26 décembre 2017

La vie est facile ne t'inquiète pas !

 La suite de "les gens heureux lisent et boivent du café" 
Soyons honnête, ce n'est nullement de la grande littérature (est-ce même de la littérature (?), le débat est lancé!). C'est même ce que certains appellent un roman de gare ou roman de midinettes. Ça tombe bien, je l'ai lu dans le train et ce fut d'une légèreté sans nom ! C'est cousu de fil blanc, ca regorge de clichés un peu faciles, mais on se laisse bercer par cette histoire d'amour et cette tendresse filiale.
PS: moi aussi je veux un Edward, barbu, bourru/bougon qui me fasse des grands cafés et m'embrasse tendrement la tempe! ;-)

Le brio

Un très bon film d’Yvan Atal avec la désormais "actrice confirmée", Camélia Jordana et notre Daniel Auteuil, parfait en odieux universitaire réactionnaire. On le déteste, il est raciste, provocateur, ignoble. Elle nous amuse par sa fougue, son insolence et sa rage de sortir de sa banlieue! 
Et surtout, pendant près d'1h30,  on savoure la joute verbale, les échanges amers, les répliques acerbes. C'est fin, divertissant, stimulant pour l'esprit et admirablement interprété.  Le trait n'est pas trop forcé , on croit volontiers à la promotion sociale de  Neila et à l'attachement réciproque des deux personnages. 
En somme, à tous les amoureux des mots, de la langue et de la formule : foncez c’est vraiment réjouissant.

21 décembre 2017

Les oubliés du dimanche de Valérie Perrin

Quel plaisir que de dévorer un roman, qui plus est bercée par les rails de la SNCF...
Ce roman allie tout ce que j'aime : une très jolie histoire sur fond de seconde guerre mondiale, un style littéraire propre, des héroïnes (Hélène et Justine, 70 ans d'écart) très attachantes.
C'est l'histoire croisée de Justine, aide-soignante dans une maison de retraite et d'Hélène, une vieille dame au passé singulier. De fil en aiguille, l'auteur nous ballade entre début du siècle et époque actuelle, l'histoire se construit, on découvre Hélène, son illettrisme, ses talents de couturière, sa rencontre avec Lucien (ahhh que de sensualité lors des essayages de costume!), la guerre, leur bistrot, l'occupation et la planque de Simon. En parallèle, on apprend à connaitre Justine, si attentive à ses petits vieux et à son "frère" Jules.
Mais il est surtout question de transmission, d'héritage historique, car Justine collige dans son carnet bleu ce passé si riche, sur près d'un siècle. S'ajoutent deux intrigues que Justine cherche à comprendre:  une histoire de corbeau, qui passe des coups de fils anonymes depuis la maison de retraite pour inciter les familles à rendre visite à leurs petits vieux et l'affaire de l'accident de ses parents. 
Bref, pas une seconde de répit pour le lecteur, une fois commencé, difficile de le reposer! A lire, au coin du feu pendant les vacances, en pensant à nos grands parents ou nos parents vieillissants qui ont tant de choses à nous raconter!

11 décembre 2017

Santa et cie

Chers AD et FA, le détecteur à (de?) bouse est formel : vous pouvez y aller sereinement, c'est un vrai bon moment de cinéma pour petits et grands ! Qui plus est parfait pour un samedi Limougeaud et hivernal après le Marché de Noël.
C'est l'histoire d'un Père Noël un peu candide (le toujours parfait Alain Chabat) qui ne connaît les enfants que "couchés, silencieux et avec les cils bien alignés". Il vit avec la mère Noel, Wanda (où l'on redécouvre Audrey Tautou), qui s'ennuie ferme au demeurant et rêve de voyages et de pays chauds.
Au pays des jouets, tout est orchestré, production maison des cadeaux, empaquetage personnalisé, rien n'est industrialisé, les lutins ne chôment pas. Il n'est pas question de produire en série! Les scènes de fabrication de jouets sont un tourbillon de couleurs (digne de Tim Burton); entre les cubes, les peluches, les oursons, on y ferait volontiers un tour dans cette fabrique multicolore.
Mais patatras, à 3 jours de Noël, voila les lutin HS, foudroyés par une maladie du siècle : l'asthénie! Du coup, notre Santa se retrouve balancé à coup de traîneau dans Paris, 3 jours avant le réveillon de Noël, à la recherche de 92000 comprimés de Vitamine C. Entre les pharmacies, les commandes Amazon, les désillusions (les enfants pleurent et font des caprices) et les garde à vue au poste, notre Père Noël est un poil remué.
C'est drôle et féerique, plein de jeux de mots made in Chabat comme on les aime (Ralph le Renne et fils de hutte). On rit de bon cœur, les gamins sont extra , out comme le couple de parents, incarnés par  Golshifteh Farahani et Pio Marmai. 
Moi je dis, y a pas de raison de se priver !

"Jalouse"

La critiques arrive mercredi !

6 décembre 2017

Paris, etc.

La série française que j'attendais! AD, je te bénis de m'avoir glissé qu'elle était intégralement disponible sur Canal ! Comment ferais-je sans toi ?
Pourtant les séries et moi, c'est pas le grand amour. Faut que ce soit court, que je m'attache aux personnages, que ça parle d'amour (un peu voire beaucoup), de filles (ça aide pour l'identification), de problèmes de société (amour, sexe, addictions, etc.) ou de médecins (Grey's Anatomy, Urgences, Dr House, Scrubs, etc.).
La probabilité que j'accroche avec une série est faible en dehors de ces circonstances! Mais lorsqu'elles sont réunies, whaou!! Et là y a TOUT, carton plein.
Chaque épisode dure 30 minutes, du coup, ça fait deux à trois par soir, voire 4 en cas de chutes de neige! On y parle de femmes qui aiment, qui ont aimé, qui aiment moins ou qu'on aime mal dans une bien jolie ville (Paris). On y parle de sexe, d'enfants, d’école, de la vie, des attentats, de différence, de médecine (quoique la chef de clinique de 45 ans, je doute :). Les destins s'entremêlent, comme dans ces livres choral que j'affectionne.
La bande originale est formidable (y a même la jolie chanson "La Parisienne", de Kiddo, la fille de Zabou que mon ami FA m'avait fait découvrir il y a quelques années.)
Un vrai régal! Vite la saison 2 : Mathilde (ma chouchoute!) Marianne, Gil, Allisson, Nora, vous me manquez déjà tant ! 

21 novembre 2017

M

C'est lors d'un trajet Montpellier-Limoges à l'aube, le cœur encore un peu ailleurs, que j'ai entendu Sara Forestier présenter son film "M" à ce cher Augustin. Tout me plaisait dans cette histoire, la rencontre entre deux personnages cabossés, la notion de silence amoureux, le fait qu'elle soit librement inspirée de la vie de Sara Forestier et de son histoire d'amour avec un jeune homme analphabète.
C'est donc avec joie que je découvrais que ce film était projeté dans le petit cinéma de mon quartier.
Nous étions 5 dans la salle (oserais-je un "comme d'habitude" ?) et je retrouvais le plaisir de me vautrer dans ses grands sièges rouges.
Le résultat a été à la hauteur de mes espérances, un film puissant, habité,  sans doute très imparfait, et bourré de maladresses mais émouvant.  On y découvre une Sara Forestier sans âge, en ado de 17 ans, qui n'a pas pris l'ombre d'une ride depuis l'Esquive et un Redouanne Harjanne, violent, sauvage et fragile. 
Mention spéciale à la BO et une chanson de Christophe juste parfaite!

15 novembre 2017

Noir dehors

Un livre qui m'a emballée dans sa première moitié puis moins convaincue par la suite devant son caractère hautement "improbable".
C'est l'histoire croisée de 3 personnages, sombres, meurtris dans un New-York paralysé par une panne générale. Il y a Canal, l'enfant abandonné de Chinatown, Simon, l'avocat arrogant et Naomi, la " pute qui n'a jamais vu la lumière du jour" (et sa compagne de toujours Bijou). Si le début est magistral, dans ce  New-York étouffant, et étouffé par une panne générale, la deuxième partie est plus poussive. La rencontre avec les personnages est épatante, enfermés respectivement dans leurs solitudes. On s'attache, on transpire, on s'échappe avec eux jusqu'à Brooklin. Puis, ça patine, on n'y croit moins, devant tant d'improbabilité. On en sort un peu mitigé, mais néanmoins heureux d'avoir croisé  pendant quelques heures, le destin de ces héros malmenés dans une ville que j'aime tant.

5 novembre 2017

Cher lecteur

En ce dimanche soir, à l’heure où Jérôme GARCIN et cie polémiquent sur les ondes de radio France, je laisse la place à mon ami Eric, qui fort enthousiaste après sa lecture, souhaitait la partager et m’offrait ces quelques lignes pour mon blog. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- "Faisant encore une fois la nique à l'utilitarisme ambiant, j'ai passé la majeure partie de ce vendredi allongé sur mon canapé, un plaid sur les genoux - car même s'il ne fait pas encore très froid, le plaid est l'accessoire indispensable à toute lecture automnale qui se respecte - à lire le petit livre (à peine 200 pages) de Georges Picard intitulé "Cher lecteur" (conseil de Jérôme Garcin au dernier Masque et la Plume) paru dernièrement aux éditions Corti et disponible chez votre libraire indépendant préféré pour la modique somme de 17 euros : un foisonnement d'idées, de références (c'est à dire d'envies de lectures prochaines) et des phrases sublimes telles que celle-ci : "Connaître la vie, c'est accepter d'être le nomade impénitent de notre monde intérieur". Vous n'avez certainement pas besoin, lisant le blog d'Hélène, d'être convaincus de la grande nécessité (je n'écris pas "absolue nécessité" bien que j'en sois tenté, car je connais des gens infréquentables qui lisent beaucoup - des universitaires pour la plupart - et d'autres parfaitement fréquentables qui n'ont pas ouvert un roman depuis le lycée - un ami cher et que je considère comme la perle des hommes-) de lire des livres (dans l'idéal pas n'importe lesquels mais c'est un autre débat) pour devenir des êtres humains plus ouverts, tolérants, patients, en deux mots : moins cons. Vous n'avez pas besoin non plus que l'on vous rappelle que la lecture fait de nous, cultivateurs de ces mondes intérieurs que la société marchande tend à détruire, car tel est son intérêt, des êtres humains moins frustrés, capables d'échapper quelques temps par la grâce de la littérature au mouvement de balancier qui nous fait osciller entre l'envie de posséder et l'ennui qui s'installe immanquablement après toute nouvelle acquisition et nous pousse à en désirer une autre. Vous n'avez besoin de personne pour savoir si, comme moi, vous préférez généralement la compagnie des morts à celle des vivants, et redoutez par dessus tout ces "imbéciles qui se croient plus vivants que Proust !". Mais avec ce livre, comme avec tout bon livre (j'entends par bon livre un livre qui nous révèle quelque chose de nous-même : roman, essai, poésie, manuel d'anatomie...), dans lequel Picard nous dit essentiellement, de sa voix chaleureuse, solidaire et intelligente, des choses que nous portons en nous, il s'agit moins d'être convaincu que, très simplement, de se sentir moins seul. Ma lecture achevée, j'ai remis fébrilement "Cher lecteur" dans son emballage en papier kraft et filé jusqu'à la Poste pour l'expédier à un ami, bien vivant et grand lecteur, qui habite à l'autre bout de la France, puis à La Machine à Lire où j'ai acheté, sur les conseils d'un certain Georges, le premier volume des "Papiers collés" de Perros. J'ai commencé à le feuilleter. Je crois que je vais me faire un nouvel ami."

15 octobre 2017

Numero Une

Je crois que c'est ce qu'on appelle "passer à coté"! Je suis restée parfaitement hermétique à ce "grand" film dont parle la presse.
L'histoire d'une ingénieur brillante, Emmanuelle Blachey (admirablement incarnée par Emmanuelle Devos, cela est incontestable) dans une grosse société d'énergie, recrutée pour prendre la tête d'une société du CAC40. C'est là le début des emmerdes :  jeux de pouvoirs, manipulations, bassesses machistes en tous genre.

A vouloir nous prouver qu'il est difficile voire impossible pour une femme de devenir PDG: ça en devient démonstratif, féministe et relativement répétitif ! L'homme est odieux, assoiffé de pouvoir, les femmes s'organisent, les réseaux féministes résistent. MOUAIS, je ne devais pas être dans l'esprit ce soir là...

1 octobre 2017

L'un dans l'autre

Avec Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt.  

Mais qu'allais-je donc faire dans cette galère ? Perdre 6.50 euros assurément ...
La bande-annonce m'avait fait sourire (l'histoire d'un homme qui se retrouve dans le corps de sa maitresse et inversement ) et j'avoue une tendresse pour Louise Bourgoin, actrice que je trouve physiquement divine et plutôt convaincante. Mais là, non c'est insupportable, pas crédible, bête et pas drôle. Même sur canal + , passez votre chemin. 

Le soleil de Scorta de Laurent Gaudé

C'est dur, c'est âpre, ca sent la rocaille des Pouilles,  et ça m'a transportée l'espace de 48 heures dans un autre monde... à lire, assurément !


Demain et tous les autres jours

Un film comme je les aime, sensible et profond sur un sujet pas facile : la maladie mentale et la solitude d'une enfant élevée par une maman aux abonnés absents, bercée par la folie.
La bande-annonce donne terriblement envie, portée par une chanson absolument splendide et qui figure d'ores et déjà en favori dans ma playlist Deezer :  "Oh my mama ".
Le pitch c'est l'histoire de Mathilde 9 ans, une gamine solitaire, élevée par une maman perchée (toujours parfaite Noémie Lvovsky). Le père (Mathieu Amalric) surveille de loin cette relation mère -fille au travers de conversations Skype avec sa fille.  La petite est tout simplement fantastique, incarnant à merveille cet amour fou, ce regard bienveillant  sur cette maman illuminée. Et puis il y a cette improbable micro-chouette, douée de raison, complice, arme anti-solitude, compagnon d'angoisses de cette gamine, métaphore de la conscience...Fallait OSER !
Le film parle d'amour, d'angoisses, de solitude. On y retrouve un certains nombre de thèmes chers à la réalisatrice (l'enfance, le lien à la mère, le songe, etc.) et cette folie douce qu'on entre-apercevait dans Camille redouble. Par certains aspects, j'ai aussi pensé à "En attendant Bojangle", ce livre merveilleux sur la folie et le regard de l’enfant sur la maladie mentale des adultes sensés les guider.

Et même si je pensais être encore plus émue et en sortir en larmes, je ne peux que vous conseiller de regarder ce joli conte métaphorique!


29 septembre 2017

Mary

C'est toujours avec un immense plaisir que je laisse la plume à mon ami Eric sur un film que je rêve de voir...en VO! 
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" Si un jour vous hésitez à accorder une seconde chance à quelqu'un, ce film vous offre une bonne raison de répondre à cette importante question par l'affirmative : il y a dix ans Marc Webb avait réalisé un clip pour Miley Cyrus.
Il vous offre en outre la possibilité de découvrir une merveilleuse jeune actrice nommée Mckenna Grace, alias Mary (traduction littérale de "Gifted" - et ce n'est pas Hélène, qui a acquis grâce à un long séjour aux États-Unis une parfaite maîtrise de l'anglais, qui me contredira), génie précoce des mathématiques dont la mère, elle-même génie des mathématiques dont l'enfance fut sacrifiée par sa propre mère au nom du bénéfice que l'humanité aurait pu tirer de la résolution d'une équation très compliquée, a mis fin à ses jours quelques années plus tôt. Mary est alors recueillie par son oncle (here comes Chris "Captain America" Evans), professeur de philosophie (ce qui lui confère un légitime recul sur l'existence et ses petits tracas) reconverti en réparateur de moteurs de bateaux (ce qui lui confère de la crasse sous les ongles), et tous les deux coulent des jours heureux dans quelque port reculé de Floride (dont on nous dit qu'il est peuplé de moustiques et de cafards mais où l'on aimerait quand même bien habiter) jusqu'à ce qu'intervienne pour Mary la question fatidique de l'école.
Doit-elle assister aux cours dispensés dans l'école primaire locale et apprendre à vivre une vie normale parmi les enfants de son âge (c'est l'avis de son oncle) ou doit-elle plutôt être orientée vers une structure spécialisée où son potentiel intellectuel sera exploité au maximum, au nom de l'intérêt supérieur de l'humanité (toujours lui), et accessoirement d'un nom laissé à la postérité et d'un portrait accroché dans le hall d'une université prestigieuse (c'est l'avis de la grand-mère et elle est prête à tout pour le faire valoir) ?
C'est cette lutte que se livrent l'oncle et la grand-mère (le fils et sa mère) quant au meilleur choix possible pour l'avenir de Mary que nous raconte ce petit film, avec beaucoup d'intelligence et de drôlerie, et à peine un ou deux violons (nous sommes tout de même aux États-Unis), jusqu'au "twist" final d'outre-tombe tant inattendu que pertinent. "

17 septembre 2017

Marie d'en haut

L'unique livre de Agnès Ledig que je n'avais pas lu, fut dévoré en une journée. 
On y retrouve tous les ingrédients d'un roman simple, émouvant et facile à lire, "de midinette" diront certains. Les personnages sont attachants, cabossés, avançant dans la vie un peu cahin-caha.  D'un coté, Marie, agricultrice, forte femme en apparence et maman célibataire d'une petite Suzie. De l'autre, Olivier, lieutenant de gendarmerie solitaire et un poil râleur. Et puis, arrive la rencontre, improbable, celle qui vous donne envie de tourner les pages. Du coup, c'est cousu de fil blanc, hautement romantique, une sorte de l'amour est dans le pré avec des héros charmants.  En somme, parfait pour les vacances. 

Elle et Lui

Un Marc Lévy sur la plage c'est permis : c'est en poche, ça ne craint pas le sable et ça se lit entre deux baignades! Dans cet opus, j'ai passé 48 heures assez savoureuses, j'avoue, avec Paul et Mia. Il est écrivain, américain, paumé. Elle est actrice, britannique, doucement allumée et malheureuse en amour.
Leur rencontre à Paris est improbable, leurs échanges plein d'humour et leur attachement irrésistible. Un livre qui donne envie de tomber amoureux (ou alors c'est le soleil crétois).
rendez vous l'été prochain Monsieur Lévy !

La tresse de Laetitia Colombani

Un très joli cadeau de mes internes et externes, dévoré en 48h.
La tresse c'est le récit croisé de trois destins, de trois femmes sur trois continents. 

En Inde, Smita est une Intouchable, elle ramasse les excréments et rêve pour sa fille  de liberté, d'éducation, d'école. En Sicile, Giulia travaille avec son père dans une entreprise familiale qui traite les cheveux pour fabriquer des postiches. L'accident de son père sera la début d'une remise en question de son métier et de ses choix de vie. Enfin Sarah, la canadienne, avocate, working girl apprend son cancer entre deux rendez vous professionnels.  La maladie est interdite dans son monde : cruel, masculin!  
Une fois commencé impossible de reposer ce livre, les pages s'enchaînent, les destins se croisent. Et, même si le lien qui les lie, le cheveu est "un peu facile", que la fin est prévisible dès le chapitre 3, on se laisse emporter par ces destins et l'écriture ultra fluide.

16 août 2017

C'est où, le Nord ?

Un livre contemporain, générationnel dévoré en une matinée. Ella a 24 ans, elle est professeur de français dans un lycée catholique dans lequel elle fait un peu figure d'OVNI ...Elle a des collègues bizarroïdes, des élèves de 6e aussi attachants qu'atypiques, un mec qu'on a envie de gifler, des potes un peu déjantés : Théo, l'homo fantasque et Lou. En 300 pages, nous voilà embarqués dans la vie de cette toute jeune femme, vie mouvementée entre poèmes de Prévert à commenter, soirées arrosées, histoire d'amour/sexe, virées à Budapest et substances plus ou moins licites. Le ton est, en apparence, ultra léger mais les situations abordées sont parfois graves : autisme, avortement, religion, relations familiales. Le style est aussi jeune et frais que son héroïne, à l'image d'une génération d'adultes en devenir. Franchement réussi ...

Passade

Encore toute  surprise d'avoir vu dans un grand cinéma de ma ville (pas réputée pour ses choix avant-gardistes) ce film pour le moins étrange, qui ne  restera vraisemblablement pas longtemps à l'affiche. Nous étions deux dans la salle...deux comme le nombre de personnages à l'écran: Paul et Vanessa.
C'est l'histoire d'une rencontre entre une prostituée de luxe , Vanessa et un trentenaire en mal d'amour, malheureux en couple. C'est l'histoire d'une soirée qui se prolonge, d'une nuit sans fin, de deux solitudes. Échanges des fluides, des mots, des maux...Le film est un huis clos, intégralement filmé dans une chambre d'hôtel pour intellos où s'étalent livres de poche et livres d'art, sur un fond de papier peint nuageux.  J'avoue avoir trouvé ce couple d'une longue nuit assez touchant, parfois drôle et assurément énigmatique!  Et si les dialogues sont parfois un peu appuyés, les voir savourer du champagne sous une tente improvisée est loin d'être déplaisant . 

11 août 2017

Quand sort la recluse

Topissime ...où comment je me suis clairement réconciliée avec Fred Vargas.
La critique ce weekend.

Song to song

de Terrence Malick.
Si votre projet est de voir de jolies jeunes femmes se frotter contre les murs et s'enrouler dans les rideaux de sublimes baraques avec piscine (prix : "nous consulter") : foncez. Sinon passez votre chemin, c'est pénible à mourir.
FA, AA : je suis prête à débattre :)

9 août 2017

Si le verre est à moitié vide ajoutez de la vodka

Vous savez surement à quel point j'ai aimé adoré "Les crevettes ont le cœur dans la tête" de Marion Michau". J'avais savouré ces histoire de trentenaires décomplexées, leurs amours, leurs emmerdes, leurs rapports aux hommes. Nous l'avions lu entre copines, aux 4 coins du monde. Nous avions lutté ensemble pour ne pas le sortir de sous les bureau aux heures de boulot. Nous avions même rebaptisé notre WhatsApp "Les crevettes" ...c'est dire!
Avec cet opus et son titre fort bien trouvé, Marion Michau, la plume toujours légère et un humour savoureux nous livre ses conseils, sous forme de micro-chapitres de 2/3 pages.  Nous suivons avec elle les grandes étapes de la vie d'une nana. Le barbu de 3 jours,  le voisin de palier (et surtout pourquoi il est particulièrement imprudent de tenter l'aventure), le salaud, l'amour à distance, l'ex collant, le couple avec enfant, les vacances, la demande en mariage ...
J'ai sans doute moins ri qu'avec les crevettes, mais j'ai malgré tout dévoré, ce Guide pratique à l'usage de toute Cendrillon moderne.
Un grand merci à B pour ce cadeau! (il y a déjà une liste d'attente pour le prêt ...)

31 juillet 2017

Venise n'est pas en Italie

Vous avez aimé Little Miss Sunshine ? Vous aimez les roadtrip en  famille, doux-dingues et poétiques ? Le mélange des genres type Lequesnoix/Groseille vous amuse ... FONCEZ! C'est émouvant, drôle, sensible et un peu barré aussi. 
Le narrateur, c'est Émile, 15 ans, un blondinet décoloré par une mère un poil envahissante, affublé d'un père VRP aux blagues douteuses, les hormones en folie et un regard troublant sur le monde qui l'entoure.  Il a fait la connaissance au lycée de Pauline, aussi jolie que distinguée, violoniste, un peu bourgeoise. Lorsque celle-ci lui propose de la rejoindre à Venise pour un concert à la Fenice, c'est toute la famille qui embarque dans la caravane!
J'ai adoré ce périple rocambolesque, avec pour point final la belle Venise, où il est question  d'adolescence, de familles (parfois) encombrantes, mais surtout d'amour. Un chouette livre qui mêle émotions et humour. A lire, sans hésiter. 
NB : Il parait que le livre a été adapté au théâtre et ça donne bien envie d'une escapade parisienne pour cette occasion !!

26 juillet 2017

Cherchez la femme

Une vraie comédie sur un sujet sensible. Fallait oser et c'est plutôt une réussite, rythmée, enlevée, maline! !
Ça commence comme une histoire d'amour improbable entre Armand (Moati parfait!), fils d'anciens opposants iraniens au régime de Khomeini, et Leila (Camélia Jordana, épatante)  tous deux étudiants à Sciences-Po. 
Sont pas vraiment du même monde ces deux-la, pourtant tout leur réussit: le billet pour les USA est réservé, le stage à l'ONU a été accepté ! Jusqu'au jour ou débarque le grand frère de Leila, parti faire de l'hôtellerie au Yemen mais qui revient franchement radicalisé et bien décidé à enfermer sa sœur et à envoyer le petit frère chez "les grands frères" du Yemen.
Pour voir sa belle, Armand décide de se faire passer pour une iranienne traditionnelle, Shérazade, de se revêtir du niqab ...sauf que le grand frère tombe sous le charme de cette "femme si pieuse et aimable".
Le sujet est risqué voire ultra casse g... et pourtant on rit, on s'amuse du travestissent (le voir traverser Paris avec ses petits talons, son Niqab et ses yeux soulignés de khôl), on sourit des quiproquos et  personnages secondaires aux traits certes un peu forcés (les parents opposants au régime, les réfugiés politiques, les "blancs" de la cité radicalisés, etc.). 
 

9 juillet 2017

Central Park

Croyez-le ou non, j'ai lu un Musso (hyper vite) et je n'ai pas détesté !!
Ça commence sur un banc de Central Park à New York. Alice et Gabriel, se réveillent menottés l'un à l'autre. Ils ne se connaissent pas et n'ont aucun souvenir de leur rencontre. La veille au soir, Alice faisait la fête avec ses copines sur les Champs-Élysée, Gabriel jouait du jazz à Dublin. 
Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai adoré mais je suis surprise d'avoir été à ce point embarquée dans ce thriller un peu "facile"... J'ai plusieurs explications (excuses ?) 
- ça se passe à New York et vous connaissez ma tendresse pour cette ville! Entre la course poursuite dans le quartier de Red hook (cher à ma copine Cancan), le labo de Mount Sinai,  l'Apple Store de Grand Central, les diners américains , on s'y croirait !
- l'héroïne Alice est attachante, fliquette du  36 Quai des Orfèvres, au passé douloureux, 
- le style est hyper basique, même en sautant un mot sur deux, on comprend tout (parfait pour le train, qui plus est coincé en gare de Coutras),
- Musso sait happer son lecteur, alternant présent et flashback, avec des chapitres courts, qui donnent envie de tourner les pages,
- la fin et ses multiples rebondissements, relativement originale.
Bref, c'est comme un verre de rosé, pas extraordinaire mais sympa pour inaugurer l'été !

5 juillet 2017

Baywatch

Oui, oui, vous ne rêvez pas! J'ai vu ...j'ai survécu :)
En VO qui plus est.
La critique bientôt...

Les méduses ont-elles sommeil ?

Certains ici connaissent mon intérêt pour les addictions et autres troubles de l'usage (sic). 
Je pensais avoir l'estomac noué et les yeux humides à la lecture du récit d'une adolescente dans le gouffre de la cocaïne et de la MDMA. En réalité, j’assiste plutôt pendant 80 pages, à l'ivresse sous psychotropes de la jeune héroïne Hélène. En refermant le livre, j'avoue avoir ressenti un mélange de  frustration et de déception...manque d'émotions ? Difficulté à s'identifier au personnage ? 
A bien y réfléchir, le livre est en réalité fort troublant car il illustre parfaitement le sentiment de plénitude, de toute puissance que produisent ces substances, loin des effets néfastes.  Plus de faim, plus de fatigue, plus de vide, la vie sous MDMA devient légère, diaboliquement enivrante! Tout semble prendre sens. L'auteur décrit habilement cette dépendance à laquelle elle croit échapper, le bonheur superficiel offert par les psychotropes et la quête de sens à l'entrée dans l'âge adulte. 
Au final, un premier sentiment étrange de frustration, remplacé par une troublante impression de réussite littéraire 
J'attends vos avis.

30 juin 2017

Marie-Francine

Sincèrement, j’ai beau apprécier Valérie Lemercier, ce film est franchement oubliable. Pourtant, les critiques de la presse, radiophoniques (cher Masque!) ou de bloggeurs appréciés sont plutôt aimables voire carrément positives! On y voit une comédie "moderne", un film chaleureux, "une vision juste de la France".... Euh, on n’a pas du voir le même film ! Marie-Francine est chercheuse dans un laboratoire, son meilleur ami, c’est son cahier de paillasse. Elle porte des jupes longues, kaki, et des sandales plates qu'on imagine confortables…Du coup, son mari s’est barré avec une jeunette au ventre plat (sic) de 20 ans sa cadette ! Sans emploi (une histoire d’amiante pas très crédible), elle est obligée de retourner vivre chez ses parents, d’adorables bourgeois parisiens, dans un appartement aussi cossu que suranné! Personnellement, je n’ai jamais ri, vaguement souri (et encore je ne me souviens plus vraiment quand). Tout y est appuyé, cousu de fil blanc et bébête. Des bourgeois qui mangent du pain complet en mettant en vente leur fer à repasser sur le bon coin : hilarant ?? Oh non !!!!! Une pauvre fille abandonnée par son mari, obligée de travailler dans un magasin de cigarettes électroniques en fumant de vrais clopes, c’est ça la vision juste de la France? A part Timsit, diablement attachant en restaurateur amoureux, ça vaut juste les 4 euros de la fête du cinéma!

24 juin 2017

Le châle de Marie Curie

Tout d'abord merci à masse critique Babélio et aux éditions Rivages de m'avoir permis de découvrir ce roman qui m'a happée un samedi matin. En 150 pages, avec une plume humaine et poétique Déborah Lévy-Bertherat nous raconte la rencontre de deux femmes rongées par le même mal. Elsa est juive d'origine polonaise ; Kahina est kabyle et musulmane. Elles sont voisines de lit à l'institut Marie Curie, l'espace d'un soir, une nuit. Kahina c'est la mère, la mama (on entend son accent chantant entre les lignes), entourée de ses enfants, qui ne lui ont pas tout dit ("un kyste bénin"). Elsa n'est pas mère mais voue pour sa petite nièce de quatre ans, un amour inconditionnel (tiens tiens !) Elle dessine, tout ce qui l'entoure, capte les instants et les retranscrit dans son carnet. C'est le personnage qui m'a le plus intriguée : sa solitude, sa souffrance silencieuse et cette rage omniprésente m'ont troublée. L'auteur nous entraîne comme dans un conte d'un autre temps ou une légende ancestrale dans la vie de ces deux femmes et nous livre une bien jolie réflexion sur la religion, la maladie et la solitude.


Tu comprendras quand tu seras plus grande

De Virginie Grimaldi, j'avais lu "Le premier jour du reste de ma vie",  que j'avais bien aimé. Elle nous confirme  ici qu'elle sait nous émouvoir avec des histoires simples, une écriture punchy et nous donner l'envie irrépressible de tourner les pages!
Prenez une psychologue, trentenaire (Julia), en pleine remise en question après le décès de son papa et une rupture amoureuse. Plongez-la dans le pays basque dans une maison de retraite, les Tamaris,  et entourez-la de papys et mamies. Y a ceux dont la mémoire vacille, les bougons, les blagueurs, les amoureux! Ajoutez des collègues de son âge: Greg et Marine et un charmant Raphaël,  petit-fils d'une des pensionnaires ... Le tout donne un livre joyeux, un "feel good book" lu en moins d'une semaine, pour l'optimisme et la tendresse qui s'en dégage. 

19 juin 2017

Pas de grand château bordelais, ici, ni de grand Saint Emilion, ni de Millésime, l’histoire se déroule en Bourgogne entre Meursault et Beaunes, dans des vignes familiales multicolores. Jean, l’ainé, Juliette et Jérémie sont enfants de vigneron, un type honnête qui a bossé toute sa vie pour ses vignes. Sauf que le dit vigneron est parti trop tôt (Mossanto ?). À la mort du père, Jean (Pio Marmai),  parti faire le tour du monde et absent des écrans radars depuis 5 ans, refait surface.
C’est filmé à la Klapisch avec le package : voix off du narrateur, nuages en accéléré et couleurs qui défilent pour mieux rythmer l’alternance des saisons...
Klapisch filme comme toujours de gens, des jeunes, des êtres qui grandissent. La reprise du domaine par les 3 frangins à peine trentenaires n’est que le prétexte pour nous parler de transmissions, de liens, d’enfance et d’amour aussi : filial ! Le vin et la vigne (quoiqu'en permanence et fort précisement abordés d’ailleurs) ne sont  que le terreau de ce récit générationnel.
Ces gamins, pas encore tout à fait adultes (parfois déjà pères) se cherchent. Qu’est ce que la transmission, l’héritage?  Une terre, un savoir faire, des valeurs.  Tout ça est bien raconté entre poésie, humour, tendresse (un peu excessive parfois) et empathie (trop ?).  Reste qu'on irait bien le goûter leur petit blanc ou déguster à l’aveugle les litchis et les magues juteuses du père, ou participer à ces réunions de groupes joyeuses et arrosées.
Chapeau aux personnages féminins : la soeur, délicieuse Ana Girardot  et la belle soeur australienne, pleine de retenue et d’élégance.
Bref, un  bon cru avec une fort belle réflexion sur la transmission et les liens familiaux.

23 avril 2017

Sous le meme toit

Dire que j'ai passé un mauvais moment serait très exagéré. Je ne me suis pas vraiment ennuyée, j'ai souvent souri,  peu (pas) rigolé... Je crois juste que j'attendais mieux : plus drôle, plus grinçant!  En prime time sur France 2, on se dit "oh une petite comédie franchouillarde de 1h30" ou "parfait à 22h30 je suis au lit"; au cinéma à 10 euros la séance, on reste sur sa fin/faim ? Louise Bourgoin est jolie, la maison superbe, Lellouche lourdingue à souhait et l'idée de départ originale...
Mais après ? que reste-il ? Très peu de choses voire moins que ca!  Les dialogues ne sont pas hilarants et la plupart des répliques sont vues dans la bande annonce.   
Ah si! Mon Juju d'amour (Boisselier, pour ceux qui ignoreraient encore que je suis fan absolue) en médecin coincé tellement adorable !


La suture

Il est vrai que le délicieux moment littéraire partagé avec Sophie Daull au salon du livre de Limoges,  sa jolie dédicace, son histoire émouvante auraient pu susciter chez moi un manque d'objectivité ...

Pourtant, c'est sans complaisance aucune que j'écris cette critique : son dernier livre m'a réellement emballée. Sophie Daull a perdu sa fille Camille âgée de 16 ans, et nous avait offert ce livre bouleversant : "Camille mon envolée" (à lire d'urgence).

Dans celui-la, il est question d'une femme, Nicole, sa mère. Elle raconte, recrée, invente l'enfance d'une mère décédée à l'âge de 45 ans, une mère qu'elle a si peu connu, sa mère dont elle ne connaît rien. La voici qui prend corps, vie, matière grâce à une boîte à chaussures et les quelques souvenirs qu'elle renferme : un bulletin de salaire, quelques photos, de succinctes lettres... Le propos alterne récits historiques, relations filiales et familiales (parfois houleuses!), traversées d'époques musicales,  et énigme autour de Nicole.

La plume est toujours aussi fluide, pour décrire la souffrance, l'absence, le manque mais encore et toujours teinté d'humour. Certaines phrases m'ont fait un effet d'électrochocs, m’arrêtant dans la lecture, avec l'envie de les partager, de les lire à haute voix.  J'ai même cherché l'auteur sur les réseaux sociaux pour lui dire mon émotion. En vain!

17 avril 2017

Mes dernières lectures

Dès que je trouve le temps, je vous raconte mes deux dernières lectures : "La vie est facile ne t'inquiète pas" de Agnès Martin Lugand et  "La suture" de Sophie Daull.

Pour mes sorties cinéma,  j'avoue qu'il va me falloir un peu plus de temps vu le retard accumulé ces dernières semaines :-)

1. Lalaland +++
2. Sage femme +
3. Monsieur et Madame Adelman +++
4. Chez nous ++
5. De plus belle ++
6. Pris de court +
7. Rock and roll ++


14 mars 2017

Churchill et la France de Christain Destremeau

Un grand merci à Babelio et aux Editions Perrin pour l'envoi de cet ouvrage, que j'avoue je n'ai pas lu mais offert à mon paternel (comment résister devant une énième biographie Churchillienne?) et à qui je laisse page blanche sur pop corn. Voici donc l'avis du paternel ...

 "C’est promis, le prochain, je ne l’achète pas, je ne le commande pas, je ne l’emprunte pas, je ne le feuillette pas en douce chez Mollat, and so on... 
Serment d’ivrogne sans doute ! Donc, encore une biographie de Churchill, mais qui, heureusement, n’a rien d’une hagiographie comme on nous en a tant vendu de notre dernier grand homme à nous…Peut-être parce qu’elle est écrite par un Français. 
Un petit moment d’agacement, il va falloir encore boire du whisky en privé, de grands crus avec les généraux français à quelques kilomètres de la ligne de front et supporter l’odeur du cigare. Ce sacré Winston est, pour la énième fois en deux ans, de retour sur nos présentoirs, sur son green favori la France et toujours diva parmi ses amis les Français. C’est vrai qu’après la série des “de Gaulle et Martine à la plage”, dommage pas ensembles, j’attendais avec une véritable impatience la fin de la trilogie (d’ailleurs, dans le corps du récit nous y avons quand même droit aux bains de mer, évidemment sur une côte d’Azur condominium franco-britannique et, bien sur, sous des aspects attendus cétacesques…) Excusez le néologisme et convenez qu’une bonne BD ferait un tabac. Et puis, on a beau en savoir déjà beaucoup sur le diable d’homme, il y a toujours à apprendre et à comprendre, en cette période de disette d’hommes d’état et de Brexit, pourquoi ne pas rêver que, pour une fois, l’histoire pourrait se décider à repasser les plats. Pour moi, qui n’ai jamais pu digérer Mers el Kébir, Dakar et la suite, j’allais une fois de plus réveiller mon amertume mais peut être enfin comprendre, au nom quelle cruelle amitié, comment s’inscrit l’utilité géostratégique de ce coup de pied de l’âne, le premier d’une longue série. 
Non, décidément je suis trop sentimental et irréductiblement naïf. Parmi tant d’autres, au fil du récit, plus dérisoires, mais combien prémonitoires, surgissent nos médiocres mais sanglantes querelles de ménage à trois pour un Moyen-Orient artificiellement découpé selon la densité supposée des gisements du pétrole. Là, plus qu’ailleurs, ensemble nous avons aujourd’hui une vraie responsabilité. 
Ainsi va le récit, banalement chronologique, pendant presque un siècle, se partageant entre anecdotes piquantes, souvent inédites et vision d’un destin à la fois personnel, insulaire, continental, mondial. Le personnage reste définitivement séduisant malgré ses erreurs souvent énormes, ses faiblesses, et même ses mesquineries. 
Enfin, je lui ai trouvé grand mérite, à donner enfin leur place, avec une focale et un angle de vue extérieurs, de tous les Français, à commencer par Clemenceau et Foch, qui ont autant compté dans nos rapports avec nos alliés que le locataire de Carlton Gardens. 
Au total, il reste un peu de nostalgie : je crains que désormais le tunnel sous la manche ne laisse plus passer que des trains même s’il n’y a pas que “l’Equipe” qui raconte les héros.

12 mars 2017

Je me suis tue

Difficile de parler de l'histoire sans trop en dire. Ce qui est certain c'est qu'une fois débuté, on ne peut plus le lâcher malgré la boule dans l'estomac. Entre roman noir et drame familial : saisissant ! Quand on sait que c'est un premier roman, on imagine le second ...

13 février 2017

Camille mon envolée

Émotionnellement, la lecture de ce livre est loin d’être évidente. Pourtant, dès les premières pages, je n'ai pu le lâcher.
Dans les semaines qui ont suivi la mort de Camille, sa fille de 16 ans, décédée en 4 jours la veille de Noël,   Sophie Daull a commencé à écrire, dans un cahier, un cahier d'écolier avec la petite étiquette du prix. Comme une catharsis, ce n'est pas le journal d'un deuil que nous livre cette auteur, c'est un récit de guérison. Ce qui est troublant c'est  la souffrance évidente de cette maman, l’injustice, l'incompréhension retranscrites avec  simplicité,  fluidité et humour même parfois !



12 février 2017

Le bruit des trousseaux


Il était la, posé sur la table de la maison familiale, les édition Stock et leur jolie couverture bleu nuit... Ça avait l'air court, ce fut saisissant! En 100 pages, Claudel livre des fragments, des paroles de ce monde dont nous ignorons tout. Le mot cellule : la plus petite unité du vivant. L’espace de l’enfermement. 
Philippe Claudel a pendant plusieurs années enseigné en prison, il nous raconte la face cachée de la prison ce que l'on se refuse de voir, que l'on imagine, entre méconnaissance et craintes. Mais aussi de jolis instants, entre lui "Prof" et certains détenus, des instants littéraires, cocasses, émouvants dans ce monde codifié, où les règles sont tacites. Je me suis laissée happer par cette centaine de pages, ces mini récits volés comme des notes de cahier. 
"Il y a quelques années, quand il y avait une choucroute au menu, chaque détenu avait droit à une bière très légère et bon marché, une Valstar. Dans une cellule à plusieurs, on organisait un tour de rôle : chaque jour de choucroute, toutes les bières étaient dévolues à un seul qui, en les buvant toutes, pouvait ainsi frôler l’ivresse."

Maligne

La lecture du livre m'avait profondément émue, la voir sur scène, m'a doublement troublée.
Quelle sacrée  petite nana cette Noémie Caillault ! Elle, pleine de vie nous parle de son cancer du sein, du haut de ses 27 ans, de l'annonce du diagnostic, des effets secondaires de la chimio, de ce fameux acupuncteur qui lui a "épargné" les picotements des pieds mais ni la diarrhée, ni l'alopécie, ni la chute des sourcils. On rit aux réflexions absurdes de ses copines (les Pénélopes), des hommes apeurés, de sa mère, insupportable. Sur cette minuscule scène, elle est vivante, au milieu de chaises et fauteuils colorés, symboles de ses rendez-vous médicaux, entre Pompidou, Clamart et autres hôpitaux parisiens.
Dans cette salle de province hier, la prestation a été acclamée, les gens (peut-être sensibilisés par la problématique ? ) étaient debout,  émus, remués...
Chapeau madame Caillault !

11 février 2017

Mes 3 derniers livres

Le bruit des trousseaux de Philippe Claudel  ⭐️⭐️⭐️⭐️ 
La vie est facile, ne t'inquiète pas d'Agnès Martin Lugand ⭐️⭐️
Camille mon envolée de Sophie Daull ⭐️⭐️⭐️

23 janvier 2017

Dalida

Ne faisons pas la fine bouche, pour tout spectateur un tant soit peu amateur de Dalida, c'est plaisant! 
Rien de bien original, une mise en scène un peu plate mais des airs qui restent en tête et une actrice italienne divinement belle Sveva Alviti.
Les deux principaux reproches sont les playbacks légèrement décalés qui rendent parfois les scènes musicales peu crédibles et le coté attendu des chansons...Une amourette avec l'adolescent, balancez "il venait d'avoir 18 ans", un bellâtre qui raconte des  cracks, envoyez "paroles, paroles, paroles", Dalida souffre, "je suis malade" de Lama. Un peu fastoche tout de même ! Reste qu'on se laisse volontiers emporter par  le portrait de cette jeune femme en mal d'enfant, le malheur qui semble s'abbattre sur "ses hommes" et sa destinée tragique.
Avis aux amatrices de Nicolas Duvauchelle (et non Benoit Magimel!!! Merci aux attentives) accrochez-vous! Rien que pour le voir en micro-short et blouson aux couleurs américaines ou jean moulant pattes d'eph et manteau de vison, le film vaut le détour!

17 janvier 2017

30 ans, 10 ans de thérapie

Un livre de Nora Hamzawi réjouissant et totalement dans son époque ! Aucun souvenir de comment j'ai eu connaissance de ce livre (France Inter peut être puisqu'elle y est chroniqueuse) mais qu'importe, avec un titre pareil, je ne pouvais pas passer à côté : il me le fallait ! Le format était particulièrement attirant : un joli livre broché, une ravissante couverture, des pages glacées, des scènettes à la façon "séances chez le psy", des dessins de l'auteur et un ton ...divinement décalé et cynique. 
Tout y passe : ses névroses, les mecs, sa mère, les potes, les cadeaux de noël, la bouffe, l'adolescence  (la vie quoi!) avec un humour décapant. À lire sans hésitation.

15 janvier 2017

Le coeur en braille

Je sais, l'esprit de Noël n'est pas bien loin, le temps des bûches, galettes et autres étouffe chrétiens pas totalement révolu mais là, vraiment, c'est indigeste! 
L'histoire d'amour entre d'une gamine violoniste en passe de devenir aveugle à cause d'une maladie dont on ne sait pas grand chose (OUF!)....et Victor, un gamin haut comme trois pommes, pas genre premier de la  classe, élevé par un père dépassé (Pascal Elbe, à la limite le moins mauvais de tous).
On sent dès les dix premières minutes que c'est tiré d'un livre pour pré-ado, et on se revoit à 11 ans, lisant des histoires d'amour, d'amitiés, d'ados en souffrance (merveilleux "cornichons au chocolat"!). A l’écrit, ça fonctionne probablement mais transposé au cinéma c'est terriblement sirupeux, lourd, et mal interprété! Même l'instit ou Joséphine Ange Gardien c'est plus crédible. On soupire devant des répliques niaiseuses, un scénario simplet et une mise en scène vieillotte !
Passez votre chemin!

14 janvier 2017

Pars avec lui

"Pars avec lui" est un livre simple, efficace et sans prétention! Les page se tournent facilement grâce à l'alternance de courts chapitres et à l'histoire simplette mais tendre. De cette auteur, j'avais lu il y a quelques années "juste avant le bonheur" qui m'avait laissé un sentiment mitigé (un peu trop larmoyant peut être). Ici, une fois de plus, l'histoire est celle d'une rencontre : celle de Juliette, infirmière et Roméo (oui oui!!), un pompier fracassé de partout après une chute du huitième étage. Juliette, en  mal d'enfant est en couple avec un vrai égoïste (j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à comprendre sa passivité face à ce crétin !). Tout le monde est un peu cabossé dans ce livre, au sens propre comme au figuré. Vanessa, la petite sœur délurée, Guillaume, l'infirmier mi-pâtissier/confident et les tendres grands parents. Le style particulièrement réaliste de l'auteur pour décrire le monde de l'hôpital et le rapport à la maternité/féminité (on sent la sage femme !) rend le propos crédible et la lecture plaisante. Et, malgré une certaine facilité, un poil de niaiserie, des coïncidences un peu trop prévisibles, une fin pressentie dès la 6e page ...on se laisse embarquer! On cherche tous notre Roméo au fond.

3 janvier 2017

PATERSON, de Jim Jarmusch

En ce début d’année, je laisse la place à E, un fidèle des salles obscures (qui a la chance de pouvoir voir les films en VO, lui!!). Merci E et bonne année à tous et toutes
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"Pendant une semaine, chaque jour étant un tableau, la vie de Paterson (Adam Driver), chauffeur de bus et poète dans sa ville natale de Paterson, New Jersey, où vécurent avant lui William Carlos Williams (dont le personnage est inspiré) et Allen Ginsberg. Main Street dans la lumière du matin, conversations de bus, grands immeubles abandonnés, rappeur solitaire affutant son flow dans une laverie automatique, candeur amoureuse d’une belle jeune femme drôlement obsédée par le noir et blanc, rêves auxquels on laisse libre cours tout en les sachant irréalisables. Ici pas de tirades boursoufflées surlignées de violons («Ô Capitaine etc »), juste la vie d’un conducteur de bus qui noircit chaque jour les pages de son cahier secret sans même se soucier (malgré l’insistance de sa femme) de mettre à l’abri une copie de ses textes. Après tout « Ce ne sont que des mots… ». Le regard de Jarmusch sur le monde est un regard de poète et ce que sa caméra réussit à capter avec délicatesse (et humour) s’apparente à l’essence même de toute poésie : la beauté est décelable en toute chose et en chacun. 2017 commence bien."

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...