27 septembre 2018

Une femme au téléphone

Depuis ma toute récente découverte de l'auteur, Carole Fives (merci encore Masse critique et Babelio), je me délecte à chacun de ses livres (le 3e en un mois!).
Celui ci est un  réjouissant monologue, transpositions des conversations téléphoniques d'une mère un brin toxique, un poil envahissante et légèrement culpabilisante ! 
C'est cynique, drôle, ça se lit d'une traite et ça fait doucement réfléchir sur les rapports humains.
Je file commander "C'est dimanche et je n'y suis pour rien" du même auteur.

24 septembre 2018

La vraie vie

Attention bijou littéraire ! Probablement un des livres les plus troublants et oppressants lus récemment. Une fois commencé impossible de le refermer.
Elle est, au début du roman, une toute jeune fille entourée d’un père chasseur, violent, une mère qualifiée d'amibe, éteinte, craintive et Gilles, le petit frère chéri. La maison, le Démo, est plantée au milieu d’un quartier sans charme entre d'autres pavillons copiés/collés. Il y a 4 chambres dans le Démo : celle des parents, celle de l’héroïne, celle du petit frère et celle des trophées de chasse. Il y a aussi quelques animaux vivants si importants pour la mère, le sacro saint journal TV sur TF1, des visites à la décharge de voitures et des rendez vous quotidien avec le gentil marchands de glaces. Le cadre est posé, la tension peut s’installer. Il suffira d'un événement terrible pour tout déclencher et faire sombrer le petit frère dans la cruauté. C'est électrisant, captivant, loufoque parfois. L’adolescente, véritable guerrière, douée, féminine, intelligente va lutter pour sortir de ce marasme où chaque humain révèle sa noirceur, sa peur ou au contraire son héroïsme au fil des pages! 
L'interview de l'auteur est particulièrement délicieuse : https://www.youtube.com/watch?v=cA3niat_A0k

13 septembre 2018

Quand nous serons heureux


PRUDENCE... Choc littéraire! Il faut avoir le cœur accroché car une fois ouvert, ce recueil de nouvelles vous emmène loin, loin dans la noirceur humaine, l’égoïsme, le mensonge. Chaque nouvelle vous happe pour vous laisser 4 pages plus loin, l’estomac un peu noué et/ou le cerveau tracassé ! Il est question d’hommes et de femmes, victimes ou bourreaux du quotidien, parents, maris odieux, femme en quête de jeunesse, grands enfants qui se cherchent, dans un monde de solitudes et de pouvoirs. Certaines nouvelles m'ont laissée tantôt grimaçante devant leur noirceur, tantôt émue devant des personnages profondément meurtris....  Dévorées en quelques heures, ces quelques 150 pages constituent assurément un grand livre. Encore merci à BABELIO de m’avoir permis de découvrir Carole Fives ...ce n’est qu’un début ! (NB : j'ai acheté de l'auteur, la femme du téléphone, l'après-midi même).

12 septembre 2018

La délicatesse du homard

Est-ce moi qui grandit (adieu naïveté enfantine), un excès de bon sentiments ou l'overdose ces dernières années de feelgood books (Agnès Ledig, Martin-Lugand, Marc Lévy et cie) ? J'avoue avoir trouvé cette histoire cousue de fil blanc et un poil tartignolle ! Pourtant, une fois commencé, comme à chaque fois avec ce genre de livre, difficile de le reposer. Faut dire qu'on n'est pas vraiment arrêté par le style soutenu, la structure du récit (à 2 voix pour deux personnages) ni la complexité de l'histoire ! 
François, est directeur d'un centre équestre en Bretagne. Il découvre, lors d'une promenade à cheval sur la plage, une jeune femme inconsciente  et amnésique au pied d'un rocher sur la plage ! Ça y est, vous voyez la fin? Évidemment !  Niveau clichés, on n'est pas mal, elle cuisine divinement, il est célibataire, sans enfant, possède un chat et est un peu bourru. Il a une grande bibliothèque, rempli de recueil de poésie...et saura la faire grimper aux rideaux (pas qu'avec la poésie!!)
Bref,  si grosse envie de douceur et de bons sentiments, attendre une grosse chute de neige, filer sous la couette ou le plaid, avec thé/café/chocolat et attaquer!

2 septembre 2018

Tenir jusqu'à l'aube

Tout d'abord, un grand merci à Babelio pour m'avoir proposé ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique et aux éditions Gallimard (coll. L’Arbalète). C'est l'histoire d'un duo, une mère célibataire ("solo" dit-on désormais, ça fait plus battante) et de son fils de deux ans. C'est l'histoire d'un quotidien de maman  entre galère, solitude, culpabilité et moments de tendresse avec son fils. Ils n’ont pas de prénom pour mieux nous rappeler l’universalité du propos. Combien sont elles ces femmes, dans les grandes villes, démunies et épuisées dans la prison de la maternité ? Il n'y a pas de père, pas d'homme, juste ce duo mère/fils si étouffant parfois, qu'elle ressent le besoin de s'échapper, s'extraire,  errer dans les rues de sa ville pour un aperçu de la liberté perdue...
Le roman pourrait être lourd et moralisateur, il est, au contraire d'une lucidité incroyable et d'une légèreté incomparable. Les phrases sont courtes, saisissantes, le propos juste et féministe! On oscille entre attachement immense, compassion, colère devant une forme d’égoïsme, épuisement partagé. 
Carole Fives, que j'ai hâte de découvrir davantage nous offre un grand roman, humain et moderne !

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Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...