30 juillet 2019

L'homme aux cercles bleus

Le contexte : un Vargas jamais lu égaré dans une bibliothèque familiale,  le calme des sommets pyrénéens, un autre roman en cours pas très captivant (que j'essaie encore péniblement de terminer *), il ne m'en fallait pas plus. Me voila au milieu des cercles bleus!
Et, même si j'avoue ne pas avoir retrouvé dans celui-ci la complexité et la richesse de ses derniers romans (Quand sort la recluse  ou l'armée furieuse, par exemple), qu'il est bon l'espace de 48h de suivre Adamsberg et Danglard, comme de vieux amis fidèles, inchangés et attachants.

* le fameux roman c'est "my absolute darling" et je peine....

29 juillet 2019

Leurs enfants après eux

Une incontournable lecture générationnelle ! 
Que j'ai aimé ce roman et qu'il est triste de quitter ces gamins devenus de jeunes adultes.
Tout commence dans les années 90 dans l'est de la France,  à Heillange, au bord de la frontière luxembourgeoise, à quelques mètres de hauts-fourneaux désormais éteints.  C'est l'été 1992, Anthony a 14 ans, un père alcoolique et un avenir morose. Autour de lui, Hacine, Steph, Clem... Quels avenirs pour ces gamins de l'Est, fils d’ouvriers, fils d'immigrés, fille de petits bourgeois ? Une ascension sociale est-elle possible ? Quels sont leurs rêves ?
Nicolas Mathieu raconte avec un talent fou le destin de ces adolescents profondément attachants à la lisière de l'age adulte. On les suivra 4 étés, de leurs 14 à leurs 20 ans, entre ennui, désœuvrement, menus larcins, soirées adolescentes, amours naissantes, désirs et plaisirs charnels jusqu'au fameux 12 juillet 1998.
Un formidable roman social, une véritable fresque culturelle et politique, une écriture fine et vibrante. Chapeau Monsieur Mathieu et vivement le prochain !

16 juillet 2019

Suiza

Encore sous le choc de ce (premier!)  roman puissant, âpre, violent, mais profondément humain. Suiza c'est l'histoire d'une rencontre entre Tomás, agriculteur solitaire, rugueux et Suiza, une française, simple d'esprit pour ceux qui la croisent, débarquée en Galice pour voir la mer.
Entre eux, une attirance bestiale, une pulsion sans mots, sans chichi : juste deux corps aimantés. Puis la tendresse, le quotidien, la douceur s’immiscent entre les corps dénudés et transpirants pour laisser place à un grand Amour. Quel roman, quelle plume! Une fois commencé, impossible de lâcher ces deux-la, ni d'ailleurs, les personnages drôlement attachants  qui gravitent autour d'eux  : Ramon, le vieil et inséparable ouvrier agricole, Agustina, la mère nourricière, Lope, le "prince" délicat et attentif, Luis, Alvaro. A chaque page, on sent le rioja, l'huile d'olive, la moiteur de l'été espagnol, les champs d'été mais surtout la rage des êtres contre la la solitude et la maladie...jusqu'à cette fin étourdissante. 
Ne passez pas à coté!

15 juillet 2019

La salle de bal

Difficile de rester insensible à ce roman choral, qui mêle amour, roman historique, poésie, sur fond d'eugénisme. L'histoire se déroule  au début du 20e siècle au sein d'un hôpital psychiatrique, l'asile de Sharston, perdu dans la lande britannique. On y croise des fous, des simplets, des indigents, des agités ou simplement ceux dont la société veut se protéger, les indociles... Trois options pour les pensionnaires nous annonce Clem, personnage secondaire mais néanmoins clef du roman : "Tu peux mourir. C'est facile. Les gens meurent tout le temps. Tu peux t'enfuir. Presque impossible. Ou tu peux les convaincre que tu es suffisamment saine d'esprit pour partir." 
Trois personnages alternent la narration : John, un irlandais mystérieux, Ella, une jeune femme hospitalisée pour voir cassé une vitre de la filature où elle travaillait et Charles Fulher, médecin à la personnalité complexe, musicien raté, aux pulsions inavouables, qui rêve de gloire et de reconnaissance politique. Chaque vendredi, un bal est organisé, les hommes et les femmes s'y retrouvent pour danser sur les notes de l'orchestre du personnel médical. La rencontre entre la fragile Ella, illettrée et le sauvage John est aussi belle que déchirante.  Elle nous emporte par sa fulgurance  et son intensité... C'est aussi l'histoire d'une folie : celle des dérives scientifiques de l'époque, prélude du drame nazi qui surviendra quelques années plus tard. 

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...