Dans "le dernier enfant", il est question d'une séparation. C'est le récit du grand départ, celui du petit dernier du foyer familial (pour s’installer à 40 km). Ce n'est pas bien loin me direz-vous? Certes, mais
la distance, quels que soient les kilomètres, sonne la fin du foyer traditionnel, de l'équilibre du cocon.
Le roman est difficile à lâcher tant l'émotion est omniprésente. Quel émouvant regard sur ce lien invisible, ce fil tendu entre ce petit dernier (fragile selon sa mère) et ses parents, une famille "France moyenne" provinciale. Quelle belle analyse des méandres de la filiation, de la complexité de ce fil tendu (noueux parfois) entre
enfants et parents. Quand il faut couper ce lien, c'est une page qui se tourne et une vie à ré-imaginer .
J'ai d'ailleurs été troublée de l'écho qu'a trouvé en moi cet opus. Je ne suis pas mère, seulement fille et pourtant, c'est là le talent de Besson, tout raisonne! Je me souviens de mon départ de la maison, mon installation quelques rues à coté ! J'avais tout pour rester (disait-on) : le gite, le couvert, la faculté à proximité. Et, pourtant je rêvais (sans doute comme Théo) d'indépendance.
Besson, une fois n'est pas coutume réunit son talent pour dépeindre la solitude de cette mère, les dernières 24h avec son petit dernier, de la tartine grillée au déchargement de l'armoire en kit, jusqu'au hamburger insipide partagé dans un restaurant sans charme. Quant à la plume, on ne se lasse pas, subtile, rythmée, précise pour nous narrer admirablement bien les angoisses de solitude et de vide béant de
cette mère, la vie à deux à (re)construire. La fin est à l'image du livre: forte et superbe!
Vivement le prochain.
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