23 avril 2017

La suture

Il est vrai que le délicieux moment littéraire partagé avec Sophie Daull au salon du livre de Limoges,  sa jolie dédicace, son histoire émouvante auraient pu susciter chez moi un manque d'objectivité ...

Pourtant, c'est sans complaisance aucune que j'écris cette critique : son dernier livre m'a réellement emballée. Sophie Daull a perdu sa fille Camille âgée de 16 ans, et nous avait offert ce livre bouleversant : "Camille mon envolée" (à lire d'urgence).

Dans celui-la, il est question d'une femme, Nicole, sa mère. Elle raconte, recrée, invente l'enfance d'une mère décédée à l'âge de 45 ans, une mère qu'elle a si peu connu, sa mère dont elle ne connaît rien. La voici qui prend corps, vie, matière grâce à une boîte à chaussures et les quelques souvenirs qu'elle renferme : un bulletin de salaire, quelques photos, de succinctes lettres... Le propos alterne récits historiques, relations filiales et familiales (parfois houleuses!), traversées d'époques musicales,  et énigme autour de Nicole.

La plume est toujours aussi fluide, pour décrire la souffrance, l'absence, le manque mais encore et toujours teinté d'humour. Certaines phrases m'ont fait un effet d'électrochocs, m’arrêtant dans la lecture, avec l'envie de les partager, de les lire à haute voix.  J'ai même cherché l'auteur sur les réseaux sociaux pour lui dire mon émotion. En vain!

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