14 mars 2017

Churchill et la France de Christain Destremeau

Un grand merci à Babelio et aux Editions Perrin pour l'envoi de cet ouvrage, que j'avoue je n'ai pas lu mais offert à mon paternel (comment résister devant une énième biographie Churchillienne?) et à qui je laisse page blanche sur pop corn. Voici donc l'avis du paternel ...

 "C’est promis, le prochain, je ne l’achète pas, je ne le commande pas, je ne l’emprunte pas, je ne le feuillette pas en douce chez Mollat, and so on... 
Serment d’ivrogne sans doute ! Donc, encore une biographie de Churchill, mais qui, heureusement, n’a rien d’une hagiographie comme on nous en a tant vendu de notre dernier grand homme à nous…Peut-être parce qu’elle est écrite par un Français. 
Un petit moment d’agacement, il va falloir encore boire du whisky en privé, de grands crus avec les généraux français à quelques kilomètres de la ligne de front et supporter l’odeur du cigare. Ce sacré Winston est, pour la énième fois en deux ans, de retour sur nos présentoirs, sur son green favori la France et toujours diva parmi ses amis les Français. C’est vrai qu’après la série des “de Gaulle et Martine à la plage”, dommage pas ensembles, j’attendais avec une véritable impatience la fin de la trilogie (d’ailleurs, dans le corps du récit nous y avons quand même droit aux bains de mer, évidemment sur une côte d’Azur condominium franco-britannique et, bien sur, sous des aspects attendus cétacesques…) Excusez le néologisme et convenez qu’une bonne BD ferait un tabac. Et puis, on a beau en savoir déjà beaucoup sur le diable d’homme, il y a toujours à apprendre et à comprendre, en cette période de disette d’hommes d’état et de Brexit, pourquoi ne pas rêver que, pour une fois, l’histoire pourrait se décider à repasser les plats. Pour moi, qui n’ai jamais pu digérer Mers el Kébir, Dakar et la suite, j’allais une fois de plus réveiller mon amertume mais peut être enfin comprendre, au nom quelle cruelle amitié, comment s’inscrit l’utilité géostratégique de ce coup de pied de l’âne, le premier d’une longue série. 
Non, décidément je suis trop sentimental et irréductiblement naïf. Parmi tant d’autres, au fil du récit, plus dérisoires, mais combien prémonitoires, surgissent nos médiocres mais sanglantes querelles de ménage à trois pour un Moyen-Orient artificiellement découpé selon la densité supposée des gisements du pétrole. Là, plus qu’ailleurs, ensemble nous avons aujourd’hui une vraie responsabilité. 
Ainsi va le récit, banalement chronologique, pendant presque un siècle, se partageant entre anecdotes piquantes, souvent inédites et vision d’un destin à la fois personnel, insulaire, continental, mondial. Le personnage reste définitivement séduisant malgré ses erreurs souvent énormes, ses faiblesses, et même ses mesquineries. 
Enfin, je lui ai trouvé grand mérite, à donner enfin leur place, avec une focale et un angle de vue extérieurs, de tous les Français, à commencer par Clemenceau et Foch, qui ont autant compté dans nos rapports avec nos alliés que le locataire de Carlton Gardens. 
Au total, il reste un peu de nostalgie : je crains que désormais le tunnel sous la manche ne laisse plus passer que des trains même s’il n’y a pas que “l’Equipe” qui raconte les héros.

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