'ils font la connaissance de leur "demi-sœur" Ludivine Sagnier. 
Tout est savoureusement étrange et comme "daté":  l'hôtel face au lac très 70's, quasi vide, dans lequel subsistent un fauteuil club, un lanceur de balles de tennis, et une vieille chambre d'époque (oh le joli couvre-lit orange!)
Que ce soit dans leur chaise longue face au lac, dans la vieille porche rouge de Léon, admiratifs devant un lanceur de balle de tennis artisanal ou lors d'une  soirée alcoolisée pluvieuse, on s'attache à ces 3 êtres en mal d'amour. 
C'est assez cynique, drôle mais aussi un joli portrait de génération, teinté de mélancolie. Et c'est cela qui m'a fait aimé ce petit film : l'alliance d'humour, de tendresse et de bizarrerie. 

10 juin 2014

Maléfique

Angelina Jolie, des fées, des sorcières, des sortilèges,  des elfes, une forêt hantée et tout plein d'autres choses qui, en théorie ne me font pas courir au cinéma. Et pourtant, la magie opère, Angelina Jolie est impeccable, les images de synthèse impressionnantes mais c'est surtout l'idée de revisiter le conte de la belle au bois dormant qui est une sacrée bonne idée. 
Entre 3 bonnes fées, caricaturales, bêtes à bouffer du foin, une petite princesse blonde que Maléfique appelle "mocheté" et un roi odieux, le spectateur ne peut que s'attacher à la drôlissime et diabolique "fée Angélina". 
Une jolie surprise pour petits (pas trop petits quand meme!) et grands.

8 juin 2014

Sous les jupes des filles

Inégal!
Y a du bon, très ancré dans notre époque, du drôle aussi mais aussi du lourdeau, un peu appuyé et pas mal de clichés. Le casting est impressionnant. (cf. affiche) et certaines sortent assurément du lot:  Laetitia Casta est divine, décalée, charmante. Julie Ferrier est étonnante en conductrice de bus bourrée de tics. Quant à Marina Hands, elle m'a bluffée. Adjani, en revanche, est insupportable. 
Ça parle de cul, de femmes de notre époque, entre boulot, famille, solitude et amants ça ne révolutionne pas le cinéma (assurément) mais, j'avoue que  pour un vendredi soir, entre copines ce n'est pas désagréable.

Bird people

Un conte poétique et philosophique de Pascale Ferran avec Anaïs Demoustier, Josh Charles, Roschdy Zem. 

"On est bien peu de chose". Tel est le sentiment qui m'a envahie dès les premières minutes de ce film étrange et tellement poétique. Et ce sentiment n'a fait que grandir au fil des heures. 
C'est l'histoire de Gary un homme d'affaire américain busy, pressé, ultra connecté en voyage d'affaire à Paris. C'est aussi l'histoire d'Audrey, une toute jeune étudiante et femme de chambre. Les deux n'entrent pas par la même porte de ce grand hôtel qui longe les pistes de l'aéroport de Roissy. Mais les deux partagent une lassitude, une même forme de solitude et d'isolement. 
Et puis, Gary va tout plaquer: boulot, vie, famille. Dans une scène époustouflante de rupture skypienne, on se dit qu'on peut mettre fin à tout en un click, se quitter par webcam interposée. Quelle différence finalement ? Si on ne se parle déjà plus lorsqu'on se voit tous les jours ? Pendant un instant on se dit qu'Audrey et Gary vont se croiser. Mais non, et c'est la la magie du film. Pas de romantisme cucul, pas d'entraide déplacée. 
Elle, rêve de sortir de cette précarité, de ses trajets RER-boulot-clope-boulot-RE-dodo. Et en un instant, par une pirouette doucement fantastique mais ô combien poétique, elle va s'extraire de ce monde et s'envoler (je n'en dévoile pas plus).
C'est magnifiquement réalisé entre rêve et réalité, immensité et infiniment petit, pénombre et néons. Les images de ces gigantesques pistes de décollage illuminées, lignes sans fin de RER, chiffres luminescents d'un réveil côtoient celles des petits bouts de chips, de cigarettes allumées, des petits savons avec une grâce infinie. 
Quand je suis sortie de la salle, chamboulée, j'ai vu des pigeons, j'ai souri. Puis, j'ai repris ma bécane en me disant, qu'elle était fine la frontière entre "personne" et "une personne"? 
Touchée, oui! Et pour un longtemps je pense. 

Une fois de plus, super émission sur inter avec pascale ferran http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10054.xml

3 juin 2014

Mes 10 films préférés

Ma prof d'anglais m'ayant demandé de dresser la liste de mes 10 films préférés, je m'exécute avec grand plaisir. 
En fait, c'est assez difficile (je suis sûre que je vais la modifier). 
J'ai donc cherché mes 10 films cultes, ceux que je pourrais voir et revoir sans me lasser, dont j'ai usé les VHS, que je regarde à chaque rediffusion Tv. Il ne s'agit donc pas de "chef d'oeuvre cinématographique". 

NB:
1. Il y a des milliers de vieux films, immenses classiques que je n'ai pas vus (honte à moi). 
2. Je n'ai jamais vu de films de kubrick (à part Eyes wide shut, j'avais 16 ans, en vo non sous-titrée et auquel je n'ai rien compris). 
3. Tarantino ne me fait pas vibrer. 
4. Parmi les ovnis qui me restent à voir (ou pas!) "stars wars" (soyez gentil de ne pas me jeter de pierres).

La liste est susceptible de changer. 

Sans ordre de préférence: 

- La Mort aux trousses (bijou)
- La grande vadrouille (je pense le connaître par cœur!)
- Dirty dancing (parce que jonhy, bébé, le brushing et le cheval sauvage, c'est mythique)
- Les Bronzés font du ski
- Les randonneurs (comment ne pas les citer?) 
- Le chateau de ma mère (je pleure systématiquement)
- Witness
- Pretty woman
- Indiana Jones et la derniere croisade
- Le fabuleux destin d'Amelie Poulain 

Parce qu'il en faut un 11eme...et d'autres. 
4 mariages et un enterrement
- la Boum (2) 
- Ma vie en l'air (dédicace à FA) 
- Waitress (découverte tardive mais que j'ai du voir 4 fois en un an et qui me rappelle une merveilleuse année américaine) 

En attendant la votre ;-) 

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...