30 avril 2020

La place

Hier soir, le moral n'est pas à la fête...Il est long ce confinement, les journées professionnelles se suivent, je manque d'air, d’énergie et d’envies.
Il me faut un petit livre mais quelque chose d’intense, de puissant. Il trône en bonne place (ok, facile) dans ma bibliothèque depuis presque 10 ans avec sa petite étiquette  « occasion ».  Le sujet, je le sais, est intense : le rapport au père et aux origines et la déchirure avec sa propre condition. Peut-on s’autoriser une ascension sociale, quitter son milieu, ses codes sans les oublier ou les nier pour autant ?
L’écriture est belle, très épurée, presque télégraphique par moments, avec des expressions en italique, mots de ce père désormais absent mais qui revit entre des lignes. La honte aussi, et l’incompréhension d’une famille dont la vie, parfois nous éloigne. 
Indéniablement un bon choix pour ce 43e jour de confinement...

26 avril 2020

Violence : la Trilogie bordelaise (I)

Merci à Babelio et masse critique de m’avoir fait découvrir cet auteur (Philippe Charrac) et ce roman noir, très noir! L’action se déroule à Bordeaux ville que je connais particulièrement bien puisque j’y ai grandi (et même un peu plus). On y rencontre Lazare Servent, un flic secret et sombre comme je les aime. Le passé le rattrape bientôt puisqu’il doit enquêter sur la mort (horrible) d’une riche châtelaine bordelaise et de son personnel. Un roman sombre comme son flic, (attachant à plein d’égards) et plutôt bien écrit.
Et finir au commissariat de la rue Castéja, c’est un peu comme repasser dans cette rue de mon enfance (dans laquelle, on me répétait de vérifier ma ceinture de sécurité, à cause de ce pauvre planton dans sa petite cahute ...)

21 avril 2020

Mémé dans les orties

Du même auteur j'avais lu "en voiture Simone", gentillet mais totalement oubliable et au petit bonheur la chance, qui m'avait touchée par son propos. 
Là en revanche, je ne garde rien. Le roman tarte à la crème, ça va 5 minutes mais en période de confinement, c'est très  lourd à digérer.
Tout est cousu de fil blanc, on dirait un livre de le bibliothèque Rose entre Oui-Oui et le Club des cinq, et encore, dans le second, il y a plus de suspens.
Ferdinand 82 ans est un veuf acariâtre, il déteste tout le monde dans son immeuble et s'amuse à être pénible. L'immeuble le déteste...et veut sa peau. Ça commence pas mal, un peu de sarcasme semble pointer son nez. Arrive (page 25), la disparition de sa chienne Daisy!  Fin du sarcasme, s'en suivent une succession de clichés, et de petits miracles quotidiens tous plus couillons les uns que les autres. Oh miracle Ferdinand se rend compte qu’être seul, c'est  bien triste, que les gens autour de lui sont drôlement attachants et que la mémé d'à côté est sacrément coquette. En plus elle joue au bridge et la petite voisine lui porte des pâtes de fruits...Ça y est, l'indigestion est là, pour moi surtout! 
Quant à la fin, on frôle le Walt-Disney, la musique en moins. 
Passez votre tour!!

20 avril 2020

Unorthodox

Pour ceux qui me connaissent un peu, moi et les séries actuelles,  on n'est pas très copines... Les séries récentes que j'ai aimées se comptent sur les doigts d'une main (Tchernobyl, Big little lies, Sex Education).
Fut un temps, j'ai été fan de Friends, Urgence, Grey's Anatomy et Sex and the City mais cette époque est bien loin.  Actuellement,  j'ai du mal à rester captivée, à m'attacher aux personnages. Je suis bien incapable de m'enfiler plusieurs épisodes d'affilée, à la fois par manque d’intérêt et d'envie. 
Jusqu'à ....UNORTHODOX, une mini série Netflix. 4 épisodes de 50 minutes absolument époustouflants de justesse et d’émotion.  Tout y est, une histoire bouleversante, des personnages magistralement incarnés et une réalisation hors pair. L'histoire est inspirée (partiellement du moins) d'une histoire vraie. C'est celle d'Esther Shapiro, alias Esty, jeune femme juive de Williamsburg, à peine sortie de l'adolescence qui se retrouve mariée à Yanki, un tout jeune homme de sa communauté qu'elle ne connait pas. Esty rêve d’ailleurs, de liberté, d'une ouverture au monde que la communauté juive orthodoxe rigoriste ne lui permet pas. Elle s'enfuit donc de New-York aidée de sa professeur de piano et se retrouve seule dans un Berlin moderne et hétéroclite.  Elle y rencontrera un groupe de jeunes musiciens du conservatoire classique, aussi hétéroclites que la ville qui les accueille. Au travers des flashbacks, on comprend l'histoire de sa communauté, la rigueur de ses membres et le lien difficile à rompre. On y découvre aussi la place de la femme, de ses désirs (inexistants) et sa sexualité (subie).  Cette série est d'une précision incroyable, reconstitution, costumes, langues (la communauté parle Yiddish) (ne pas louper le 5e épisode, le making of) et les acteurs sont extraordinaires de vérité. 
Et moi, pendant 4 heures, au fond de mon lit, j'ai frémi, vibré, été émue aux larmes à maintes reprise devant ce bout de femme aux yeux perçants qui ne désire qu'une chose : vivre ! 
Un petit bijou à ne pas louper.

8 avril 2020

Au petit bonheur la chance

Une fois de plus, en cette période de confinement (pourtant propice aux activités solitaires), je ne suis pas très encline à la lecture. Ma concentration fait des vagues, le téléphone et les réseaux sociaux me happent vite. 
Pourtant, il a suffit des premiers chapitres pour tomber sous  le charme du petit Jean et de sa mémé Lucette. Elle est raide la Lucette pourtant, et ne semble pas particulièrement disposée aux  effusions.  Nous sommes à la fin des années 60, Jean est du jour au lendemain laissé aux bons soins de sa grand-mère, abandonné par sa mère Marie partie tenter sa chance à Paris et se libérer des pattes d'un compagnon violent. Jean grandit dans ce petit village sous l’œil de Lucette, Lucien le facteur,  sa tante Françoise, son amie Anita. Entre les lignes, on sent la colle Cléopâtre, les taches d'encre, les pommiers et le foie de veau de Mémé. On sourit de la candeur de ce bonhomme, de ses "mi-chats mi poneys" ou de "la pelle du général de Gaulle"...
Alors, oui, c'est un peu suave, doux comme un bonbon et plein de bons sentiments mais pas que. C'est aussi une jolie histoire de résilience et de pardon et un vrai questionnement sur le lien et la parentalité. Qui sont nos parents ? Ceux qui nous mettent au monde  ou ceux qui nous aident à grandir, en nous aimant et en nous donnant la force  et les valeurs pour affronter le monde...
Cent fois mieux que "En voiture Simone" du même auteur que j'avais trouvé assez banal et creux. 
Merci à SB pour ce cadeau, à mettre dans la pile des petits livres qui font du bien au cœur !

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...