26 août 2014

Les chaussures italiennes

Mon tout premier Mankell.
Une histoire  de rédemption par l’amour, dure, brutale mais émouvante. Le personnage principal c'est  Fredrik Welin, 66 ans chirurgien à la retraite, qui vit reclus sur une île de la Baltique au milieu de la glace avec pour seuls compagnons un chien, un chat et un facteur qui à défaut de vélo arrive par hydrocoptère. Tous les matins, Fredrik se baigne dans un trou creusé dans la glace, comme pour mieux anesthésier le temps, les émotions, la vie semble-t-il. Puis un jour arrive Harriet, une femme qu'il a aimée et abandonnée. Et, alors que le printemps arrive, la vie revient sous différents visages, différents personnages qui déboulent dans la vie de notre chirurgien.  
C'est un récit quasi statique, entre aurores boréales et froid qui fige la glace et les sentiments. Car oui, on a parfois l'impression que le cœur Fredrik est congelé (pour ne plus sentir, pour ne pas souffrir). Mankell parvient a peindre une atmosphère très  particulière et son personnage central qui pourrait être détestable replié sur lui même, égoïste et solitaire est attachant! On le comprend, on le suit avec tendresse s'ouvrir petit à petit au monde, aux autres grâce à Harriet, Louise, Agnès et tant d'autres qui eux, ont décidé de vivre malgré les épreuves de la vie.
Rien n'est facile dans ce livre, les retrouvailles sont toujours âpres, parfois violentes, les mots sont durs comme l'hiver et la solitude. Certains passages sont poétiques, d'autres déchirants et les 60 dernières pages renversantes. "Mais la haine fait mal et la douleur, j'en ai déjà plus qu'il n'en faut!" dit Harriet à Fredrick.
Un beau livre, profond et grave qui interroge sur la vie et le rapport aux autres. 

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