D’Arnaud Despleshin, je n'ai vu qu' Un conte de Noël que j'avais beaucoup aimé et Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des plaines) qui m'avait paru plus obscur.
Dans ce film là, Paul Dédalus est un diplomate. Son arrestation à la frontière lors de son retour en France est
l'occasion d'une remontée dans la temps sur trois événements marquants
de sa vie: son enfance, violente, marquée par la mort d’une mère
délirante, un voyage en URSS et sa rencontre avec Esther, son grand
amour. Le film est divisé en trois parties, "Enfance", "Russie" et "Esther" de longueur et d’intérêt inégal mais qui illustrent chacun un genre cinématographique : film d'horreur, film d'espionnage (selon moi, le plus intriguant) et le drame romantique.
Sur le plan cinématographique c'est irréprochable: bourré de références: littéraires, cinématographiques, anthropologiques (qui me dépassent la plupart du temps), dialogues travaillés, (quasi théâtraux), plans étudiés, cadres sur des visages adolescents, peaux diaphanes, reconstitutions historiques léchées.... mais l'ensemble ne m'a pas bouleversée ! Rien n'a résonné en moi faute d'identification aux personnages et sans doute aussi, d'un excès de théâtralité. Il est vrai que je n'ai jamais vécu d'histoire d'amour passion, je ne connais pas le manque, pas de lettres fleuves, pas de larmes, pas de déchirement sur un quai de gare. Mais j'imagine combien ce film doit faire écho à toute spectateur qui a connu cette passion qui laisse à jamais des cicatrices, cette absence de l'autre.
Au final, nullement d'ennui, 2 heures d'un cinéma travaillé mais moi qui pensais pleurer, vibrer, frissonner d'émotion...raté.