14 août 2014

Le beau monde

On va mettre cela sur le compte de la lassitude, du besoin de soleil et de vacances, mais je pleure beaucoup au cinéma en ce moment, notamment devant de bien jolies réalisations comme celle-la.
Alice a 20 ans, Alice habite la province, Alice vient d'un milieu modeste et rêve de couture et de broderie. Elle détricote des vieux pulls pour en confectionner d'autres, plus originaux. C'est par l’intermédiaire d'un de ses ouvrages qu'elle est repérée par Agnès une notable normande et intègre une prestigieuse école de couture parisienne. Alice "monte" à Paris et y rencontre le fils d’Agnès, Antoine, né une cuillère en argent dans la bouche et dont l’avenir est tout tracé :  ce sera HEC. Sauf qu'il rêve de photos, de contrastes et de liberté.
On pense de suite aux livres de Marie-Hélène Lafon ou à Lucas Belveaux qui, il y a quelques mois m'avait conquise avec "Pas son genre" et pourtant on ne compare pas. On ne se dit pas, il fait mieux, elle décrit plus sensiblement. Non, on laisse la réalisatrice nous broder cette  fiction délicate sur la différence de classes, qui montre avec justesse les rapports de force entre deux mondes avec en toile de fond, la question de l'amour. Est-il plus fort que le fossé culturel et social ? Quel est le poids de la famille, de la norme sociale?
Les deux comédiens sont parfaits. Ana Girardot interprète une Alice gracieuse et observatrice avec ses doutes, ses hesitations,  mais aussi sa soif d'apprendre, de s'initier (à l'art, au beau). Quant à Bastien Bouillon, il incarne merveilleusement ce bourgeois en rebellion, qui voudrait exister pour ce qu'il est, ce qu'il fait. 
Et, même si le film n'est pas dépourvu d'images un peu faciles (la maman prolo, bien en chair s'oppose à la maman mondaine anguleuse, l'ex petit ami s’appelle Kevin et répare des voitures) , l'ensemble est bourré de finesse et de sensibilité.
Ne parlons pas de la fin : somptueuse tant elle m’évoque CETTE rencontre, celle qui vous fait changer, grandir, qui vous ouvre l’esprit et vous permet d'avancer.  "Je n'avais pas fini de t'aimer" dit Alice.....
Courrez-y, c'est très beau!


2 commentaires:

  1. merci ma bcebg pour ce petit coup de fil qui m'a aidé à sécher mes larmes à la sortie

    RépondreSupprimer
  2. Ah la phrase : "Je n'avais pas fini de t'aimer", je crois que tout le monde l'entend très bien à la fin du film ! Quel joli film à défendre avant les sorties mastodontes des prochaines semaines !

    RépondreSupprimer

Ajouter votre avis, vos impressions, votre humeur :)

Où vont les larmes quand elles sèchent ?

Baptiste Beaulieu est un écrivain que j'ai découvert il y a 15 ans, alors que j'étais interne.  J'aimais sa façon de raconter  l...