28 mai 2015

3 souvenirs de ma jeunesse

D’Arnaud Despleshin, je n'ai vu qu' Un conte de Noël que j'avais beaucoup aimé et Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des plaines) qui m'avait paru plus obscur. 
Dans ce film là, Paul Dédalus est un diplomate. Son arrestation à la frontière lors de son retour en France est l'occasion d'une remontée dans la temps sur trois événements marquants de sa vie: son enfance, violente, marquée par la mort d’une mère délirante, un voyage en URSS  et sa rencontre avec Esther, son grand amour.  Le film est divisé en trois parties, "Enfance", "Russie" et "Esther" de longueur et d’intérêt inégal mais qui illustrent chacun un genre cinématographique : film d'horreur, film d'espionnage (selon moi, le plus intriguant) et le drame romantique.
Sur le plan cinématographique c'est  irréprochable: bourré de références: littéraires, cinématographiques, anthropologiques  (qui me dépassent la plupart du temps), dialogues travaillés, (quasi théâtraux), plans étudiés, cadres sur des visages adolescents, peaux diaphanes, reconstitutions historiques léchées.... mais l'ensemble ne m'a pas bouleversée ! Rien n'a résonné en moi faute d'identification aux personnages et sans doute aussi, d'un excès de théâtralité. Il est vrai que je n'ai jamais vécu d'histoire d'amour passion, je ne connais pas le manque, pas de lettres fleuves, pas de larmes, pas de déchirement sur un quai de gare. Mais j'imagine combien ce film doit faire écho à toute spectateur qui a connu cette passion qui laisse à jamais des cicatrices, cette absence de l'autre.
Au final, nullement d'ennui, 2 heures d'un cinéma travaillé mais moi qui pensais pleurer, vibrer, frissonner d'émotion...raté.

23 mai 2015

La loi du marché

Le cynisme des uns n'a d'égal que la détresse des autres. Bouleversant de réalisme et porté par un Vincent Lindon magistral. Très grand film sur notre époque.

PS: et un César infiniment mérité!

19 mai 2015

Le talent de mes amis

Malgré, c'est vrai, quelques légers passages à vide, j'ai passé un super moment devant cette comédie moins "banale" qu'elle n'y paraît !  Le scénario : Alex et Jeff sont deux amis de toujours, mais aussi collègues de bureau et complices devant l'éternel. La vie s'écoule entre routine de bureau, présentations loupées et dîner chez les uns et les autres.Un jour, débarque Thibaut un beau (au sens propre comme au figuré) parleur, un coach en développement personnel (aka baratineur professionnel) qui va pousser Alex à accomplir ses rêves quitte à sacrifier sa famille son amitié, son boulot inintéressant mais sécurisant.
J'ai apprécié ce film pour plein de raisons, d'abord car son sujet est original et d'actualité. Que valent nos vie entre métro, boulot, famille, dodo ? Pourquoi renoncer à nos rêves pour finalement un quotidien sans euphorie ? Parce qu' il faut manger, payer le loyer ? Et qu'est ce que l’épanouissement au fond ?  Quelques vrais bons potes, de joies avec ses gamins, un couple heureux, n'est ce pas cela la définition du bonheur ? 
Et puis, car il y a dans ce film des tas d'idées chouettes, un peu farfelues, une jolie réflexion sur le couple, l'amitié et le bonheur, auxquelles s'ajoutent une jolie bande son et une bien jolie représentation de la féminité, incarnée par Audrey Lamy et Anne Marivin. 

16 mai 2015

La tête haute

Un grand film dérangeant et violent qui remue. Il est question d'un enfant en perdition Malony, blondinet démoniaque et d'une mere exaspérée et littéralement paumée (un peu trop à mon avis) qui joue à l'adulte dans son corps de gamine. On le suit année après année, à chaque passage dans ce bureau du tribunal, dans lequel à 6 ans à peine, il regardait avec ses "yeux d'ange" une juge pour enfants humaine et empathique (incarnée par l'immense madame Deneuve) et un éducateur qui veut croire que rien n'est écrit malgré les coups durs et les déceptions que la vie s'acharne à rejouer. 
Un film à voir, avec le moral ! 

15 mai 2015

Conasse princesse des cœurs

On l' a découverte sur Canal ; on la retrouve ici dans un long métrage à son image: barrée, un peu (très?) lourd mais non moins sympathique  dont le seul mérite est de vous faire poser le cerveau et de rire...


My old Lady

Une bien jolie comédie dramatique, aigre-douce adaptée d'une pièce de théâtre, chose que j'ignorais en pénétrant dans la salle de mon petit ciné de province, une fois n'est pas coutume fort remplie (le sujet sans doute : un viager, la vieillesse et Paris !). Pendant la projection, j'avais d'ailleurs le sentiment d'assister à une pièce de théâtre, à la fois dans les répliques et le rythme. Ça commence comme une vraie comédie britannique pince sans rire : un américain, cinquantenaire, divorcé, débarque dans un Paris très bien filmé afin de vendre l'appartement dont il vient d'hériter de son père, homme qui ne l'a jamais aimé. Il découvre alors un magnifique hôtel particulier du Marais mais...occupé par une vieille anglaise et sa fille, à qui il doit une rente ou "loyer" puisque l'appartement a été acheté en viager; concept totalement inconnu pour notre New-yorkais. Démuni face à cette coutume locale, le voilà sans le sou et coincé dans Paris. Le ton se fait petit à petit beaucoup plus dramatique quand émergent les secrets, les souvenirs et autres non-dits. Le réalisateur filme avec beaucoup d'élégance les doutes, la vieillesse, la difficulté de se construire entre secrets et mensonges familiaux, les blessures (et leurs cicatrices) d'enfance. Quant aux acteurs, ils sont réellement excellents de sincérité, l'américain (Kevin Kline) profondément blessé mais dont le cynisme sert d'armure, la touchante: Kristin Scott Thomas et sa mère, délicieuse et sans âge (le vin rouge assure-t-elle!) Maggie Smith. 
PS : rester jusqu'à la fin du générique! 

14 mai 2015

Un peu, beaucoup, aveuglément

Rien d'intello mais une vraie rom'com' comme on les aime: inventive,  très drôle et tendre !! Elle (Mélanie Bernier) est aussi canon que timide, il est bourru et attachant, ils sont voisins mais ne se voient pas. Lui (Clovis Cornillac) seul et isolé depuis des lustres, sorte de Géo trouvetou, passe ses journées cloîtré à inventer des casse-tests et à résoudre des équations sur son tableau noir; c'est un vrai solitaire, agoraphobe qui ne supporte que la présence de son meilleur ami. Elle, débarque pour enfin vivre en solo dans l'appartement mitoyen, se nourrit de thé, grignote des petits écolier et affectionne Picard et ses surgelés; c'est surtout une belle pianiste timide, qui rêve de réussir un concours de musique. D’abord bien décidés à se pourrir la vie, ils vont petit à petit s'attacher l'un à l'autre au travers de cette fragile mais bien réelle cloison. Il y a de très jolis moments et réflexions sur le couple, la solitude aussi, sur le désir au travers de ce mur (le vrai!) pas celui de Facebook, qui permet d’exacerber les fantasmes , de créer le mystère mais qui on le sait permet de se protéger, de ne pas se confronter, comme l'écran d'ordinateur des sites de rencontre. Et puis, parce qu'il faut y découvrir un orgasme musical assez réjouissant: courrez-y!

3 mai 2015

Le premier jour du reste de ma vie

Un roman doudou comme on les aime le dimanche après-midi. Je connaissais son auteur, Virginie Grimaldi, pour suivre plus ou moins scrupuleusement son blog femmesweetfemme. Elle y raconte sa vie de nana/maman/femme avec son style piquant. 
Quand j'ai réalisé que ce livre qui me faisait de l'œil depuis quelques temps était son bébé, j'ai craqué! Et l'ai dévoré en une après-midi. Pourquoi, parce que c'est un peu comme les comédies romantiques : touchant, doux et léger comme une bulle. L'histoire de 3 nanas embarquées sur un paquebot de célibataires. Rien de bien intello, assurément!  Mais aussi, sans doute parce qu'il y a un peu (beaucoup) de moi (nous) en chacune des héroïnes! Marie : fan de Jean-Jacques Goldman et grande tricoteuse, Camille, bordelaise ex-grosse, blogueuse hors-pair, qui n'a pas connu beaucoup d'hommes dans sa vie mais bien décidée à se rattraper et Anne (plus loin de moi) la plus âgée, la plus sage qui ne veut pas renoncer à son amour de toujours.  Et enfin car le livre est ponctué des chansons de Goldman,  de visites de pays variés, de personnages secondaires sympathiques et de complicités féminines. 

Où vont les larmes quand elles sèchent ?

Baptiste Beaulieu est un écrivain que j'ai découvert il y a 15 ans, alors que j'étais interne.  J'aimais sa façon de raconter  l...