24 juin 2025

Les lettres d’Esther de Cécile PIVOT

Ceux qui me connaissent un peu savent que m’offrir un livre n’est pas facile. Je suis peu éclectique, certains diront un poil chiante ! Je lis quasi exclusivement de la littérature contemporaine, à 90 % française et si possible (très) bien écrite. Jamais de SF, pas de thriller, pas de biographie. Éventuellement un policier islandais, par ci par là….et ça s’arrête là !

 Mon amie D. (courageuse ou non avertie de mes exigences) se risque à m’offrir un livre pour mon anniversaire « Les lettres d’Esther ». La 4e de couverture est accrocheuse. Il est question d’un roman épistolaire dans lequel des personnages de tous horizons s’échangent des lettres manuscrites dans le cadre d’un atelier d’écriture. L’organisatrice c’est Esther, une libraire endeuillée par la mort de son père et qui souhaite rendre hommage à la correspondance précieuse qu’elle entretenait avec lui. 

Résultats des courses : carton plein ! J’ai tout simplement adoré. Tous les personnages sont attachants, plein de failles et d’aspérités. Il y a Jeanne, 70 ans, en colère contre ce monde moderne ; Juliette et Nicolas un couple à la dérive, perdu face à une dépression post-partum ; Jean, l’homme d’affaires désabusé ; et Samuel (mon personnage préféré) longtemps dans l’ombre (tellement immense) d’un frère malade et qui trouve une forme de survie dans la lecture des livres préférés du disparu frangin. 

Chaque participant correspond avec deux autres, se livrant peu à peu au fil des chapitres. À travers leurs lettres, ils racontent leur vie, leurs fêlures, leurs paradoxes, puis attendent, parfois fébrilement, la réponse de leurs correspondants. C’est toute la beauté de ces échanges : loin de l’immédiateté des mails ou des SMS, la lettre impose un temps d’attente, une respiration, propice à une écoute plus profonde, presque silencieuse, que l’on devine entre les lignes. Grâce à l’écriture de ces vraies lettres, celles que l’on poste puis qu’on attend, ces cabossés vont retrouver une forme d’apaisement et commencer la phase de de cicatrisation. 

Un livre qui donne envie d’écrire, de coucher ses émotions sur papier comme une forme de catharsis. 

Jeanne, Jean, Samuel, Nicolas, Juliette, Esther…. je ne suis pas prête de vous oublier ! 

Merci Delphine pour cette très belle lecture



4 juin 2025

Les secrets de la femme de ménage (tome 2) (ou l'effet PRINGLES)

Mais qu'allais-je donc faire dans cette galère ? 

Quelques éléments de contexte  : je viens de finir la femme de ménage (tome 1) avec l'impression étrange d'un paquet de Pringles, vite englouti et sans plaisir. Le problème des chips, on le connait: c'est gras, c’est salé, tu remets la main dedans et tu regrettes après, te jurant que jamais plus ...

Sauf que quelques jours plus tard, nous partons à Londres l’amoureux et moi. Je n'ai pas acheté de livre avant de partir, la gare du Limoges regorge de propositions. Que vois-je ? La 2e boite de Pringles (celui à la couverture  rouge) me tend les bras. Un peu affamée, j'ai re-craqué et j'ai re-regretté. 

Pour ma défense, j'ai attaqué en français, puis j'ai acheté la version anglaise en arrivant à Londres et terminé en VO !

Conclusion : c'est excessivement facile à lire (y compris en anglais) c'est archi mal traduit : "a cube of lamb", traduit par "un cube d’agneau" ("morceau" ça devait être trop compliqué). C'était l’avantage d'avoir les deux versions, j'ai pu vérifier les traductions.

Quant à l'histoire, elle est encore plus bête que dans le premier. 

Cette fois, c'est terminé. Adieu chips ...je retourne à des plaisirs plus sains.


 


1 juin 2025

La femme de ménage

Qui n'a pas entendu parler de "la femme de ménage" ? C'est la question qu'on se pose à la vue de son œil sur tous les présentoirs des librairies ou des gares. Elle nous fait même de l’œil sur les abribus de ma ville. Et voila que France Culture s'en mêle évoquant un "Phénomène littéraire".

Mon amie S. m'ayant gentiment prêté l'objet des débats et bien décidée à me faire ma propre opinion, je démarre ma lecture un samedi après-midi.

Commençons par les personnages. Il y a donc Millie, la fameuse femme de ménage. Mince, tonique et souriante. Seule ombre au tableau, elle sort de dix ans de prison, visiblement pas trop ravagée (la cantine de la prison devait être healthy). La recherche d'un job s'annonce difficile avec un CV pareil. Fort heureusement, elle est embauchée chez une bourgeoise new-yorkaise frappadingue et empâtée (c'est important). La foldingue est étonnamment affublée d'un mari parfait et sexy. Oui, globalement les hommes sont tous sexys chez Freida Mc Fadden. La bourgeoise est terriblement méchante avec Millie et lui mène la vie dure, l'obligeant à coucher au grenier. Heureusement que gentil mari est très très à l'écoute. Et puis il y a aussi Enzo, le jardinier italien, musclé (pas parce qu'il fait du crossfit, non, parce qu'il ratisse beaucoup et porte des sacs de terreau). Enzo ne parle pas beaucoup (il a du mal avec l'anglais) mais son corps parle de lui-même; Enzo porte toujours des t-shirt très moulants qui laissent voir, sueur oblige, ses abdominaux.

Voila, on en est là niveau personnages.

Niveau écriture, c'est effarant de pauvreté stylistique. "Parfois, les secrets qu'on cache sont les chaînes qui nous retiennent prisonniers, jusqu'à ce qu'on ait le courage de les affronter." Ou est-ce la traduction qui est catastrophique ? (nous en reparlerons).

Niveau scénario, il faut attendre la moitié du livre pour le twist tant attendu, qui donne enfin un peu de peps à cette pénible lecture. Les dernières pages nous en offrent un second (peut être le plus malin) pour rassurer le lecteur d'être arrivé jusque là.

Reste à savoir pourquoi (et comment) je l'ai terminé en une soirée, lisant à haute voix à mon mec (affligé) les paragraphes les plus savoureux. Morceaux choisis : "Ma robe est encore remontée sur mes cuisses. Cette satanée robe, c'est elle qui a causé tous mes problèmes !" ou encore "La sueur dessine un V sur son t-shirt qui lui colle à la peau et met en valeur chacun de ses muscles". Et lors d'une étreinte torride "ça faisait si longtemps que j'avais peur qu'il ne doive m'enlever les toiles d'araignée" (sic).

Et encore plus mystérieux, comment j'ai pu acheter le second ? J'ai encore du mal à l'expliquer.

Bref, c'est navrant, passez votre tour ...sauf à la rigueur pour ricaner avec les copines d'avoir lu une daube pareille.

La dernière allumette

Déjà conquise par l’écriture efficace de Marie Vareille découverte dans « désenchantées », je lorgnais depuis plusieurs mois sur son petit dernier « la dernière allumette ». Sa sortie en poche m’a donné enfin l’occasion de le lire. 

Et quelle bonne surprise! J’ai été happée par ce livre d’utilité publique qui nous emporte avec une intrigue très bien fichue et un twist final des plus mémorables. 

Mais comment en parler sans divulgacher ? Simplement vous dire que le roman traite avec énormément de justesse des violences conjugales et domestiques, explorées à travers le vécu de celles et ceux qui les subissent. En donnant la parole à différents personnages et en naviguant entre passé et présent grâce au journal intime d’Abigaëlle, Marie Vareille dévoile peu à peu l’impact profond et durable de ces traumatismes sur des enfants marqués à jamais, dont l’innocence s’efface au fil des pages. 

La fin est particulièrement belle et originale ; la preuve, j’ai fini en larmes dans un TER bondé, entourée de vacanciers un peu surpris de me voir si émue.

Les lettres d’Esther de Cécile PIVOT

Ceux qui me connaissent un peu savent que m’offrir un livre n’est pas facile. Je suis peu éclectique, certains diront un poil chiante ! Je l...