27 décembre 2016

Cigarettes et chocolat chaud

Si vous avez encore l'occasion de voir ce film, allez y les yeux fermés. J'avais entendu l'acteur sur Inter, un samedi matin et cette histoire de père célibataire dépassé par la situation m'avait emballée.

Denis (interprété par l'attendrissant Gustave Kerven) est un papa veuf débordé par l'éducation de ses gamines Janis et Mercredi qui bosse jour et nuit pour subvenir aux besoins de ses petites. Malgré des océans d'amour, c'est clairement le bronx dans la maison, on mange des pringgles au goûter, on fait du catch et non de la danse classique,  le hamster est tout sec dans la cage et David Bowie est roi en la demeure !
Le jour ou une enquêtrice sociale (Camille Cotttin, à contre emploi avec son petit twinset et ses grands  principes éducatifs) oblige Denis à revoir ses modes éducatifs et à suivre un stage de responsabilité parentale tout est chamboulé...

 Le film est épatant de sincérité et d'humour : le stage de responsabilité est source de scènes loufoque, les gamines sont drôles, les répliques percutantes! On se marre assurément, mais surtout la réalisatrice aborde avec finesse des questions profondes telles que le handicap, la différence, le deuil.
Pour une première réalisation, que d'idées originales : on pense parfois à Gondry (le spectacle de cirque), à Little miss Sunshine et ses couleurs pop ou plus récemment à l'épatant Captain Fantastic qui abordait la question de la différence et de la paternité.
J'ai ri comme une baleine, pleuré comme une madeleine, et lorsque les lumières se sont rallumées, mes deux complices (que j'avais embarquées pour cette séance ciné) m'ont souri, aussi charmées que moi par cette délicieuse comédie familiale

La bande annonce est là:

La fille de Brest

Difficile pour moi de parler de ce film que j'attendais avec crainte et excitation. Crainte d'un ramassis d’âneries, et excitation face à ce sujet que j'ai vécu de l’intérieur. Ceux qui me connaissent le savent : la sécurité du médicament rythme mes journées! 
Le produit final est à l'image du livre, autocentré et convaincant. C'est évidemment un film à charge (contre Servier, l'Afssaps, les experts, les universitaires parisiens, la mollesse des experts) qui n'a qu'un objectif : mettre la lumière sur la pugnacité d'Irène Frachon, illustrer son combat à la Erin Brokowitch. Quitte à la rendre agaçante parfois !

PS: pour le microcosme de cette vigilance sanitaire, vous serez frappés par l'impression de tout connaitre: les lieux, les publications, les fiches de déclaration d'effets indésirables. Les scènes tournées à l'ANSM sont troublantes: on y reconnait le distributeur automatique, la plante verte de l'entrée, les micros de la salle de réunion....

Demain tout commence

Demain, tout commence c'est l'histoire d'un type volage qui découvre sa paternité le jour où son ex lui dépose un bébé dans les bras avant de filer dans un taxi.... Bien décidé à retrouver la maman, il part à Londres avec la petite Gloria sous le bras! Sauf que la maman est partie pour un long moment et ne refera surface qu’après des années. Entre temps, la relation entre Samuel et sa fille va grandir et les liens s'intensifier. On ne sait pas toujours qui est l'adulte dans leur relation mais la connivence est là...Il y a des couleurs partout, des toboggans dans l'appartement, des petites portes pour les enfants (comme dans Alice aux pays des merveilles), des courses poursuites, et des piscines à boules mais surtout des océans de tendresse! Trop, sans doute.... Les ficelles ne sont pas toujours très fines et le scénario modérément crédible mais faut croire que j'aime les comédies tendres et irréalistes qui n'ont qu'un objectif : nous détendre et nous émouvoir... Je suis sortie de la salle toute retournée, le mascara plus très net, séduite par la prestation d'Omar Si, qui, qu’on le veuille ou non et assez doué en matière de "transmission d'émotions" A voir en famille !

14 novembre 2016

Réparer les vivants

J'ai du mal à croire que ceux qui qualifient ce film de "sublime adaptation",  "superbe réalisation" et autres commentaires dithyrambiques ont réellement lu le livre! 
Reprenez le roman de Maylis de Kerangal relisez ses phrases à haute voix, sentez les respirer entre les virgules, surfez avec Simon, écoutez les mots, imprégnez vous des silences. Ou sont ces sensations dans le film? J'ai eu beau chercher, je n'ai pas ressenti un centième de l'émotion qui m'avait habitée à la lecture du roman. J'avais refermé la dernière page en larmes, j'ai quitté la salle sans le moindre tressaillement. 
Et oui, sans nulle doute, les acteurs sont bons, le propos crédible, les scènes parfaitement filmées mais il manque le flot sublime des mots qui rendait ce livre incontournable.  
Achetez le roman ;-) 

6 novembre 2016

Ma vie de courgette

Un très très grand film d'animation... non pardon "un très grand film tout court". 
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant régalée au cinéma. On sort ému, attendri, et revigoré devant le charme de cette histoire pleine de saveurs colorées. Nous étions une dizaine dans la salle, des enfants avec leur maman pour la plupart. À la fin, régnait un calme étrange:  les mamans avaient les yeux tout mouillés comme moi, sortant discrètement un mouchoir de leur sac à mains et les enfants étaient silencieux : la magie avait  opéré! Courgette nous a embarqué dans son monde. Monde fait de petits personnages/marionnettes -oh combien réels et attachants, avec leur grosse tête, leurs  yeux immenses et leur sourire triste. Les détails fourmillent : cerf-volant, pulls en laine tricotés, crayons de couleur: tout est nuancé et précis - même le procès-verbal sur l'écran de l'ordinateur est lisible. 
Le film n'est pas triste, il est même franchement drôle à bien des égards : j'ai franchement ri lorsque que Simon (le gros dur!) explique le coït à ses copains, avec ses mots d'enfant : "la femme transpire beaucoup et elle est tout le temps d'accord". Le personnage de Raymond, le policier, est lui aussi particulièrement réussi: dans l'ombre, sensible, solitaire. On l'aime avec son bonnet et ses cactus. 
Vivement le DVD! 

26 octobre 2016

Liberté conditionnelle

Merci à Babelio et aux éditons Plaisir de lire pour cet envoi et cette lecture.
Un roman sympathique plutôt bien écrit mais sans grande originalité! L'histoire est assez classique  : Matthias & Magali, deux personnages opposés, amenés à se croiser au détour d'une chambre d'hôpital. Un chapitre (court) par personnage,  rien de transcendant dans la forme. 
Elle est célibataire assistante sociale, mignonnette sous des airs coincés, férue de recyclage et dotée d'une famille étouffante. Lui, c'est Mathias, bourru, macho, fan de bagnoles et de soirées entre mecs. Il est à l'hôpital, elle l'aide dans les démarches administratives tout en le trouvant particulièrement agaçant.
Près de 300 pages, lues au cours de mes récents trajets en bus, avec l'espoir au fil des chapitres d' un Matthias un peu moins macho et une Magali enfin épanouie!

23 octobre 2016

Chanson douce

Qu'il est troublant ce livre !
Il dérange, il captive...dès le premier chapitre. En quelques lignes, on comprend qu'il y a eu un assassinat, celui de deux gamins, et un suicide raté, celui de leur nounou. 
Chapitre 2, la vie est là, les gamins bien vivants. Louise, la nounou débarque dans la vie d'un jeune couple parisien, Paul et Myriam. Elle a tout pour plaire cette Louise,  aime les enfants (plus que la sienne), elle astique, elle cuisine, repasse, attentive au moindre détails. Discrètement, elle se rend indispensable. Leïla Slimani avec talent conte l’intolérable, la folie ordinaire, au travers du portrait d'une famille bourgeoise, parisienne, trop occupée, face à la psychose latente d'une nourrice. Et le lecteur est happé, à la recherche de détails, de ce grain de sable qui va tout faire grincer, la tension monte, il le sent. Page après page, le malaise s'installe, insidieusement, la lutte des classes est palpable (jamais écrite), la jalousie est en filigrane, la folie progressive. C'est un thriller : un vrai, un grand !

Le teckel

Un film atypique : entre poésie, cynisme, tendresse et âpreté. C'est l'histoire d'un teckel (wiener-dog) (oui, je l'ai vu en VO!!) qui passe de famille en famille et y plonge le spectateur. Il sera tour à tour le meilleur ami d'un jeune garçon rescapé d'une maladie  élevé dans une famille aseptisée (fabuleuse Julie Delpy), récupéré par une jeune vétérinaire seule et perchée (Greta Gerwig que j'avais tant aimée dans Frances Ha), amoureuse d'un marginal, puis par un jeune couple de trisomiques, un scénariste raté (Danny deVito) et une vieille acariâtre en fin de vie. 
La petite bête à l'intestin fragile est le témoin de situations cyniques, cruelles, absorbe leurs angoisses face à la mort, la maladie, l'échec...Il est impassible, toujours tendre, face à des situations de plus en plus noires. On y sent la solitude de ces américains, entre peur de mourir et stress de vivre! 
Intrigant moment de cinéma ...à voir! 

18 octobre 2016

Le tendre baiser du tyrannosaure

Un petit roman d'Agnès ABECASSIS dont j'avais, jusque-là, lu 2 ou 3 romans, plus ou moins oubliables! Si "tribulations d'une jeune divorcée" m'avait bien fait rigoler, "Le théorème de Cupidon" m'avait en revanche parut fade et stérile. 

Celui-là m'a été gentiment offert (MERCI S.) et dédicacé! 

Comme toujours, ça se lit aussi vite que ça s'oublie, sans peine, même dans le brouhaha d'une colonie de vacances (ahhh, les voyages en train!), avec plus de plaisir qu'un magazine...On y fait la connaissance de Félix, un paléontologue un peu trouillard, Tom le flic tatoué et romantique, Ava et sa bande de copines (Olive, Régine and co). On les suit dans leurs tribulations, leurs envies (ou pas!) de bébé, de divorces, de démission, de plan cul, le tout arrosé d'apéros de copines ;-) Rien de bien original mais de la chick litt' respectable. (On est bien loin des fous rires procurés par les crevettes tout de même !) 

10 septembre 2016

Les Crevettes ont le coeur dans la tête : Journal sexy d'une trentenaire

Un délice de chick' litt' d'une fraicheur incroyable!
C'est drôlissime (je riais comme une baleine un chapitre sur deux), bien écrit, addictif (ou comment résister à l'envie de lire aux heures de boulot!!)  et bourré de détails qui nous ressemblent toutes. Les rencards ratés, les soirées de copines, les boulets...bref les joies d'une trentenaire sexy !
Ayatollahs de Lire et ardents défenseurs de Télérama :  passez votre tour ; les autres, foncez c'est jouissif!

AD, les chickettes, vous confirmez ?

Les putes voilées n'iront jamais au Paradis

J'ai du mal à décrire ce que m'a inspiré ce livre, perdu sur une table du club de vacances dans lequel je séjournais, entre deux Harlequins et 3 "nous deux". (cynisme quand tu nous tiens...). J'avais entendu, il y a un mois, les critiques du Masque s'écharpaient au sujet de ce roman. Certains le trouvaient pornographique : il l'est. Voire racoleur (je suis moins d'accord). Certain(e)s le trouvaient réaliste et poignant : c'est vrai aussi. Chahdortt Djavann, auteur franco-iranienne mêle dans son roman, le récit de deux amies d'enfance, séparées à l'âge de 12 ans et les portraits/témoignages crus et teintés d'humour noir de prostituées iraniennes lapidées ou étranglées. À travers ces témoignages tragiques et cyniques, on comprend (si l'on peut la comprendre ?) la folie islamiste, la terreur, la haine des corps féminin, l'obsession sexuelle des hommes et la négation absolue de la féminité. Qu'ai je ressenti ? Mille choses. Assurément de la gêne, de la terreur mais aussi de la curiosité (un peu dérangeante) et un profond un sentiment de malaise aussi. On en sort non indemne, déroutée, perdue, entre réalité et fiction. A lire.

3 septembre 2016

Dans les prairies étoilées

Sur la 4e de couverture, la mise en bouche suivante : Merlin, auteur d'une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d'autant que dans son « testament », Laurent lui impose deux contraintes pour l'album à venir. 

Mon avis : Marie-Sabine Roger (dont j'ai dévoré tous les précédents romans)  a vraiment  des talents de magicienne. J'ai simplement adoré cet opus qui mêle poésie, tendresse, esprit littéraire et humour 
Poésie dans les descriptions des bulles de BD de ce cher Merlin, 57 ans, personnage atypique, scénariste et dessinateur de bande-dessinée et illustrateur de planches d'encyclopédie. Que de légèreté dans ses dessins d'oiseaux, que l'on imagine bourrés de détails, de couleurs, à l'image de la couverture (superbe) du livre.
Talent aussi, Marie-Sabine Roger nous embarque, saute d'un monde à l'autre : entre BD et RÉALITÉ, nous emporte avec elle dans les vaisseaux intergalactiques de ses personnages, comme dans l'atelier de Merlin. Talent littéraire particulièrement  car chaque chapitre regorge de jeux de mots, d'expressions créés de toute pièces, plus fantasques les unes que les autres ! 
"Prune, en tablier à petits carreaux vichy,
 armée d’une écumoire et d’une cuillère en bois, touille dans un chaudron de cuivre aussi grand qu’elle. Elle est cernée d’étagères immenses, couvertes de bocaux de confiture maison, sur lesquels, quels que soient les fruits, on peut lire en cursive à l’ancienne : « Confiture de Prune"L'auteur manie à la perfection les mots, les fait rimer, les fait chanter (la scène de la rencontre entre la délicieuse Prune et Merlin est particulièrement réjouissante...)
Humour enfin, car oui, j'ai ri. Au bord de la mer, sur mon transat, dans l'avion du retour: partout. Ma voisine de vacances se retournait souvent pour me dire : "il a l'air chouette ton bouquin" (spécial hommage ici au plombier, Monsieur Bombala)! 
Quant à l'histoire, elle vous happe, mêlant réflexion sur la littérature, ses héros, nos héros et notre attachement aux personnages.
Un immense bravo à cette grande dame !

2 septembre 2016

Livres et Sardaigne

Au programme de cette semaine de vacances ensoleillées, il y eut : 
1. Les putes voilées n'iront jamais au paradis de Chahdortt DJAVANN (laissé dans le hall de l'hôtel par un client ...)
2. Repose toi sur moi le dernier Serge Joncour (dévoré en 72h)
3. Dans les prairies étoilées de Marie Sabine Roger (parfait entre 2 baignades)

Les 3 avis arrivent ! 

17 août 2016

Les deux pigeons


Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gallimard et Masse critique de Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre de la rentrée littéraire, que j'ai sincèrement adoré!

"Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. 
L'un d'eux s'ennuyant au logis 
Fut assez fou pour entreprendre 
Un voyage en lointain pays…"

Tels sont les premiers vers de la fable de Lafontaine.

Qui sont donc nos deux pigeons, ici ? Elle s’appelle Dorothée, lui c’est Théodore, son anagramme, son amoureux, sa moitié. Comme les pigeons de la Fable, on les imagine roucouler, se regarder, se suffire. Il s’aiment, s’installent ensemble, bâtissent leur nid. Débarquent les premières décisions de couple :  il faut choisir ensemble le premier canapé et investir dans un nouveau sommier, ils hésitent, beaucoup... entre latex et ressorts ensachés! Succèdent les questionnements sur la bouffe bio, la poursuite d’une thèse inachevée, le mariage, le bébé. Dans ce livre cynique sur le couple ordinaire des années 2000, c'est nous que l'auteur dépeint. Ils sont nous, nous sommes eux. On s’amuse de leurs hésitations, politique, littéraires, familiales, culinaires....on s'interroge sur les nôtres aussi ! Fait-on nos propres choix ou suivons-nous des modèles ancestraux que l’on nous a enseignés ? Des études (longues...), une thèse (interminable! ), un mariage (incontournable?). L’auteur nous propose un roman réaliste, déroutant, parfois grinçant qui se lit d’une traite. La plume est à la fois gracieuse et ironique pour mieux dépeindre leurs atermoiements.

Totalement sous le charme de ce roman, je me suis empressée de lire le premier de l’auteur, (Prix Goncourt du premier roman) "un homme effacé", dans un genre totalement différent mais ultra réussi également.

Je RECOMMANDE vivement !!

Avant toi

De Jojo Moyes
Presque un peu honteuse d'avoir lu en 2 voyages en train ce roman de minette totalement addictif et dénué de toute qualité littéraire, sans pouvoir le lâcher! Ceci dit, contrairement à un certain nombre de chicklitt', la lecture est plutôt fluide et la traduction n'est pas déplorable.  L'histoire c'est la version british et homme/femme de Intouchable. Mélangez un tétraplégique beau comme un dieu, ex-trader londonien décidé à en finir et une fraiche aide soignante, ex-serveuse, qui trime pour toute sa famille et aux goûts vestimentaires douteux, assaisonnez d'un romantisme campagard, vous obtenez Avant toi.
J'ai attendu pendant 200 pages le premier effleurement, qui est arrivé page 235 quand elle lui arrache à coup de dents l'étiquette de sa chemise neuve! J'étais hystérique ...j'ai ensuite attendu d'autres coups de dents (en vain!). Faut que ce soit lisible par les 13-16 ans! Me suis donc rabattue sur les regards langoureux, émue par leur duo, j'ai tremblé à chaque sortie en fauteuil roulant et chialé à la fin : n'est-ce pas la définition du #livredevacances ? 


8 août 2016

Dix-sept ans

Elle est fille de médecin, parisienne, bourgeoise. On l'imagine ravissante, gaie, avec ses T-shirt  Agnès B et son Levis. Elle a tout pour être heureuse, des parents aimants, un "amant", la vie devant elle...Elle a dix sept ans, l'âge où l'on n'est pas sérieux,  l'age de l’insouciance et des premiers émois, l'âge où l'on découvre la peau de l'autre, la courbe d'une cheville, le goût de l'autre.
Sauf qu'à 17 ans, certains grandissent d'un coup. Brutalement.
Pendant de longues années, l'auteur taira ce secret d'un avortement qui "ne devait pas laisser de trace", pour le laisser éclater bien des années plus tard dans ce roman autobiographique aussi court que réaliste.
On y sent le poids du secret et une absence latente qui pèse; on sent aussi que Colombe Schneck est ce qu'elle est aujourd’hui car elle a traversé cet épisode, cet "événement "comme le qualifie Annie Ernaux. Point d'oubli, juste de la résillience. 

3 août 2016

Un homme effacé

Je n'aurais jamais découvert ce jeune auteur (ni son premier roman) si Babelio ne me l'avait fait découvrir avec les romans de la rentrée littéraire (attendez le 18 août...).
Dans ce roman finement construit, il est question d'emballement du système judiciaire, de culpabilité 2.0.  Le personnage principal  Damien North est professeur de philosophie, veuf, introverti. Sa vie s'écroule des les premiers chapitres: il est accusé à tort de détenir sur son ordinateur des images pédopornographiques. Pas de détails scabreux, rassurez vous, l’intérêt du livre n'est pas là (heureusement). L'idée est le récit de l'engrenage judiciaire, qui ne voit plus que par une seule fenêtre: celle de la culpabilité évidente. La société qui l'entoure, moralisatrice a trouvé le coupable idéal quitte à le détruire...
Car ce qui intéresse l'auteur (et son lecteur) c'est comment ressort-on d'une erreur judiciaire ? quel avenir, quel après ?
 Le livre a reçu le prix Goncourt du 1er roman, j’approuve! Tant pis pour ceux qui reprochent à l'auteur une intrigue vue et revue. Ne boudons pas notre plaisir : c'est habile, haletant (la partie en prison assortie de tests psychologiques est suffocante) et le regard sur notre société de préjugés et de certitudes est troublant.
Dévoré en quelques jours, je le recommande fortement.
NB: en version ePub pour ceux qui veulent :)


20 juillet 2016

Juillet Aout

La bande-annonce laisse présager un film français rythmé, pêchu et estival : le résultat est un téléfilm bancal, sympathique sans plus, mais néanmoins estival!
Juillet : Laura 14 ans et Joséphine 17 ans partent dans la villa du sud  avec leur beau-père et leur mère. Au programme soirées alcoolisées, piscine, robes de plage, sorties en scooter avec les copains et fricotages avec le badboy de la bande : les vacances dont on a tous rêvé (oui, toi tu sais!). Sauf que maman, 45 ans apprend qu'elle attend un enfant de beau papa. 
Août : adieu soleil de la cote d'Azur, bienvenus les embruns, direction la Bretagne chez papa! Là-bas on pêche les crabes, on met des bottes, on mange des crêpes et on fait de l'optimiste (clichés ?).
Comme il faut lier les deux histoires, Diastème le réalisateur a cru bon d'ajouter une histoire de vol de bijoux qu'il espère nous faire avaler et là, elle est franchement lourdingue la galette de sarrasin!
Bref, cela ne fait pas un grand film tout ca... vaguement un gentil téléfilm France télévision qui donne juste très envie de vacances au nord, au sud, selon les goûts :)
De ce film, je retiendrai surtout les deux adolescentes, hyper natures et attachantes  et la bande-son géniale de mon chouchou Alex Beaupain.

19 juillet 2016

Les chevaliers blancs

À la sortie de ce film je suis dubitative ! Ai-je aimé ? Pas sure...mais faut-il aimer un film qui raconte un fiasco politique ?
Le film est inspiré d'une histoire vraie, l'arche de Zoé et son gourou interprété par Vincent Lindon. 
On en sort un peu ballotté entre bien et mal sans vraiment savoir où se placer...

Le 18 août ...


13 juillet 2016

L'outsider

3eme film du weekend (si ce n'est pas du rattrapage intensif ça ?) 

L'histoire vraie de Jérôme Kerviel racontée par le réalisateur des Choristes. Dit ainsi, ça pourrait faire peur,  le résultat est un thriller financier et psychologique convaincant et totalement captivant.
Christophe Barratier fait le choix d’adopter le point de vue du trader, un jeune provincial qui, happé par  un système gouverné par le fric, va perdre les pédales. Il n'était pas prédestiné à ça notre jeune financier, DESS en poche quand il se retrouve minuscule à la Défense devant les grandes tours de la Soc Gé!
On sent que l’intérêt du film et la volonté de ses réalisateur ne résident pas dans l'explication technique de la magouille mais visent plutôt à montrer que le fric contrôle tout, que ces jeunes et brillants traders sont emportés par un système qui les dépasse.  Que vaut un appartement à 200 000 euros quand, en un coup de poker, on empoche le quadruple ? Tout les hauts responsables de la Société Générale savaient, cela ne fait aucun doute, sauf qu'on l'a laissé jouer jusqu'au point de non retour. 
Arthur Dupont avec son air juvénile est plus que parfait dans ce rôle de gamin transformé en acharné du "meilleur coup financier", happé par un système diabolique... (en plus d’être physiquement parfait!). François-Xavier Demaison est magistralement cynique!
A la sortie bien que n'ayant pas tout saisi des "carpets", "spiel" ou autres magouilles financières, j’étais en revanche convaincue d'avoir passé un excellent moment de cinéma!

9 juillet 2016

Irréprochable

Le film qui donne envie de reprendre une carte UGC illimité! (Note au Père Noël)...
On est très rapidement plongé dans l'ambiance. Constance est agent immobilier,  dort dans de jolis apparts en vente dont elle a les clefs,  fume clope sur clope, a de ravissantes  blouses en soie (du temps où elle gagnait sa vie). Car oui, Constance a perdu son job, visiblement virée par un patron haineux et lubrique...Elle décide de retourner dans le sud pour s'en sortir, retrouver sa maison d'enfance, l'agence de ses débuts et Philippe (incarné par le beau Jeremy Elkaim) qu'elle a probablement beaucoup fait souffrir.  De retour sur cette terre natale, elle retrouve cette grande maison qu'on imagine sentir le renfermé, ses leggings fleuris, ses t-shirts Nesquik et Fido Dido et tente de refaire surface. Elle court aussi, beaucoup, après quoi ? Une forme de jeunesse, de reconnaissance, une beauté perdue (incarnée par la divine rivale perchée sur des talons de 10 cm) et une place dans le monde du travail. Sauf que petit à petit, le drame se trame et les pensées morbides s'aiguisent. Je suis littéralement restée scotchée à ce personnage diabolique englué dans sa détresse ! Quelle actrice... ambiguë, froide, calculatrice sous ses airs d'adolescente.
Le réalisateur montre avec talent la solitude crée par le licenciement,  la tension est de tous les instants. Le drame est au bout du scénario...

Retour chez ma mère

3 juillet 2016

Je te donne

Comment j'ai entendu parler de ce mini livre, aucun souvenir. Ce que je sais en revanche, c'est que j'aime les trois auteurs: Agnès Ledig, Baptiste Beaulieu (que j'adore et suis au travers de son blog et des ses romans) et Martin Winckler (découverte adolescente, je n'ai jamais cessé d'aimer cet auteur). Les voici réunis pour 3 nouvelles en partenariat avec l'Etablissement français du sang. 
Au travers de 3 histoires, celle de  Rebecca , celle de Gaëlle et Julien (et leur rencontre autour d'une tarte au pomme) et l'éternelle Rachel, le livre parle du don, des raisons d'être généreux, de nos motivations (profondes, inexplicables), de nos appréhensions, nos excuses " "pas le temps, la flemme, la phobie de l'aiguille!"
Une fois refermé, on se dit "demain, j'y vais!"

28 juin 2016

Cafe society

Cher Woody : je suis déçue. Déçue par cette absence d'originalité, déçue par cette presque facilité, quasi mollesse! Toujours le même propos, les mêmes références. Alors qu'il y a deux ans, tu m'avais tant amusée avec "Magic in the moonlight", variation pleine d'humour et de finesse sur le spiritisme dans un cadre original, là, tu t'enlises dans ton New York adoré, tes Amants éternels et les amours contrariées! Restent Jesse Eisenberg et Kristen Stewart : aussi épatants l'un que l'autre. 

19 juin 2016

Julieta

Un très bon Almodovar : un qui vous emporte sur les chemins de la maternité, de la féminité, du secret et de la famille! Qui plus est, un jour de fête des mères, on en sort remué.
Point de steward bourrés, ni d'hystérie aérienne comme dans Les Amants passagers que j'avais trouvé insupportable et moins d'anticonformisme que d’ordinaire : juste une histoire sombre et gracieuse de femmes. Les actrices sont d'une élégance rare, la mise en scène colorée, les flash-backs pas trop nombreux. Quant à la scène du train: elle est tout simplement époustouflante à la fois par sa mise en scène que par son propos, métaphore du temps qui file, de la fugacité des choses (rarement vu une aussi belle nuit d'amour). 
J'en suis sorte tremblante. 


22 mai 2016

En gare de Limoges-Bénédictins. Instantanés

Merci aux Ardents Editeurs et à Babelio pour cet envoi ciblé!
Le photographe Fabrice Varieras, parvient à restituer dans un bien joli ouvrage de photographies en noir et blanc (pour la plupart), l'originalité de ce monument art-déco, assez connu et pas que des limougeauds! L'ouvrage mêle photos de détails (café, chariots, vitraux) et vues plongeantes sur des quais parfois déserts...
Note pour les non limougeauds : elle  constitue avec la porcelaine et les madeleines: la fierté de la ville! 

6 mai 2016

Roland est mort


Roland est mort mais moi je vais mieux! Beaucoup mieux même...Voici ce que j'ai ressenti lorsque j'ai refermé la dernière page de ce roman-bijou écrit pas un jeune auteur landais : Nicolas Robin (dont j'attends avec impatience le prochain opus). Roland est mort : mais qui est Roland ? Justement, Roland c'est personne et tout le monde à la fois, le voisin un peu discret dont on ne connait rien et dont on ne cherche finalement rien à savoir. Roland a un chien, qui s'appelle Mireille, rapport à sa passion pour la grande chanson française. L'histoire est racontée par son voisin de palier un quarantenaire un peu misanthrope, solitaire et désabusé (et pourtant terriblement attachant) qui récupère le chien de Roland, l'urne et les emmerdes. Et nous, lecteur on est emballé, d'abord un peu coincé entre les étages de cet immeuble, l'urne dans une main, le caniche dans l’autre souriant souvent à ces situations doucement cyniques. Puis nous voila embarqués  dans un bus toujours avec l'urne, chez une mamie qui perd la boule, une maman qui fait des jolies salades colorées en surveillant un papa qui plane. Une fois commencé, impossible de le reposer. (NB = c'est chouette les jeudi fériés !)
Bon, en matière de littérature, je manque d'éclectisme : j'avoue une préférence pour ces livres intimes, livre de rencontres, à la fois cyniques et émouvants. Entre huis clos et road-movie, le roman  parle avant tout de solitude dans notre monde "si connecté" pourtant ! C’est drôle, plein de tendresse et souvent mordant.

13 avril 2016

89 mois

Tout d'abord, merci à BABELIO et aux éditions PRELUDES pour cet envoi "ciblé"! Quand j'ai reçu le mail me demandant si j'acceptais de lire l'histoire d'une célibataire de 33 ans en mal d'enfant qui tente par tous les moyens de tomber enceinte avant ses 40 ans (soit dans 89 mois) j'ai ressenti comme un frisson, un sentiment d'espionnage 2.0. Ils les sélectionnent comment les lecteurs/trices? Sur la date de naissance? Jeanne a 33 ans, comme moi! Jeanne est célibataire, moi aussi... Jeanne fait des joggings le dimanche, (pareil, le mardi et le samedi en plus). Jeanne a de très bons potes (Éléonore, Nicolas, Félix, Alice, Boris and Co) qui font des bébés, se casent, déménagent! Oui oui, j'ai les mêmes! Elle a aussi un sex-friend -accessoirement pharmacien, travaille à la SNCF et crève d'avoir un môme : OUF... pas moi! 
Ce livre n'a rien d'inoubliable : il n'est ni hilarant, ni particulièrement bouleversant  mais a ce petit quelque chose d'accrocheur oscillant entre émotions et légèreté. On se laisse naturellement emporter par les déboires de cette nana dont la vie est rythmée par les trajets Paris/Auxerre, les footings et les tests de grossesse désespérément négatifs après des plans cul sans lendemain. De ce côté-là, faut bien avouer,  elle est allègrement servie (quitte à faire perdre un peu de réalisme au livre) : le gars du train, un vendeur de vélo du bon coin, le frère de l'une ... Euh? Ma propre  vie est donc si morose? Il n'y a pas que dans BIBA/ELLE qu'on voit cela !?!? 
Bien que personnellement à mille lieux de ces préoccupations maternelles, je reconnais avoir été intriguée par cette fille, attendrie souvent, parfois agacée. Est-elle profondément égoïste ou simplement normale? De quel droit "faire un gamin sans accord de monsieur" ? Pour occuper sa vie, la rendre moins "stérile" ? Est-ce le propre d'une vie de femme que de devenir mère ? Je ne le pense pas, mais je respecte celles qui n'imaginent pas leur vie autrement. Bref, le sentiment d'un tout petit mais agréable moment de lecture.


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9 avril 2016

Médecin de campagne

Si j'étais très sévère, je parlerais de doux mélange entre l'instit et l'amour est dans le pré! Comme je suis relativement bon public, disons que c'est un gentil téléfilm sur la médecine rurale, ses vieux qui souffrent, se blessent avec des meuleuses, ses fermes, ses oies et autres bêtes! Ça se laisse gentiment regarder (grâce à Cluzet et Denicourt) ...sans jamais emballer! 
Qu'est ce qui fait qu'on n'a pas l'impression d'être au cinéma? Probablement, un excès de démonstration, de bons sentiments, le manque de profondeur des personnages et l'absence de sous-entendus. Pourtant, le sujet est émouvant (Martin Winckler l'avait abordé avec sensibilité et d'autres plus jeunes (Baptiste Beaulieu ou JADO) osent parler- souvent avec beaucoup d'humour, de ces zones de campagne désertiques et/ou de ces chariots plein de vieux aux urgences qui seraient mieux chez eux!) 
Bref, un peu déçue! 

4 avril 2016

Saint amour

Bien trop alcoolisé pour moi, beaucoup trop à jeûn pour trouver ça drôle !

Brooklyn

Absolument conquise par cette histoire d'amour irlando/américain, de cœur déchiré entre deux continents qui, évidement, a résonné en moi assez fortement. Oui, je n'ai pu m'empêcher de repenser à mon histoire, mon année  outre-Atlantique, mes rencontres, ce sentiment si fort d'appartenir à deux villes et de ne pas parvenir à choisir...
Le film est littéralement porte par son actrice, tellement gracieuse et juste. On  la découvre  d'abord timide, fragile européenne perdue dans ce pays idéalisé puis s'épanouissant pleinement dans ce New-York des années 50.
Un vrai bon moment de Ciné, en VO en plus!!

3 avril 2016

Keeper

Mel est amoureuse de Max, ils ont 15 ans et l'insouciance de leur âge. Elle tombe enceinte à l'âge où ses copines boivent leurs premières bières; il se retrouve futur père alors qu'il nourrit des rêves sportifs. On est souvent surpris, par leur choix, on y découvre surtout un jeune homme particulièrement touchant, entre son rêve de football et cette paternité brutale. Les premières minutes, j'étais perplexe, un peu agacée par ce langage adolescent et cette réalisation "trop réaliste" puis, je me suis laissée emporter par le talent de ces deux mômes, fragiles et forts pour ne plus les lâcher ! Rien n'est trop appuyé : oui, il est bien question de "reproduction de schéma familiaux", d'une gamine qui répète l'histoire de sa mère, d'un ado qui tente de réaliser le rêve sportif de son père, mais il est avant tout question d'un passage de l'enfance à l'âge adulte (et ses tracas) avec beaucoup de finesse.

Poussière d'homme

La couverture est aux couleurs des eaux tropicales de la semaine de vacances qui a bercé la lecture de ce court roman tragiquement beau.
C'est une histoire d'amour très belle mais très triste. Ils s'aiment, l'un tombe malade, l'autre l'accompagne, du diagnostic au dernier souffle et même après. On sent entre les lignes toute l'amour et la tendresse de l'auteur pour cet homme admiré. Avec talent, David Lelait nous décrit ce vide, la perte de l'être aimé, celui qui vous guide, vous aide à vivre. Ses mots, poétiques m'ont tellement émue que j'en pleurais sur mon catamaran - pestant contre les embruns! 

(Seul livre de ces quelques jours de  vacances d'ailleurs!) 

22 mars 2016

Éperdument

Je crois que j’ai une certaine tendresse pour les films qui racontent des histoires d’amour impossibles. Elle, Anna est en prison (on ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs); lui, Jean est directeur de la dite prison, marié et père de famille aimant. Elle est magnétique (c’est un fait!), il est attiré. Ils craquent...faisant voler en éclat tous les principes de la morale et de la loi. Au coeur des murs de cette prison, s’installent des rendez-vous clandestins (pas toujours très crédibles), des échanges de messages impulsifs et le poids du secret. 
Les critiques sont plutôt dures, reprochant au film un manque d’âme et de chair. Ce n’est pas mon ressenti. Les deux acteurs sont plutôt convaincants : Adele est égale à elle-meme, impulsive et solaire, incarnant ce personnage féminin énigmatique (manipulatrice ?). Galienne est parfait dans son costume de fonctionnaire de prison, emporté par cette histoire d’amour qui le dépasse, prêt à tout sacrifier, plein d’immaturité voire d’inconscience. La fin (et sa chanson pleine de sens) m’a laissée plus qu'émue ! 

8 mars 2016

Maligne

Quand on lit la 4ème de couverture, on découvre les éloges de Francois Morel, et sur le bandeau rouge  "un chef d'œuvre absolu" dixit Daniel Pennac... Un titre qui pose question, tout comme le point du même nom posé sur ce sein.  Il y a aussi une jolie petite photo noir et blanc d'une nana toute aussi jolie. Cette fille-la,  c'est Noémie Caillault, entendue quelques jours plus tôt sur D8, pleine d'humour et de vie. Dans l'émission le grand 8, après un très émouvant éloge de Roselyne BACHELOT, elle racontait le succès parisien de sa pièce, adaptée du livre, racontant avec un humour parfois grinçant son combat contre cette saleté de cancer du sein. Les mots des copains, le regard des hommes, le tact de sa mère (entre le dictateur et l'ours), la solidarité de ses copines, etc. : rien ne nous est épargné, des effets indésirables les plus glauques, aux mots des médecins en passant par l'examen des internes en arc de cercle, mais tout est élégant et drôle! 
Lu en une petite heure mais pour plus longtemps en mémoire...


28 février 2016

Les innocentes

"Les innocentes" est, à mon humble avis, un film poignant avec des acteurs de talent. Il raconte l'histoire (vraie) d'une jeune femme Française, médecin pour la Croix-Rouge, en Pologne confrontée à la grossesse de plusieurs religieuses à la suite de viols de militaires. Le film ultra sensible, jamais voyeur raconte comment jour après jour, dans l'intimité de ce couvent isolé, entre neige et ombres, la jeune femme et les sœurs vont s'apprivoiser. La réalisatrice film avec beaucoup de talent la naissance de la confiance entre ces sœurs meurtries, terrorisées et cette jeune médecin athée. Lou de Laâge est merveilleuse, toute en nuance pour incarner cette femme moderne et altruiste; quant à Vincent Macaigne, son collègue médecin, j'aime tellement son côté décalé, doux/amer, mi-amoureux transi, mi-chef détaché ... Un très beau film (méritait son RTT !!)

20 février 2016

En attendant Bojangles

Il était en tête de gondole dans ma librairie locale, le #1, comme ils disent et j'avais lu une critique plutôt enthousiaste d'un blogueur apprécié! J'ai donc succombé (en version ePub pour ceux que ça intéresse)...et j'ai bien fait!
Ce fut le livre de mon samedi matin. Virevoltant, poétique, à la limite du surréalisme. On y découvre un couple amoureux : FOUS amoureux même; ils dansent comme ils respirent, sous les yeux d'une sorte de perruche (au doux nom de mademoiselle Superfétatoire) et de leur petit garçon. Ils mentent, non, ils arrangent la réalité; ils sont  fantaisistes diront certains, bargeots diront d’autres! On imagine leur maison, un univers à mi-chemin entre Alice au pays les merveilles et Boris Vian, avec des carreaux/jeu de dames dans un couloir, un joyeux bazar, une pile de courrier non ouvert, et la musique de Nina Simone en fond sonore.
Le livre alterne récit de leur fils, candide et touchant face à ce couple parental si original, et récit poétique du père au travers de lettres. La figure centrale c'est la mère, charismatique...Je n'en dis pas plus, juste que j'ai énormément aimé l'histoire drôle et émouvante de cette famille.

Joséphine s'arrondit

Le casting : Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Sarah Suco, Vanessa Guide, Josiane Balasko...

L'histoire : Joséphine et  Gilles filent le parfait amour. Toujours entourée de  Brad Pitt son chat, et de ses potes déjantés, on la sent épanouie notre héroïne ! Sauf que, Joséphine oublie régulièrement sa pilule et se retrouve enceinte et c'est le début des emmerdes.  Incapable de le dire à ses parents, bouffée par la peur de ne pas être à la hauteur, de reproduire un modèle maternel pas très reluisant, elle stresse et ne s'en cache pas! Face à elle, Gilles, amoureux tente tant bien que mal de la rassurer et de lui sortir la tête des M&Ms....

Mon avis : contre TOUTE attente, j'ai bien ri. Je craignais le pire, du gras, du lourd, et une histoire sans intérêt.  Et bien, croyez le ou pas, mais dans le genre petite comédie sans prétention, j'ai plutôt passé un chouette moment. Certes, le trait est un peu forcé, Joséphine est très hystérique, Gilles manque de répartie, leurs parents respectifs sont- totalement barrés; oui, c'est cousu de fil blanc et la fin est un peu trop déjantée à mon goût mais l'univers de Joséphine c'est ça ! On se croirait dans des bulles de BD,  pleines de couleurs pop, de clins d'oeil décalés (lampes animaux,  tapisserie 70's, T-shirts imprimés) et pour un lundi soir avec une copine, je ne demande pas plus.



18 février 2016

Vus cette semaine ...

Les critiques arrivent:  Joséphine s'arrondit et les innocentes. 
J'aime le mélange des genres ;-) 

14 février 2016

Chocolat

Voilà ce que c'est de payer sa place plein tarif, on devient ultra exigeant! A-t-on le droit de penser que ce film est un peu surestimé ? Le flot de critiques dithyrambiques est-il justifié ou à l'origine de ma déception ? Malgré toute la sympathie que j'éprouve pour son réalisateur (Roshdy Zem), le talent des acteurs (surtout James Thierrée alias Footit : LUMINEUX ) et les vertus pédagogiques du film, Chocolat ne m'a pas procuré d'émotions particulières, du moins pas autant que j'espérais. L'histoire est tragiquement belle, une rencontre, deux hommes : l'Auguste ou Chocolat (Omar Sy) et le clown blanc, Footit, à la fin des années 1870, baignées d'un racisme ordinaire. Tout y est très (trop) rigoureux : de belles lumières, des images troublantes (l'Auguste et son visage triste éclairé à la bougie) et des rires (gênants à la lumière de notre époque) devant l'Auguste se faisait botter les fesses pour le plaisir des petits et grands!  Pourtant, je n'ai pas été transportée. Manque de nuances, manque de silences ? A trop vouloir nous montrer ce racisme décomplexé de l'époque, on finit par étouffer. comme s'il manquait de l'espace pour ressentir ...  Par ailleurs, je suis restée dubitative devant des dialogues anachroniques : "Fais gaffe là-bas" dit Camille à son amoureux de clown qui s'apprête à monter à Paris; pour mieux insister sur la transposabilité du propos au XXIe siècle ???
J'attends vos avis!

10 février 2016

Le guide de la beauté au masculin: A la pointe de la recherche et de l'innovation

Bon soyons honnête, lorsque j'ai coché les livres de la sélection Masse critique de janvier 2016, celui-là n'était pas dans le top 3 (ni même dans le top 5). Il arrivait à peu près au même niveau que "les contes traditionnels du limousin" (oui, oui j'avais coché celui-la aussi !). Néanmoins, c'est celui-là qui m'a gentiment été adressé par BABELIO, que je remercie au passage!
Ceux qui me connaissent personnellement savent j'ai été élevée au biberon de la dermatologie, nourrie au petit pot de l'esthétique et que j'ai de près ou de loin quelques relations avec le médicament. Bref, sans être spécialiste du domaine (et dénuée de tout conflit d'intérêt!), le propos m'est un peu "familier".
Le livre se lit sans mal, c'est documenté, illustré, la bibliographie est bien faite et le propos intéressant. A l'exception de quelques jeu de mots douteux ("Ca gaze avec le CO2 ?"), l'ensemble est de lecture fluide, on y apprend tout sur le poil, la calvitie, le gras de monsieur, les lasers argon, CO2 et les techniques antirides. En gros c'est un peu comme une jolie thèse sur papier glacé avec de jolies photos, sauf qu'il n'y a pas besoin de réfléchir aux questions que l'on va poser à l'impétrant.
NB:  je n'ai pas l'intention de le laisser moisir dans ma bibliothèque, s'il peut passionner certain(e)s, je fais tourner !

6 février 2016

Clap de fin...?

Voilà, nous sommes le 6 février ...ma carte UGC illimitée est périmée depuis 6 jours et je ne l'ai pas renouvelée ? La faute à qui ? À quoi ? Depuis 2007, j'étais pourtant une mordue, une inconditionnelle, je sortais du boulot, filais au ciné, programmais mes séances ciné du week-end avec un réel plaisir, choisissais le film au petit bonheur la chance et tombais parfois sur des pépites. Mais depuis quelques mois, s'est installée l'impression d'en profiter moins qu'avant, d'y aller avec moins d'envie...Voilà plus d'un an que j'habite une nouvelle ville, fréquente un nouveau cinéma "partenaire UGC" qui passe deux séances VO par semaine (mardi 15h, ma préférée pour son côté accessible;-)) ! Et  sans VO, c'est NIET (je sais c'est snob mais je ne peux pas; la VF, ça enlève le charme et la qualité à tous les films étranger; les pires comme les meilleurs ! S'ajoutent des horaires de boulot (un peu trop) extensibles qui me font souvent rater la séance de 19h30...et 21h55 ce n'est plus de mon âge! 
Je ne pense toutefois pas renoncer totalement au cinéma : juste y aller plus occasionnellement mais j'essaierai de continuer à donner mes impressions. A très vite!

5 février 2016

Un+une

Lelouch et moi, on se connaît mal, pour ne pas dire pas du tout. En entrant dans la salle, je me demandais même si j'avais déjà vu un film de Lelouch dans ma vie. Je ne crois pas; mais ce n'est pas "un+une" qui m'a donné l'envie de réitérer l’expérience tant j'ai trouvé ça "oubliable"! 
Bienvenu dans le joli monde léger de la comédie romantique sur fond de clichés sur l'Inde -manquent le curcuma et la danse Bollywoodienne et c'était carton plein! 
L'histoire est banale : un homme, une femme (tiens, c'est pas du Lelouch ça?), un pays, pauvre (très pauvre), deux amants (riches) et la quête de spiritualité avec un voyage commun vers le Gange. Antoine compose des musiques de film; Anna est femme d'ambassadeur, alias Christophe Lambert (qui n'a pas retiré ses lunettes teintées pour ne pas être ébloui par les costumes indiens, sans doute!) Anna est lasse des soirée Ferrero Rocher et en mal d’enfant; Antoine ne parvient pas à se poser avec une femme. Ils se rencontrent donc, se séduisent, s'attachent, soit. Et après? C'est une comédie légère, parait-il, oui, assurément; longue aussi ! Dujardin fait du Dujardin, et excelle dans ce rôle d'ailleurs, à coup de blagues douteuses et de regards charmeurs (parfois à la limite de l'irritant) et Elsa Zilberstein essaie de sourire malgré le BOTOX.  Et moi, spectatrice, je m'interroge. Que faut il y voir ?  Qu'une liaison (aussi interdite soit-elle) est parfois incontournable et a le droit d’être vécue ? J'en suis intiment persuadée...mais après? Une fois le chapitre indien refermé, quel avenir ?  C'est là une des grosses faiblesses du film :  pourquoi vouloir une happy-end ? La passion adultérine est, par définition, une parenthèse; elle ne peut (doit?) pas durer.

30 janvier 2016

Les délices de Tokyo

Sur le papier, c'est l'histoire d'un petit "shop'around the corner" japonais, où l'on vend des dorayakis: deux petits pancakes fourrés d'une confiture de haricots rouges. Le type qui tient la cahute est un peu sinistre mais appliqué : il retourne le pancake avec grâce (on se croirait chez Cyril Lignac, sans le croquant mais avec le moelleux!) mais pêche sur la pâte de haricot rouge, qu'il achète toute prête et industrialisée dans le MÉTRO local. La boutique est fréquentée par des adolescentes bavardes à la sortie du lycée et quelques fidèles dont une jeune ado beaucoup moins prolixe, à qui notre cuisinier refile ses ratés avec tendresse. 
Un jour, débarque Tokue, petite mamie édentée, aux mains déformées, à la recherche de quelques yen et parlant au ciel et aux arbres. En s'associant au cuistot, elle partage avec lui les secrets de sa pâte de haricots rouge: le basique pancake devient alors la pâtisserie que tout le monde s'arrache. Elle partage surtout avec lui sa philosophie être attentif aux détails, sentir la vapeur de la pâte lorsqu'elle confit et écouter le monde,  Mais le passé ressurgit...(je n'en dis pas plus!) 
 Sur l'écran, le résultat est assez étonnant : suave souvent, candide mais jamais ennuyeux! Je me suis laissée emporter par ce conte de Noël ( le haricot rouge remplace les Mon Chéris), bercée par une sorte de poésie japonaise au milieu des cerisiers en fleurs, sur fond de message humaniste sur la transmission du savoir et le mélange des générations. 

26 janvier 2016

Ta façon d'être au monde

Camille Anseaume, il y a deux ans, m'avait laissée tremblotante avec un petit bijou de tendresse cynique et poétique :  "un tout petit rien". 
La revoilà avec une nouvelle pépite : un livre sur l'amitié et le deuil. Une fois la première page ouverte, impossible de reposer l'ouvrage.  Autour de ses héroïnes de 26 ans, amies d'enfance, aussi complémentaires qu'opposées, gravitent Nico, Oscar, Emilie, Nora,... leur bande de copains formée entre enfance et adolescence au gré de vacances bretonnes (?), bières et guitare sur la plage. Ceux-là sont soudés, à jamais.
Je ne veux pas trop dévoiler l'intrigue du roman mais tout y est juste et habile y compris sa construction, étonnante. Les pronoms personnels se mêlent:  "tu" devient "elle"..."la petite fille" devient "je". "Elle" devient "nous" aussi, lecteurs. 
Je suis admirative par tant de talent littéraire, un peu envieuse aussi. Camille Anseaume manie le zeugma (cher aux jurys du masque et la plume), parvient à nous faire rire de sujets graves, nous fait pleurer (page 170, je séchais discrètement mes yeux!) et plus de 10 fois j'ai eu envie de relire pour mieux m'imprégner de si jolies phrases.
Chapeau Madame! 
#zeugma 

22 janvier 2016

Et ta soeur

Allez savoir pourquoi, alors que les critiques sont plutôt sévères, j'ai éprouvé une certaine tendresse et un relatif plaisir à regarder ce film de Marion Vernoux (dont j'avais aimé les beaux jours, il y a quelques années). Sans doute parce qu'il y est question de couple, de sœurs, qu'il y pleut pas mal, que c'est en bord d'Atlantique, qu'il y a des ballades à vélo et Géraldine Nakash et Virginie Efira que je trouve pleines de peps et accessoirement bonnes comédiennes Ce tout petit film (remake d'un film américain que je regrette vivement de ne pas avoir vu d'ailleurs) est l'histoire d'un trio: Pierrick, Tessa et sa demi-sœur Marie (meilleure amie de Pierrick) . Ils se retrouvent l'instant d'un week-end dans une vieille baraque de bord de mer. Chacun porte un peu sa croix, un deuil, une séparation, une vie amoureuse pathétique...La première moitié du film se focalise sur le rapprochement alcoolisé de Tessa, quarantenaire décomplexée, adorant la vodka et Pierrick, ours mal léché, laissant le spectateur dubitatif devant ce "duo" improbable. Arrive Marie et la situation se complique : le week-end devenant l'occasion pour les deux sœurs de se "parler", de reconnecter, quitte à, il est vrai, oublier un peu le pauvre Pierrick, juste bon à faire la purée et ouvrir les bouteille de vin! Alors oui, le film manque de densité et d'un peu de réalisme (cf. scène de la poubelle), ne s'épargne pas quelques clichés sur les homos, le deuil, le désir d'enfant) mais l'ensemble est relativement attendrissant!

11 janvier 2016

Joy

Voir un film en version originale dans ma ville relève du miracle ou du RTT, pourtant j'ai réussi à voir Joy en VOST.
Joy c'est l'histoire de l’avènement du balai serpillière, mais si, le balai avec les fils de coton qu'on essore d'un tour de mains ! Trève de plaisanteire, Joy, c'est surtout l'histoire d'une success-story, celle d'une américaine élevée par une mère maniaco-dépressive, un père perché, flanquée d'une maîtresse/femme d'affaire gentiment hystérique, qui a su croire en ses rêves (ou du moins en ceux de sa tendre grand mère).
Joy c'est aussi un casting au petits oignons : Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper, Isabella Rossellini. Le charme du film repose d'ailleurs beaucoup sur leur prestation, en particulier celle de Jennifer Lawrence, parfaite en mère courage, battante, solitaire dans un milieu de requins avec pour seul arme son balai de coton. Elle nous fait rire cette famille de zinzins...mais nous attriste aussi. Car, derrière une comédie satirique, gentiment féministe se trame aussi un drame familial dans lequel se débat notre Joy.  Comme une nouvelle version de Cendrillon : "cendrillon chez le psychanalyste", elle montre qu'il n'est pas facile d'exister ou de croire en ses rêves dans une famille entre rancœurs, hystérie et désillusions... 
NB: une chose est sure: la VO apporte indéniablement de l’intérêt au film, en vous mettant dans un ambiance US' des années 90 entre soap opera et teleshopping!

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...