27 janvier 2019

Derrière les portes

Un énième retour Montpelliérain, un train d’un autre temps, un compartiment glacial...Voici le décor planté pour attaquer ce roman vivement conseillé par mon amie C. « Tu ne pourras pas le lâcher » me prévient-elle. Et, en effet, dès les premiers chapitres, on est totalement happé par cette histoire conjugale terrifiante. Au fil des pages, on comprend comment le piège s’est refermé sur Grace et on découvre la folie de Jack. "Pervers narcissique" disent certains ...je m'insurge: il est complétement taré ce jeune homme. On assiste impuissant à la captivité forcée, on prie pour que le mari lève la garde ne serait-ce qu’une seconde, on déteste tous leurs amis aveugles et sourds à la détresse de cette femme. Malgré un style classique, un procédé d’écriture ultra conventionnel-alternant passé et présent, des personnages un poil caricaturaux et une histoire parfois un brin rocambolesque, j’ai frémis, à maintes reprises, reposant le livre la peur au ventre. Résultat : 2 jours de frissons, 300 pages dévorées et l’envie de se méfier de ses voisins!

Mort sur le Nil

Fin des vacances de Noël, dans la maison famille, je me délecte devant la bibliothèque et ses centaines de bouquins. Tant de livres, tant de possibilités ("une vie ne suffirait pas", comme dit mon cher papa). Il y a les classiques, les livres des années lycées, les livres illisibles du paternel, des Simenon, des Exbrayat et des tas d'Agatha Christie (parfois en double!).  Mon dernier Agatha Christie remonte à il y a 20 ans, peut être plus. Je les lisais à l'adolescence, j'ai oublié le coupable de la plupart... Ni une ni deux, j'imagine la moustache de Poirot et l'odeur du thé noir, impatiente de retrouver cette ambiance particulière et le flegme du détective! 
Ici, tout le monde embarque sur les rives du Nil. Linnet Ridgeway part en Égypte en voyage de noces avec son mari, Mr Doyle. Ils ont tout pour être heureux, elle est belle, intelligente, distinguée. Linnet est découverte dans sa cabine, tuée d'une balle en pleine tète. Par qui ? L’enquête est tordue a souhait, le style inimitable et les femmes sacrement tordues, nymphomanes, kleptomanes ou hystériques. 
Une valeur sûre!

10 janvier 2019

Mille petits riens

Comme vous le savez peut-être, je lis peu de romans étrangers. Mais celui-ci me faisait de l’œil. Sa superbe couverture, son propos, les critiques élogieuses vues sur différents blogs de "booktubeuses" et "instabookeuses" (oui, époque moderne...). 
Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. Employée modèle, collègue dévouée, mère de famille attentive et aimante. Ruth s'est battue pour en arriver là, hautes études scientifiques, extraction d'un milieu d'origine relativement défavorisé et petites victoires quotidiennes contre le racisme ordinaire. Sauf que tout bascule le jour où un couple de suprémacistes blancs (Turk et Brittany) l'accuse, elle, sage femme noire, d'avoir tué leur bébé. Adieu travail, place au combat, au procès, à l’enquête. C'est Kennedy, jeune avocate passionnée qui est en charge du dossier. 
Le roman est captivant tant par son propos que par sa forme. Il alterne les points de vue : Ruth, Turk et Brittany, Kennedy, l'avocate commis d'office. Le fond aussi évidemment est troublant et passionnant: Quelle est cette Amérique raciste et haineuse? Quels sont les fondements de cette haine ordinaire? Comme se déroule un procès aux États-Unis? (la partie sur la sélection des jurés est très intéressante). Sommes-nous tous des racistes passifs? La France pourrait-elle connaître (connait-elle?) cette même injustice raciale qui pullule aux USA? Autant de questions soulevées par ce roman fort bien écrit... A lire bien sur !

4 janvier 2019

Le vieux qui déjeunait seul

Clément est un vieil homme au passé douloureux. Chaque lundi, il vient déjeuner dans ce petit bistrot parisien où travaille Clara une trentenaire en manque de tendresse. L’un et l’autre s’attirent, se cherchent jusqu’à se rencontrer pour mieux s’apporter, se donner l’écoute et l’affection dont ils ont besoin. Sur le papier, de jolis ingrédients pour un roman de rencontres, comme je les aime d’ordinaire ... Pourtant, tout y est un peu trop simpliste, sans réelle profondeur. Les personnages manquent d’âme, de complexité. Tout y est prévisible, attendu. On aimerait palper cette souffrance, ce passé lourd à porter, ce manque d’amour...hélas rien de tout ça. Juste un nième petit roman pas désagréable mais sans vrai relief.

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...