Sur le papier, c'est l'histoire d'un petit "shop'around the corner" japonais, où l'on vend des dorayakis: deux petits pancakes fourrés d'une confiture de haricots rouges. Le type qui tient la cahute est un peu sinistre mais appliqué : il retourne le pancake avec grâce (on se croirait chez Cyril Lignac, sans le croquant mais avec le moelleux!) mais pêche sur la pâte de haricot rouge, qu'il achète toute prête et industrialisée dans le MÉTRO local. La boutique est fréquentée par des adolescentes bavardes à la sortie du lycée et quelques fidèles dont une jeune ado beaucoup moins prolixe, à qui notre cuisinier refile ses ratés avec tendresse.
Un jour, débarque Tokue, petite mamie édentée, aux mains déformées, à la recherche de quelques yen et parlant au ciel et aux arbres. En s'associant au cuistot, elle partage avec lui les secrets de sa pâte de haricots rouge: le basique pancake devient alors la pâtisserie que tout le monde s'arrache. Elle partage surtout avec lui sa philosophie : être attentif aux détails, sentir la vapeur de la pâte lorsqu'elle confit et écouter le monde, Mais le passé ressurgit...(je n'en dis pas plus!)
Sur l'écran, le résultat est assez étonnant : suave souvent, candide mais jamais ennuyeux! Je me suis laissée emporter par ce conte de Noël (où le haricot rouge remplace les Mon Chéris), bercée par une sorte de poésie japonaise au milieu des cerisiers en fleurs, sur fond de message humaniste sur la transmission du savoir et le mélange des générations.
À défaut du Masque cinéma, ils en ont fait de grands compliments dans "On va déguster" dimanche matin !
RépondreSupprimerÉric