Angélique a la soixantaine, fardée comme une voiture volée, moulée dans un legging panthère, des bagues de gitane à tous les doigts, elle est une femme de la nuit, oiseau de cabaret un peu minable, dans un no man's coincé entre France et Allemagne. Elle boit, fait la fête, partage des pique-niques sur des bords de nationale avec ses copines de cabaret.
Un jour, Michel un habitué lui propose une paisible vie de couple, d'habiter une coquette maison et de partager le quotidien. D'abord, surprise, elle accepte, elle l'oiseau de nuit, indépendante mais le doute s'insinue petit à petit.
Il y a des plans sublimes, des images intenses, des plans de visages magnifiques et surtout un personnage central criant de vérité, qui font de ce film, un film à voir. Sauf que, on frôle tellement le documentaire, on est tellement happé par ce réalisme qu'on en sort un peu dérangé. Les fils et les filles d'Angélique sont ses propres enfants (Mario et Samuel Theis, Séverine et Cynthia Litzenburger), c'est déroutant. L'histoire que nous raconte le film est la leur, celle de leur mère qui tente de "se mettre dans le rang".
Cet excès de réalisme (j'avais parfois l'impression de regarder "streaptease) qui transpire dans tous les plans, trouble. Je repense notamment aux discours - le jour de la noce- de ses enfants, si sincères, avec leurs pauses, leurs respirations : ils m'ont presque gênée.
Loin de m'avoir déplu, ce film m'a troublée et c'est peut-être ça, au fond, que l'on demande au cinéma.
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