31 décembre 2013

Le géant égoïste

C'est poignant mais à déconseiller en période de déprime.  Sans rien enlever à la beauté du beauté du film, qu'on se le dise: c'est tout de même assez glauque et triste. A l'origine: une nouvelle d'Oscar Wilde "The selfish giant", au final un film entre fable et documentaire . Ça se passe dans le nord de l'Angleterre, sur des terres habitées par des gens dont l'anglais me semble une autre langue (déjà que je lutte avec l'accent British, là j'ai renoncé!), où il pleut tout le temps, où les hautes cheminées teintent le ciel en gris, et où la misère gronde. Swifty et Arbor, deux gosses (à peine adolescents) en rébellion, paumés au sein de familles en détresse, entre chômage, drogue (via le deal de médicaments) et absences parentales désertent l’école. Ils survivent en récupérant de la ferraille et en volant des lignes au cuivre sur les chantiers pour un ferrailleur du coin: Kitten. Arbor, petit blond sec pas très recommandable entraine Swifty, plus rondouillard à la recherche de vieilles casseroles et bouts de câbles, armés d'une carriole. Alors qu'Arbor cherche à repousser toujours plus loin le larcin ("tiens si on s'attaquait aux lignes à haute tension?"), Swifty, plus rêveur participe à des courses de chevaux organisées par Kitten.
Les deux gamins jusque-là solidaires et soudés vont peu à peu s'éloigner jusqu'au final, sublime mais déchirant. On est à mille lieues du conte de fée mais ça mérite d'être vu a la fois pour l'ambiance, la pesanteur du ciel et ces gamins : époustouflants de vérité.

21 décembre 2013

Belle et Sébastien

Avis aux cyniques, critiques pointus et autres cinéphiles avertis (avec ou sans doctorat) : ce n'est peut-être pas pour vous. Car, oui, ça dégouline de bons sentiments, d'allemands (pas trop méchants), de câlins canins dans la neige, de sommets habités de marmottes et autres chamois et de regards complices entre un chien et un gamin de 6 ans. 
Mais, puisque l'heure est aux confidences : j'ai vraiment aimé. J'ai même penché la tête en souriant niaisement à chaque acte heroïque de Belle (Belle tirant la luge d'un blessé,  Belle repérant les crevasses, Belle à l'agonie apres s'être fait tirer dessus, Belle volant des saucisses aux allemand, etc.)
Même passés 30 ans, une belle histoire d'amitié sur fond de paysages enneigés superbes, y a pas a dire: ça fait du bien; merci monsieur Vanier d'avoir permis à l'enfant qui sommeille en moi de passer un agréable moment de cinéma.

100% cachemire

Pathétique, grotesque et absolument pas drôle!!! Fuyez...

20 décembre 2013

The spectacular now

Journée triste...complètement sauvée par cette heureuse et fortuite avant-première. The spectacular now est un film émouvant, troublant dans son propos et drôlement  bien réalisé. Le sujet c'est celui d'un énième teenmovie: Sutter est un ado populaire, qui essaie d'oublier son ex. Sauf que dans le teenmovie ordinaire, les ados sont beaux, l'alcool festif et toujours servi dans des gobelets en plastique rouge. Pas pour Sutter, lui boit depuis plusieurs années pour oublier, combler des absences (celle de son père notamment) et dégaine sa flasque de whisky à chaque angoisse. Un jour il rencontre Aimee, mi-ado, mi-adulte, bosseuse, pas très fêtarde. Leur rencontre n'a rien de glamour, couché sur une pelouse, Sutter cuve, Aimee, elle débute sa tournée de livraison de journaux.  Tout est savamment dosé dans ce film: le premier baiser, le premier bal de prom', leur complicité dans le tourment. C'est triste, doux et très juste sur des questions existentielles: sommes nous condamnés a répéter les erreurs de nos parents, comment aimer quand on ne s'aime pas soi même, comment imaginer un futur lorsqu'on s'acharne a vivre l'instant? 
A voir sans hésiter. J'y retourne des le 8 janvier, dès sa sortie nationale. 

19 décembre 2013

15 décembre 2013

Casse-tete chinois

Bientôt....

Le chapeau de Mitterand

C'est un petit roman (ou fable? j'hésite...) à lire sans hésitation.
Je l'ai reçu de ma collègue américaine francophile à qui le titre a du plaire...quel bon choix Lisa. Merci ;)
Pour être honnête, je l'ai déballé plus vite que prévu (je remettrai le papier et le ruban pour le 24 décembre, promis) et je l'ai dévoré en un samedi (qui ne s'annoncait pas des plus rejouissants pourtant ...comme quoi, parfois la lecture soulage et apaise les maux). 
C'est ingénieux, divertissant et bien écrit, que demander de plus? 
L'histoire débute lorsque Daniel Mercier, monsieur lambda, se retrouve à côté de François Mitterand au restaurant. Le président oublie son chapeau et Daniel Mercier se l'approprie. Sa vie va alors être chamboulée...comme celle des 3 autres personnes dont le couvre-chef présidentiel  recouvrira la tête à un moment donné (une jeune femme qui ne parvient pas a quitter son amant, un "nez" en mal de création et un grand bourgeois qui va troquer le Figaro contre Libé devant son buraliste stupéfait ). Car ce chapeau a la fâcheuse tendance de ne pas rester longtemps en place: il se perd, se vole, s'abandonne. 
J'ai passé avec ce petit livre, un vrai bon moment de littérature et je le prête (comme le chapeau) à qui le souhaite. Je mets mes initiales, comme dans le revers du chapeau!

14 décembre 2013

Je fais le mort

Plutôt sympathique cette comédie policière qui réunit l'improbable couple "François Damiens-Géraldine Nakash". 
Un comédien raté est embauché sur une reconstitution de crime dans les montagnes suisses. La bas, il retrouve une jeune juge d'instruction débutante et un peu coincée. Sauf que notre comédien raté, carrément obsessionnel, et au grand sens du détail trouve que bien des éléments du meurtre ne collent pas. L'enquête redémarre. 
C'est original, souvent drôle et les comédiens sont plus que sympathiques. L'intrigue n'est pas Hichkockienne mais pas ridicule. Bref, un bon petit moment de cinéma. 

Zulu

Pas fantastique ! 
Zulu, c'est un film d'un français (jerome Salle) avec un casting américain (dont Orlando Bloom) adapté d'un livre de Caryl Ferey. Mon gros regret: ne pas avoir lu le livre, qui, dit-on, était ultra bien documenté, captivant et sombre. J'avais de cet auteur, lu "Plutôt crever" qui se passait en Bretagne et qui m'avait plutôt  convaincue.
Dans Zulu, nous voilà en Afrique du sud, post-apartheid, dans des quartiers pas nets avec la découverte du corps d’une jeune fille blanche. La jeune femme aurait  consommé une nouvelle drogue de synthèse, le tik. Puis d’autres cadavres sont découverts, certains sont ceux d’enfants. 
C'est bien violent (pas forcément gênant), très sombre, ça parle de trafic de médicaments, de nouvelles drogues de synthèse (l'addictovigilante que je suis a apprécié!) et Orlando Bloom en flic solitaire, alcoolo assez porté sur la question féminine n'est pas déplaisant.  
Néanmoins la fin, carrément téléphonée, un peu grand-guignolesque laisse un sentiment mitigé. 

11 décembre 2013

The lunchbox

Savoureux...
Voici le premier mot qui me vient à l'esprit pour évoquer ce film franco-germano-indien où il est question de correspondances, d'attentes, de cuisine, de solitude et d'amour. 
Ila est une jeune (et carrément ravissante) épouse, délaissée par un mari overbooké principalement préoccupé par son téléphone. Bien décidée à reconquérir son mari, elle lui mitonne des petits plats quotidiens pour son déjeuner sur son lieu de travail. Sauf qu'en Inde, on ne part pas le matin avec son lunch dans la sacoche, il est livré par le dabbawala, un système apparemment sans faille (dixit une étude de Harvard)  (ou quasi). Les chercheurs ont estimé qu'une mauvaise livraison n'arrive qu'une fois sur un million...et c'est ce qui arrive : la lunchbox arrive sur le bureau d'un vieux comptable solitaire à quelques mois de la retraite, aux allures de misanthrope. 
Débute entre Ila et l'homme un échange quotidiens de missives (via la lunchbox), dans lesquelles ils parlent de leurs doutes, leur quotidien, leurs espoirs. Ils se cherchent, s'attendent. Lui, guette le petit papier glissé entre deux Naans comme des SMS que l'on guette de l'être aimé (l'odeur du curry en moins et la poésie en plus). Ila elle, attend chaque jour le retour des boîtes vides pour lire la réponse. 
Petit à petit, au fil des lettres, l'homme retrouve goût à la vie, s'en lèche les doigts, en redemande. Et nous aussi. 
Les images de ces deux êtres seuls au milieu d'un Bombay surpeuplé sont superbes; la poésie et l'humour se mêlent comme deux aromates idéalement dosés. C'est à voir, (et même revoir) assurément. 
Revu hier soir: c'est encore meilleur!!! 

8 décembre 2013

La jalousie

Un homme: Louis (Garrel); 3 femmes: son ex, sa fille, sa copine (Anna mouglalis).
Un sentiment : la jalousie.
Une couleur : le noir et blanc.
Dis comme ça, ça parait épouvantablement conceptuel et intello. En vrai, ce n'est pas désagréable bien qu'un peu conceptuel tout de même!! C'est très court, et finalement assez bien joué. Même si je n'y ai vu aucune des références que j'aurais du y voir - si j'avais obtenu mon doctorat es cinéma ;), j'ai apprécié la justesse de certaines scènes, en particulier toutes les scènes entre Louis Garrel et sa fille: merveilleuses de sincérité et de naturel. 

6 décembre 2013

Juste avant le bonheur

L'histoire, c'est celle de Julie, caissière, 20 ans, maman célibataire d'un petit Lulu qui devant le tapis de caisse rencontre  Paul un quinquagénaire riche et disponible. Déboulent Jérôme, le fils de Paul, médecin de campagne (attachant, c'est vrai...), sa remplaçante (ma préférée) et une ribambelle de personnages secondaires. 
Beaucoup de bons sentiments, des personnages blessés par la vie, abandonnés qui se reconstruisent ensemble...la recette miracle pour le "page turner". 48 heures de lecture incessante et pourtant au bout du compte le sentiment de se faire un peu avoir. 
Prêté par ma soeur qui m'avait assuré larmes et émotions. De l'émotion, oui (un peu trop même), comme dans ces séries de M6, le 26 décembre, après la dinde et les marrons. Des larmes, non, pas dans mon cas. Quant au style, faut pas être trop exigeant. Ça se lit à toute vitesse, ça ne se pose que difficilement mais ça s'oublie facilement!! A envisager pour les vacances sous un parasol ou un dimanche pluvieux. 

2 décembre 2013

Les morues

L'histoire débute le jour de l'enterrement d'une trentenaire...Suicide a priori...ses copines et Fred (les morues) n'y croient qu'à moitié. Ça part un peu dans tous les sens, entre soirées arrosées, histoire de fesses, d'amour, de journalisme, de politique pour, au final, 400 pages franchement sympas.
Ce que j'ai préféré, c'est le côté actuel, avec une histoire de blog, d'Internet, de nouvelles technologies. Les personnages sont assez réels, contemporains (un peu perchés certes!) perdu(e)s entre leur(s) mec(s), leur mails, leur boulot, les soirées et les excès de vodka (et de nesquik pour Fred). 
Ce n'est pas non plus le livre de l'année mais un bon petit moment malgré tout. 

27 novembre 2013

Avant l'hiver

Je n'ai pas vraiment saisi tout l'intérêt de ce film, au casting impeccable, il est vrai! 
L'histoire: un professeur de neurochirurgie (Daniel Auteuil) confiant, aimé, entouré se retrouve du jour au lendemain pris dans un tourbillon qui lui échappe lorsque débarque d'on ne sait où, une  jeune femme, Lou. Ca se veut thriller psychologique, un peu tordu, puisque l'arrivée de cette inconnue va modifier l'existence des uns, les faire s'interroger sur leurs désirs, leurs certitudes, leur confort. Si, les acteurs sont impeccables, le reste m'a laissé un poil perplexe. Il m'a manqué cette tension, ce petit fil tendu au dessus du vide pour nous faire ressentir le drame, nous mettre à la frontière de l'inconfort. Il ne vient pas... Néanmoins, certaines images sont belles, notamment toutes celles de la maison, immense, transparente comme une prison de verre. Et toutes les scènes de la grande Kristin Scott Thomas (divine en épouse attentive mais résignée).
NB : pour les connaisseurs, cette phrase du grand professeur à son interne : "Dans un an tu seras chef de clinique et dans deux ans tu me remplaces". Euh??? la magie du cinema sans doute. 

21 novembre 2013

Les garçons et Guillaume, à table !

Je trépignais d'impatience...il aurait pu neiger que j'y serais allée quand même tant France inter, la veille m'avait mis l'eau à la bouche. Grande salle, honnêtement remplie, qui a ri dès les premières minutes. Pas moi. Oui, j'ai aimé, j'ai trouvé ce film bourré de sensibilité, de tendresse, de finesse mais pas hilarant! 
C'est un film autobiographique, sur l'identité sexuelle, la souffrance, la différence, le regard de l'autre. Guillaume Gallienne est épatant de sincérité, et incarne avec grâce à la fois son propre personnage et sa mère, sévère et fantasque, qui l'a toujours considéré comme une fille. Film superbe qui aborde des questions existentielles sans aucun doute, a pleurer de rire, pas en ce qui me concerne.

18 novembre 2013

Snowpiercer

Qui l'eut cru?? J'ai vraiment aimé!  
L'histoire se déroule en 2031: une poignée de survivants sont condamnés à vivre dans un train, qui tourne sans fin autour de la Terre, glacée. Les déclassés, en queue du train se nourrissent de blocs de protéines noirâtres (je ne dévoile pas l'origine de la protéine), alors qu'en tête, c'est l'opulence, le luxe, la vénération d'un leader charismatique et tout puissant. Tout bascule lorsque l'un des "queutard" (je n'invente rien) décide de renverser le cours des choses et de lancer la révolte: remonter le train et renverser le pouvoir. C'est un vrai bon moment de ciné, plein de références à la société actuelle, ses injustices, ses leaders, ses affrontements. J'ai été  époustouflée par les images, la tension progressive, de wagon en wagon, et cette peinture de ce monde "pas si post-apocalyptique" qu'il n'y parait!  Seule la dernière demi-heure m'a laissée de glace (ok, fastoche, le jeu de mots), un peu grandiloquente, trop appuyée. 
Mais l'ensemble est vraiment une réussite tant par sa forme que par son propos. 

12 novembre 2013

Quai d'Orsay

Hermétique!! Je n'ai rien compris...pas même ri une seule fois, contrairement à la salle: hilare, emballée et visiblement conquise par la prestation de Thierry Lhermitte (parodie de Villepin). Le constat  en ce qui me concerne: je manque de culture politique, d'affinités avec la comédie française burlesque. 
Clou du spectacle: sortie la première de la salle (encore noire) du ciné, croyant la porte à gauche, me suis lamentablement  pris le mur!!!  

9 novembre 2013

Il était temps

Touchée, émue, charmée, et ce, dès les premières secondes. 
L'histoire, c'est celle de Tim (Domhnall Gleeson) qui, a 21 ans apprend que comme son père et grand-père paternel il a hérité d'un don: celui de remonter le temps. Revivre le passé, modifier un peu le présent...il décide pourtant de n’utiliser ce don que pour être heureux en amour.  Un jour, lors d' une soirée "aveugle" (je laisse le mystère, c'est délicieux!) il fait la connaissance de la timide Mary. Sauf que pour améliorer le présent de certains, il manque échapper à cette rencontre. S'ensuit, un jeu (dangereux?)  de petits sauts dans le passé. C'est terriblement émouvant; parfois très grave. J'ai ri mille fois et ai passé la dernière demi-heure à sécher mes larmes, et suis sortie avec des yeux de panda. Car lorsqu'il s'agit de questions existentielles sur le temps qui passe, les priorités, les relations filiales, les choix de vie, tout ça filmé avec beaucoup d'humour....comment ne pas être touchée?  Les acteurs sont tous geniaux: le père (Bill Nighy) est carrément irrésistible en british, Rachel McAdams est charmante (as usual) et la galerie de personnages secondaires, tous plus attachants!  
Si une fois dans votre vie, il vous est arrivé de rêver de faire "pomme+z", de corriger une phrase, un geste pour arranger les choses ou changer le destin: courrez-y!!! 

8 novembre 2013

L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans unearmoire Ikea

C'est un roman de  Romain Puértolas, délicieux car drôle et profond à la fois. Une fois de plus merci AD:) pour ce joli cadeau d'anniversaire.
Ça démarre sur les chapeaux de roues (c'est le cas de le dire!) puisqu'un fakir "enturbané" fraîchement descendu de l'avion, monte dans un taxi parisien (conduit par un gitan) et demande à être conduit à Ikéa afin d'acheter le modèle dernier cri d'un lit à clous en sapin clair. Dans sa poche, un faux billet de 100 euros (imprimé d'un seul coté), des ustensiles de magie et la page du catalogue Ikéa).
À partir de là, s'enchaînent des aventures rocambolesques entre la Grande-Bretagne, la France, l'Espagne, etc. pour notre fakir, malencontreusement planqué dans une "armoire de teen-agers bleu pétrole".
La trame est vraiment loufoque et originale, le fond est beaucoup plus sérieux qu'il n'y parait puisque l'auteur aborde avec beaucoup d’intelligence le sort d'émigrés clandestin soudanais. 
A plusieurs reprises, je me suis arrêtée pour sourire, rire, apprécier un jeu de mots ou lire à haute voix, à ma voisine de week-end, les passages les plus savoureux A lire, à prêter, à offrir....

Blood ties

Décue.
Je n'avais pas vu la version française avec Cluzet et Canet mais cette version là ne me convainc qu'à moitié.
Ça n'a pas un intérêt démesuré. L'histoire est finalement assez quelconque: deux frères, l'un flic, l'autre gangster et des liens de sang qui les poussent à se sauver "mutuellement" sans nous faire vibrer pour autant. Marion Cotillard en prostituée puis tenancière de bordel (promotion oblige) et son accent américain?latino?indeterminé? n'est pas convaincante. Les deux frères eux, sont plutôt impliqués et crédibles, mais l'ensemble manque vraiment de punch et d'originalité. 

Le coeur des hommes 3

Là je crois qu'il est temps d’arrêter. Un c'est bien, deux ça va encore...trois c'était peut-être pas indispensable.
Les deux seuls trucs potentiellement sympas, c'est le sentiment de retrouver une bande de potes et une jolie bande son. Mais le reste!!! En plus d’être vieillissants, ils sont de plus en plus obsédés: les hommes y sont dépeints comme des vicieux sans morale, machos et gras. Les femmes, elles, sont résignées.
S'abstenir.

28 octobre 2013

Prisonners

C'est de Denis Villeneuve (le réalisateur d'"Incendie"), c'est angoissant à souhait, sombre au possible et longggggggggg! Certes, c'est bien réalisé, ça fait peur (y a même quelques scènes carrément flippantes) mais c'est indigeste. Commençons par le propos, bien sordide: banlieue de Boston (je confirme, je ne comprends rien à leur accent!), un soir de Thanksgiving bien pluvieux, deux fillettes disparaissent sans laisser de traces. Un demeuré (avec une tête de psychopathe), vivant dans un camping-car est arrêté puis rapidement relâché faute de preuves. Déboussolé, le père d'une des fillettes (qui aime bien chasser les biches avec un regard de méchant) décide alors de faire justice lui même et tente de faire avouer le fameux suspect à coup d'épisodes de torture tous plus épouvantables les uns que les autres (sans jamais les montrer réélement). En parallèle, l'inspecteur, jeune, vaillant, solitaire et (beaucoup trop) gominé tente lentement de rétablir la vérité. 
Il faut donc y voir deux visions de l'Amérique qui s'affrontent: l'une droite, raisonnée mais pas à l'abris d'une erreur et l'autre individualiste, bestiale incarnée par ce père désemparé et ravagé par la disparition de sa fille. Si en effet, le film est un intéressant tableau de l'Amérique poisseuse, je n'y ai pas vu le chef d'oeuvre décrié par les critiques et les spectateurs. Une fois de plus, je dois manquer de références cinématographiques (Zodiac, le silence des agneaux...)


25 octobre 2013

L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet

Un vrai beau film pour les grands enfants comme moi!!
C'est plein de poésie, plein de tendresse et de gravité aussi. L'histoire c'est celle d'un petit génie de 10 ans, TS, qui vit avec des parents bizarres, son jumeau et sa grande soeur dans un ranch paumé du Montana. Le couple de parents est aussi désassorti qu'amoureux : la maman (divine Helena Bonham Carter) est un peu perchée, passionnée d'insectes, le papa est un taiseux cow-boy, pas très porté sur la demonstration des sentiments.
Dans ce ranch, où chacun vaque à des activités atypiques, le jeune TS s'est crée un univers, un monde fait d'inventions, d'explorations. A l'âge ou son frère colorie en débordant, TS analyse les distances entre les protagonistes des livres d'enfants.
Le jour où TS apprend qu'une de ses inventions doit recevoir un prix, il décide de traverser les USA d'Ouest en Est et de rejoindre Washington: un long périple débute alors, plein de couleurs, de rencontres et de mélancolie aussi.
Ce film est une parenthèse de couleurs, d'objets insolites mais aussi une très belle réflexion sur la culpabilité et la solitude. Merci à Monsieur Jeunet pour ce film qui ressemble à nos livres d'enfants en relief dans lesquels on aurait aimer se glisser parfois pour rêver un peu.
Le DVD est déjà sur ma liste de Noël.

20 octobre 2013

Planes

Un grand merci à AD (et ses insomnies) pour la critique, et ses petits pour les illustrations. 



Il parait que les critiques étaient mauvaises ... je ne les ai pas lues... En tant que parents de 2 fans de "Cars", nous ne pouvions pas ne pas y aller. Personnellement, je suis du style à mieux aimer les vieux dessins animés qui ne sont pas dans la surenchère d effets spéciaux ou de blagues un peu lourdingues qui sont le lot des nouveaux dessins animés dont certains en profitent pour faire passer un "message". Et bien, je n'ai pas détesté Planes, malgré les quelques invraisemblances. Les enfants n'ont pas beaucoup ri (pas de blagues lourdingues), ont eu peur (la scène de la noyade), ont vu du pays mais je crois qu'ils ont passé un bon moment. D'ailleurs, ils ont gardé la bouche ouverte et le ticket d'entrée serré dans leur main toute la durée du film et le petit est sorti en disant spontanément "c'était très bien" de sa petite voix sérieuse et fluette et c'est peut être la meilleure critique d expert qu'on puisse faire! Ah si moi j'ai ri aux éclats : quand la course va être lancée, à l aéroport JFK, la foule en délire dans les tribunes, des avions de chasse passent en faisant des volutes de fumée et le héros s'exclame "ouaou"! La patrouille de France!!"
AD
Ps: la salle était quasiment vide : nous avions choisi la séance 2D. Je me suis tout de même fait la réflexion qu'en 3D ça pouvait rendre pas mal
Pps: pour une fois les bandes-annonces étaient toutes pour des films pour enfants et non pas pour des films limite interdits aux moins de 12 ans ( mais c'est peut être un effet cinéma)

9 mois fermes

C'est marrant et original mais selon moi, loin du chef d'œuvre dont parlent les médias.
L'histoire d'Arianne (Sandrine Kiberlain) juge d'instruction psychorigide focalisée sur son boulot qui se retrouve enceinte d'un repris de justice globophage (Dupontel) après une saint Sylvestre plus qu'arrosée. 
Y a plein de scènes audacieuses et marrantes. C'est décalé, très 3ème degré et tendre aussi. 
Le problème c'est probablement que la bande-annonce délivre trop de "bonnes scènes" et que les critiques dytirambiques ont probablement gâché mon plaisir. 
Donc, oui, j'ai bien ri (cf. la scène de sexe sur la poubelle filmée par les caméras de surveillance, ou devant jean dujardin en traducteur de langue des signes) mais pas aux larmes comme certains.

Alors voila. Les 1001 vies de urgences

Tout a commencé il y presque un an à la lecture d'un blog: blog d'un jeune interne en médecine bourré de talent et à la plume sensible. L'adresse est là http://www.alorsvoila.com/
Baptiste Beaulieu a 27 ans , il est interne aux urgences de Auch. Il y raconte son quotidien puis vint le livre. Et ...c'est encore mieux!! Quel talent de conteur, quelle belle arme que les mots pour décrire un quotidien plein d'émotions, de rencontres, d'humour, de poésie. 
Et parce qu'il évoque ce livre (Corps et âme de Franck Conroy) comme ce qu'on ce qu’on a écrit de plus beau sur la musique ces dernières années (j'approuve), j'ajouterai que son livre est ce qui m’a été donné de plus émouvant à lire sur les blessures des corps et la guérison de l'âme.  

Merci AB pour ce bien joli cadeau d'anniversaire. 

19 octobre 2013

La vie domestique

Oh que c'est inquiétant, triste mais oh que c'est réussi. 
L'histoire se déroule sur 24h : 24 heures d'une vie de femme qui voit ses rêves se craqueller, celle de Juliette 40 ans mariée à Thomas, proviseur dans un lycée. Juliette et Thomas déménagent dans une banlieue pavillonaire gentiment bourgeoise. Tous les pavillons s'y ressemblent, toutes les familles qui y habitent se ressemblent aussi. Juliette croise le chemin de 3 femmes au foyer (Natacha Reigner, Elena Noguerra et Julie Ferrier) confrontées au même quotidien: enfants, courses, cafés (le choix de la capsule nespresso est épatant de cynisme), sorties d'école, dîners. 
Ca pourrait être inintéressant et creux, c'est superbe tant c'est triste et déprimant : de vacuité, de répétitions de renoncement. Emannuelle Devos incarne avec une grâce absolue cette femme dont les rêves se dissipent quasi heure par heure, entre banalités et faux-semblants. On suit avec énormément d'émotion cette femme qui cherche une raison d'être et on en sort ému et chamboulé. 

15 octobre 2013

Parkland

Pas convaincue par ce film un peu creux.  
Pourtant, les critiques sont élogieuses évoquant un film malin, bien mené, rigoureux. Mouais : bof ! 
S'il est vrai que le postulat de départ est plutot intéressant : la théorie du complot sur l'assassinat de Kenedy, le résultat l'est beaucoup moins. C'est sans originalité, sans frisson, sans vague. Le faits se suivent, historiquement, minutes après minutes, avec une précision certaine; la théorie conspirationniste se profile jusqu'à un dénouement plat. Cela dure à peine 1h30 : elles m'ont paru infiniment plus longues que les sublimes 3 heures de la vie d'adele. 
NB: Allez-y accompagné(e) d'une épaule chaleureuse.

14 octobre 2013

8 octobre 2013

Les gens heureux lisent et boivent du café

Pas époustouflantes mais accrocheuses (le titre l'est déjà pas mal!) que ces 250 pages.  Une écriture ultra basique, des personnages attachants, quoiqu'un peu superficiels pour une histoire d'amour gentiment tarte. 
Diane a perdu mari et enfant dans un accident de voiture, il y a plus d'un an et ne parvient pas à sortir la tête de l'eau. Elle erre dans un appart, plein de souvenirs, n'a pas repris son boulot (son café librairie, tiens, tiens!) ni de vie sociale. Sur un coup de tête, un doigt sur une carte d'Europe, la voici partie pour un village d'Irlande. La bas, elle y rencontrera un couple, propriétaire d'une petite pension dans laquelle elle va petit à petit, se reconstruire, un irlandais taiseux et bourru, la plage, la pluie, la bière brune, les précipices, le vertige... Le gros problème, c'est l'abondance de clichés et autres facilités, notamment sur les rapports entre Diane et Edward et sur les rapports humains en général et un manque d'épaisseur, de questionnements.  La dernière partie fait même un peu téléfilm de Noël.
Néanmoins, l'ensemble reste plaisant, idéal pour les vacances, le train (en 2 heures, c'était plié) ou un week-end pluvieux. 
Parait que les droits ont été rachetés pour le cinéma: faut dire que la comédie romantique entre la veuve  frenchie et le marin sous les embruns irlandais, y a matière!
En lien, ou comment elle s'est faite e-éditer: http://www.metronews.fr/culture/agnes-martin-lugand-l-incroyable-succes-de-son-livre-les-gens-heureux-lisent-et-boivent-du-cafe/mmfp!MDZjSvA9TOb5M/

4 octobre 2013

Le chemin de l'école

Magnifique. 
Vu deux fois en l'espace d'une semaine...dès les premieres images, j'etais déjà allègrement conquise malgré une VF et un sous-titrage télétexte pour sourds et muets imprévu. Mais à la deuxième projection, en version originale cette fois ci, j'ai été littéralement emportée.  
Des kilomètres à parcourir chaque matin, pendant des heures sur des pistes pleines d'animaux sauvages, des chemins escarpés du Haut-Atlas marocain, des routes sablonneuses indiennes pour ces enfants des 4 coins du monde.  Pendant une heure et quart de pure émotion, on suit à la trace ces gamins qui, chaque matin affrontent la nature.  Pourquoi? Pour, ce qui pour nous, ressemble à quelques heures d'école mais qui pour eux sont les premières marches vers l'avenir. Ils ont plein de rêves ces enfants là : Jackson et sa petite soeur (véritable petite ombre),  Samuel et ses deux frangins, Carlito et son cheval,  et les trois petites marocaines.
Tout est si sensible dans ce film-documentaire, à voir (en VO) à tout âge, ne serait-ce que pour le sourire de la soeur de Carlito lorqu'elle conduit le cheval!!
La bande-annonce colle déjà des frissons....

Mon âme par toi guérie

J'ai du mal a retranscrire ce que m'a procure ce film...un mélange de douceur et de brutalité

1 octobre 2013

Le majordome

Un petit peu décue par ce soit-disant chef d'oeuvre, en course pour les Oscars. L'histoire d'un noir, majordome de la Maison Blanche qui a vu passer, servi, écouté sans jamais trahir les secrets du gouvernement américain.  Certes, tout y est: un grand acteur, une fresque pleine d'émotions, beaucoup d'Histoire. Faut croire ca ne m'a pas suffit... Le côté un peu trop "american movie", trop lisse, trop travaillé rend le tout un peu indigeste. La condition noire y est bien dépeinte, l'évolution lente des mœurs et ses répercussions actuelles aussi, mais je m'attendais à 2h de grand cinéma, à sortir chamboulée. Ce ne fut pas vraiment le cas. Ceci dit, ca reste une belle fresque sur la ségrégation noire américaine et rien que pour ca, allez-y!

26 septembre 2013

Blue Jasmine

Tout ce que j'aime chez Woody: de l'humour, du sombre, de l'amer, New-York , San Fransisco.
Cate Blanchet est extraordinaire, de naturel.

25 septembre 2013

Elle s'en va

Carrément réussi. Sur le papier, rien de grandiloquent, ni de très enthousiasmant. L'histoire d'une femme a l'aube de la soixantaine, qui, après avoir appris que son amant s'est amouraché d'une jeunette décide d'aller faire un tour de pâte de maison au volant de sa voiture. 
Sauf que le tour du quartier se transforme en road trip, parsemé de rencontres improbables, situations tantôt cocasses, tantôt tendres.
C'est Catherine Deneuve qui incarne avec énormément de talent, cette Bettie, encombrée d'une mère omniprésente, d'une fille fuyante et d'un petit fils inconnu. J'ai aime la simplicité qui se dégage de cette aventure humaine, cette manière de filmer la réconciliation avec elle même et les siens. Je le redis: carrément réussi. 

20 septembre 2013

Gare du Nord

Gare du Nord est un film déroutant tant par sa forme (semi-documentaire), son propos, et la présence quasi réelle de ses personnages, incarnés notamment par Nicole Garcia et Reda Kateb. Il est un étudiant en sociologie qui fait sa thèse sur un univers qui le fascine: la gare. Et pas n'importe laquelle, la Gare du Nord, où se croisent des inconnus, des habitués, des voyageurs, des travailleurs, des personnages en errance. Les gens qui s'y croisent, se cherchent, souffrent, explorent...Elle est Mathilde, prof de fac, un peu en souffrance dont on ne saura finalement pas grand chose . Dans l'enceinte de cette gare, ils vont tomber amoureux puis se chercher (au sens propre et figuré). C'est une atmosphère étrange que le réalisateur parvient à retranscrire avec grâce, une sorte d' immersion totale dans un monde agité. A la sortie , une des spectatrices s'est approchée de moi puis m'a raccompagnée à mon vélo, et m'a confié : c'était déroutant mais bien, non?  Oui, c'est exactement ça !

Jimmy P.

14 septembre 2013

Juste avant le bonheur

Vivement l'avenir

L'auteur de "la tête en friche" et de "bon rétablissement" m'a régalée avec ce troisième opus! De ces livres contemporains sur des êtres bancals et attendrissants. L'histoire c'est celle d'Alex et Cédric, deux trentenaires paumés, qui vivent dans une ville grisâtre. Jusque-là, rien de bien attirant. Alex, bosse à l'usine (elle retourne des oeufs), c'est une nana qui ne veut pas vraiment en être une,  allure de petit mec, indépendante jusqu'au bout des cheveux (qu'elle a coupés à la garçonne). Cédric, 28 ans, se cherche un avenir et passe beaucoup de temps avec son pote Olivier, qui rêve de construire un barrage à coup de lancer de canettes. 
Ces personnages en marge, vont s'unir autour de Gérard, alias Roswell, être oh combien attachant. Je n'en dis pas plus, juste que c'est écrit avec beaucoup de justesse, d'humour souvent, des mots choisis pour dépeindre une tranche de solidarité au sein d'une société qui ne va pas très bien. A chaque chapitre, on se dit, allez encore un...juste parce que c'est bon de croire en l'être humain.
PS: Mico, j'attends ton avis :)

4 septembre 2013

Grand départ

Mitigée une fois de plus. 
L'idée de départ, bien que pas très originale est intéressante et de fort potentiel émotionnel! Deux frères différents, jamais sur la même longueur d'onde sont confrontés à la démence de leur père.  Le personnage central c'est Romain, le petit frère: Pio Marmaï, hétéro/célibataire, cadre, brillant, bosseur et pourtant mal dans ses pompes; en face de lui, Luc, un aîné emblématique (Jeremy  Elkaïm) plus cynique, d'humeur aléatoire, homo assumé, aux reflexions acides. Lorsqu'on diagnostique a leur père (Eddy Mitchel) une démence à corps de Lévy, celui-ci entre dans un institut spécialisé . Le placement de ce grand mélomane, à la personnalité étouffante est alors l'occasion pour les deux frangins de laisser exploser les non-dits, jalousies et rancœurs; et surtout l'occasion pour Romain de trouver une forme d'apaisement. 
C'est doux-amer, parfois drôle, caustique (cf. le choix d'un cercueil eco-citoyen) parfois incroyablement réaliste mais pas tout a fait abouti. Comme un manque de "prise aux tripes" ...

Tirez la langue, Mademoiselle

J'hésite, je doute...S'agit-il d'une bouse entrecoupée d'instants de grâce absolue ou d'un bijou de sensibilité troublé par quelques scènes incompréhensibles et dialogues faiblards ? J'ai laissé passer plusieurs heures, et finalement je retiens une film atypique, décalé, à la fois gracieux et désuet.
Le pitch: deux frères Boris et Dimitri Pizarnik, médecins, (Laurent Stocker et Cédric Kahn) officient ensemble dans un cabinet du 13e (que j'ai pris pendant tout le film pour une banlieue de Paris, jamais nommée). Ils habitent l’un en face de l’autre, soignent en binôme, pansent en duo. Arrive Judith, sublime Louise Bourgoin, une barmaid qui élève seule sa fille diabétique, dont ils vont tomber amoureux...en tandem.
Dès les premières scènes, ce qui m'a tout de suite frappée, c'est le travail de la lumière : des néons du Franprix, aux fenêtres illuminées d'un Paris jamais endormi, j'ai adoré la beauté de ces atmosphères nocturnes, comme pour mieux refléter les âmes sombres de nos héros. Par ailleurs, l'image a une belle texture, comme d'un autre temps, un peu années 70. Les acteurs sont en place, Louise Bourgoin, toute en grâce et retenue, Laurent Stocker, grand timide et Cédric Khan, ténébreux.
Le problème, c'est qu'il y a tout de même quelques inepties et dialogues étranges. Quel ado de 17 ans épileptique est traité de nos jour par phénobarbital ? Et puis, ces deux médecins qui consultent ensemble, j'ai du mal...Ou encore une consultation dans une chambre d’hôtel qui manque totalement d'examen clinique.
Et puis, en sortant, je pestais contre cette volonté de tout suggérer: on ne montre pas le frère alcoolique qui boit mais on le voit pointer aux AA, on ne montre pas les frangins se déchirer pour Judith, et encore moins les amants s'aimer... Puis finalement, après réflexion c'est plutôt malin et élégant.


27 août 2013

Une place sur la terre

Avant-première hier soir pour ce film certes imparfait, mais dont il ressort une évidence: Benoît Poelvoorde est brillant et la jeune Ariane Labed ira loin.
A mille lieux de ses rôles comiques et bavards, Poelvoorde incarne un photographe sombre, angoissé, dépressif et alcoolique.  Rôle de composition?  Son meilleur ami et voisin, s'appelle Matéo, 6 ans, 1,20 m de tendresse qui voit en Antoine une figure paternelle et surtout un diseur d'histoires hors pair (Faut bien avouer que la version de Cendrillon par Antoine avec les 2 boudins et la belle-mère pouffiasse est magique!!)
Ce film est une histoire de rencontre: celle d'Eléna, pianiste fragile et d'Antoine. Bien qu'il y ait des longueurs, quelques clichés et exagerations (notamment en ce qui concerne la fascination que voue Antoine à la jeune Eléna), le talent de la réalisatrice repose sur sa réussite à capter le désarroi et la noirceur de son personnage.  A chaque fois, qu'il se sert un verre et allume sa clope, on a mal avec lui.
Je pense que les gens dans la salle ont détesté: ma voisine de droite soupirait, celle de gauche grognait; mais moi, j'ai été troublée, comme fascinée par ces deux estropiés dont les silences disent long.

23 août 2013

Bon rétablissement

Un bijou, un joyau, un antidépresseur bien plus efficace  que tous les médicaments du monde!
Je connaissais Marie-Sabine Roger pour avoir dévoré en un week-end "la tête en friche". A l'époque, Jean Becker n'en avait pas fait un film avec Depardieu, je l'offrais des que je pouvais et criais à qui voulait l'entendre (faute de blog) que c'etait meilleur que le xanax! 
Mais celui-la il est peut être encore mieux. Plus cynique et tendre. 
Jean-Pierre Fabre 67 ans, acariatre retraité est repêché par un travesti dans la Seine.  Cabossé de partout, il se retrouve à l'hosto. Les jours passent et ce vieil ours bourru et aigri s'ouvre petit a petit à ce qui l'entoure: Myriam l'infirmière, la pisseuse qui le harcèle pour utiliser son ordi, Maxime le flic/fiston en passant par l'urologue, ou encore Serge, son pote qui abuse des kouign amann. Je résiste à vous recopier des passages entiers tant c'est savoureux et aussi par peur de trop vous dévoiler l'histoire. Sachez juste que vous y croiserez une flopée de personnages tous plus attachants que les autres que c'est un livre aigre-doux plein de poésie et plein d'humour aussi. Et que page 188 j'ai pleuré de tendresse ! 
Précipitez-vous! 
Ps: je le prête volontiers;) 

Les flingueuses

J'ai un peu honte, mais j'ai passé un bon moment. Motivée par un grand besoin de poser le cerveau (tout comme mes deux accompagnatrices) et l'envie de ne pas utiliser plus de 5 neurones (pour 3!): le coeur a penché pour "les flingueuses" et ça a marché: on s'est marrées! Vraiment!! Surtout grâce au tandem Sandra Bullock/Melissa McCarthy qui fonctionne et devient presque attachant. L'intrigue n'est pas très claire, mais on s'en fiche un peu; c'est rythmé, loufoque  assez grossier mais vraiment sympathique. Elles sont différentes, incompatibles mais super rigolotes dans leurs excès, leurs antagonismes, la grossièreté de l'une face à l'arrogance de l'autre. Bullock est impeccable dans le rôle de l'agent du FBI, psychorigide, sûre d'elle et solitaire. Quant à l'agent rondouillarde, salace, brute de décoffrage, qui mieux que MacCarthy dans ce rôle? ( encore plus trash que dans mes meilleures amies!)
On ne s'ennuie pas, et on rit de bon coeur. Je n'irais pas jusqu'à dire "courrez-y"...néanmoins, en cas de semaine pourrie, d'excès de taf, de stress: c'est assez salvateur! 

18 août 2013

Keep smiling

Ouhhhh, que je me suis ennuyée.  L'histoire de 10 femmes/mères géorgiennes qui participent à une émission de télé réalité pour gagner un appartement et 25 000€.  
C'est assez rare, mais je n'ai rien compris à ce film, que cherche-t-il à nous montrer? Que les concours de miss sont en réalité des foires d'empoigne faites de rivalité et de rancœur? Que l'Homme est prêt à tout (corruption, sexe, délation pour un peu de confort dans un pays qui va mal...). Les critiques sont plutôt élogieuses, parlant d'un film cynique, condamnation de la télé poubelle, portrait d'une société géorgienne au vitriol. Personnellement, je ne suis pas entrée dans le film. Allez savoir pourquoi... (J'ai peut-être un début d'explications : j'étais focalisée par un type derrière moi, qui a pendant 1h30, mangé des carottes (le nouveau pop corn?) et autres crudités croquantes!!) 

Le confident

Un très beau livre de Hélène Gremillon.
Une fois commencé, difficile de lâcher ce livre et son intrigue amoureuse sur fond de seconde guerre mondiale.
1975, une jeune femme, Camille, éditrice vient de perdre sa mère. Elle attend un enfant, d'un homme dont on ne saura pas grand chose. Au milieu de lettres de condoléances, elle découvre  une lettre atypique, première d'une longue série. Petit à petit, les lettres s'accumulent et semblent lui raconter une histoire, un secret. 
Le sien? 
C'est bien écrit et la première partie qui alterne  de Camille et lettres mystères est captivante. Ce qui fait le charme de ce roman, c'est à la fois sa précision historique et le côté prenant de l'intrigue à tiroirs. La fin est très belle et donne envie de le relire, à la lueur de la vérité! 
Chapeau à cette auteur, qui dans ce premier roman parvient à nous embarquer dans cette intrigue historico-psychologique sur  fond de secret de famille.

16 août 2013

Imogène

A la croisée de Young Adult (ici) et de Happiness Therapy (là) pour cette histoire de chroniqueuse un peu ratée qui rentre dans son New-Jersey natal dans la maison familiale ou elle retrouve sa mère dingo, un frangin perché et un beau-père vrai-faux agent secret. Certains y verront un film barré, sans queue ni tête, sans trame narrative. Moi j'y ai vu l'histoire d'une femme lunaire, pas sûre de ses choix de vie, forcée de "revivre son adolescence" et à la recherche d'un père prétendu mort. Certes, le trait est un peu forcé,  les personnages secondaires un brin caricaturaux, mais derrière cette Imogène, fraîchement larguée qui ré-enfile des robes fleuries d'adolescente,  se cache une nana pas  vraiment adulte et en quête de re-père(s). Son frère simplet qui n'a pas quitté le nid et qui s'est construit une "carapace humaine" est un personnage attachant; qui n'a pas rêvé d'une protection contre les agressions du monde?
J'en suis sortie mi-amusée, mi-mélancolique devant ce retour aux sources, sur ces traces d'adolescence, et devant ce portrait de femme beaucoup moins loufoque qu'il ne veut paraître.

14 août 2013

Jeune et Jolie

Vu en avant-première et convaincue par ce film troublant, qui jamais ne donne l'impression d'être un numéro de Zone Interdite sur la prostitution estudiantine. Ce n'est jamais trash, bien au contraire. Dans ce film, Ozon dresse en quatre saisons sur 4 superbes chansons de Francoise Hardy, le portrait  d'Isabelle, jeune lycéenne parisienne d'un milieu aisé. Ça commence (mal) un été sur une plage avec Félix, ca se poursuit à Paris dans des  chambres d'hôtel avec des hommes de tous les âges. Suivra l'hiver, sombre et inquietant. Les acteurs sont incroyables de justesse et de beauté: Marine Vacth est sublime, toute en finesse et mystère, parfois inquiétante. Géraldine Pailhas est comme d'habitude divine, elle incarne ici la mère d'Isabelle, d'abord aveugle aux pratiques de sa fille puis déroutée et choquée. Quelle mère ne le serait pas? 
Le talent d'Ozon c'est de dresser le portait de cette adolescente dans une famille aimante, perdue entre ses désirs, les fantasmes des hommes, la peur d'aimer vraiment et de nous questionner sur nos désirs et nos propres angoisses. 
Je ne saurais quoi dire à part allez-y! Vraiment.

11 août 2013

Marius et Fanny

Marius
Passées les 15 premières minutes où ( allez savoir pourquoi?) j'avais un peu l'impression d'être dans "plus belle la vie", à coup de décors en carton pâte, de pastis et de cigales, je me suis laissée emporter par cette histoire d'amour basique mais poignante...que je n'avais ni lue, ni vue dans sa version originale. 
Les personnages sont attachants : Fanny, très juste, d'une beauté fraîche et Marius, jeune indécis, tiraillé entre des envies de fuite, d'îles sous le vent et son amour pour la belle Fanny. Quant à Daniel Auteuil en César c'est un sans faute. Certaines scènes sont vraiment drôles : la partie de cartes ("tu me fends le cœur"), les rencontres entre Honorine (Marie-Anne Chazel, impeccable) et César, etc, d'autres sont beaucoup plus touchantes. 
M'en vais voir le deuxième opus "Fanny" ce week-end...
 
Fanny
Après avoir été charmée par Marius, je n'ai pas été déçue par la suite Fanny. Auteuil est décidément assez doué pour retranscrire Pagnol et faire chanter les mots.

Le roi lion

 Le contexte: 14h, dimanche, petite salle quasi pleine...de pas encore trentenaires, tous sexes confondus. 
Des les premières minutes, mes voisins de sièges chantent les chansons et récitent les répliques par cœur...nostalgie quand tu nous tient!!! 
Sauf que moi le Roi Lion est un des rares Disney que je n'ai jamais vu. J'ai aimé, sans plus! Certes les images des troupeaux dans la jungle sont très belles, l'histoire est touchante et pleine d'humour mais je n'ai pas partagé l'enthousiasme de mes voisins. On sentait tout leur bonheur de revoir ce Disney qui a bercé leur enfance. En ce qui me concerne, simplement un joli dessin animé. 

10 août 2013

Landes

Un sujet ultra original, un rythme lent, une réalisation classique et élégante et un résultat positif. Certes, on est loin du chef d’œuvre mais j'ai trouvé à ce film de grandes qualités. 
En premier lieu, l'histoire: une jeune veuve (délicieuse Marie Gillain) qui décide de gérer elle-même les terres dont elle vient d'hériter, dans les Landes, et l'exploitation de résine de pin qui s'y trouve. Parmi les combats que mène cette femme: l'électricité, qu'elle veut installer partout sur ses terres. C'est quasi seule contre tous (les vieux paysans, les syndicats émergents, une belle famille opposante) qu'elle lutte pour cet idéal de modernité. Elle trouve en son régisseur Iban, le charmant Jalil Lesper, son seul allié (et plus si affinités).
Les paysage (la photo comme ils disent les critiques!) est sublime : des pins à n'en plus finir, un océan à perte de vue, des images du travail de la résine plus belles les unes que les autres. On sent presque la térébenthine...
Par ailleurs, c'est hyper bien documenté: de l’industrie du pin dans les années 20 à la production de résine, en passant par le syndicalisme, rien ne nous ait épargné.
Enfin, cette lenteur (oui, y a pas pléthore de rebondissements, les plans sont très longs et très posés) qui peut évidemment déplaire à certains, m'a apaisée!

5 août 2013

La Belle et la Bête

Un grand classique revu avec un immense plaisir. Une fois de plus, le public était quasi exclusivement constitué d'adultes nostalgiques !) 
Les chansons sont toujours aussi entêtantes, Belle est toujours aussi radieuse, Gaston toujours arrogant et les habitants du château toujours aussi drôles, voire même plus que dans mon souvenir.
Ce qui m'a frappée et que je ne me rappelais pas du tout, c'est comme certaines scènes sont flippantes pour les petits (et les moins petits): les loups, les dents acérées de la bête, la forêt sombre et terrifiante, l'aile défendue du château...
100 % régressif: 100 % plaisir.

3 août 2013

Insaisissable

Bouhhhhhh la grosse déception.
Commençons par l'histoire, pas compréhensible pour le commun des mortels. Une bande de 4 magiciens super forts qui grâce à leurs tours de magie braquent des banques et rendent justice eux même...ces mini-merlin l'enchanteur coupés robins des bois sont poursuivis par un agent du FBI pas bien malin et sa collègue from Paris : Mélanie Laurent. Voila! Point final ...
Continuons avec la réalisation : c'est épuisant: coups de baguettes, courses de voitures, abracadabra par là, lapins qui sortent de boîtes, pluies de billets, courses poursuites à donner la nausée !! 
Passons aux acteurs: mouais, personne ne m'a ébloui, Mélanie Laurent a un anglais parfait...so what? 
Enfin la fin, le clou du spectacle, bâclée à souhait, incompréhensible avec une pointe de romantisme made in France de bien mauvais goût.
Allez-y pour me donner votre avis. La magie n'a, en ce qui me concerne, pas du tout opéré. 

2 août 2013

The call

C'est avec la très belle halle Berry mais ça ne casse pas la baraque. L'idée de départ est très originale et la première heure est extra, vraiment accrocheuse. Sauf que patatras: la fin (la dernière demi-heure) est affligeante, on a l'impression d'être dans un thrilleur un peu gore, production maison.

1 août 2013

Marius

Passées les 15 premières minutes où ( allez savoir pourquoi?) j'avais un peu l'impression d'être dans "plus belle la vie", à coup de décors en carton pâte, de pastis et de cigales, je me suis laissée emporter par cette histoire d'amour basique mais poignante...que je n'avais ni lue, ni vue dans sa version originale. 
Les personnages sont attachants : Fanny, très juste, d'une beauté fraîche et Marius, jeune indécis, tiraillé entre des envies de fuite, d'îles sous le vent et son amour pour la belle Fanny. Quant à Daniel Auteuil en César c'est un sans faute. Certaines scènes sont vraiment drôles : la partie de cartes ("tu me fends le cœur"), les rencontres entre Honorine (Marie-Anne Chazel, impeccable) et César, etc,  d'autres sont beaucoup plus touchantes. 
M'en vais voir le deuxième opus "Fanny" ce week-end...

31 juillet 2013

23 juillet 2013

Paris à tout prix

Estival, léger, marrant : le feel good movie de ce mois de juillet. 
Entre "Tout ce qui brille" pour le coté girly, les Louboutins et "Né quelque part", pour le thème du retour au pays natal, le choc des cultures...
L'histoire, c'est celle de Maya, trentenaire d'origine marocaine, styliste branchée, parisienne jusqu'au bout des ongles qui roule en Smart (sur les trottoirs), collectionne les Louboutins et les PV pour stationnement gênant qui, après un contrôle routier,  est renvoyée au Maroc, pays qu'elle ne connait pas, qu'elle fuit, voire qu'elle méprise. Arrivée sur place, gros choc: dans la maison familiale, elle est confrontée à son grand frère qui, à coup de de canulars (scènes mythiques de pipi dans les buissons ou de deal avec les passeurs) est bien décidé à lui faire regretter ses clichés sur la Maroc. Ce retour est aussi l'occasion de retrouver sa grand-mère adorée mais aussi un père fermé (je n'en dis pas plus) et  des traditions qu'elle ne connait pas (plus?).
Les critiques sont plutot mauvaises, certes, on est loin du film de genre ou du cinéma d'auteur mais est-ce ce qu'on attend en ce mois de juillet caniculaire ? Personellement, voir Stéphane Rousseau en styliste exécrable, Maya en talons de 12 cm coincée entre une chèvre et une poule dans un bus, le tout saupoudré de gags assez marrants et d'un pincée de romantisme: ça suffit largement à égayer mes soirées. 

22 juillet 2013

Juliette

De Pierre Godeau avec Astrid Bergès-Frisbey.  
Une heroïne un poil agaçant, un coté bourgeoise parisienne qui ne veut pas grandir (se nourrit de fraises natures sur un lit immaculé et de Veloutés de chez Danone en micro-short sur sa terrasse du 16ème) mais pourtant une jolie vision du passage à l'âge adulte et des questionnements qui l'accompagnent.
Comment se relève-t-on d'une rupture? Comment oublie-t-on sa première et grande histoire d'amour (le débat est ouvert), comment savoir ce que l'on veut vraiment faire de sa vie.
Je peux comprendre que certains trouvent le film prétentieux et nombriliste; en ce qui me concerne, j'en suis ressortie troublée, émue par ces parenthèses entre rêve et réalité, la poésie de l'histoire pour enfants que Juliette écrit et des scènes de tendresse et d'apaisement avec son ex-grand amour.

21 juillet 2013

Grigris

Un joli film tchadien qui raconte l'histoire de Grigris un jeune homme à la jambe paralysée, qui rêve d'être danseur. La nuit, sa jambe se révèle un atout, comme un instrument de souplesse extrême qu'il maîtrise et qui lui rapporte quelques billets le soir venu. La journée, la vie de Grigris est moins réjouissante: réduit à son seul handicap, il aide sa mère à laver le linge du village,  bricole avec son oncle, et traîne sa jambe dans les rues du village.
Sauf que, son oncle tombe malade et pour payer le traitement Grigris plonge dans un trafic d'essence. De mensonge en trafics, Grigris va devoir fuir la ville avec Mimi (Ahhhhh sublime Mimi), une femme qui oscille entre résignation  face à sa prostitution ("faut bien payer les factures" lâche-t-elle) et fardeau. Les deux amants meurtris se réfugient dans un village de brousse. Pour y trouver enfin la paix? Sans trop dévoiler la fin, ça ressemble à un de ces contes africains que je lisais petite, avec une superbe fuite des jeunes amants et leur salut grâce au village de femmes.
Dans ce film, filmé avec beaucoup de délicatesse, sans lourdeur, avec des longs plans silencieux, j'ai vu une métaphore du combat, d'un pays mutilé et de la revanche des femmes: très beau!!

Les aristochats

A part le petit sourire complice de la dame de l'UGC qui a déchiré ma place en me disant salle 11, rien ne m'a fait réaliser que j'allais voir un film pour les moins de 8 ans!!! Dans la salle : un papa et son petit garçon perché sur 60 catalogues UGC en guise de rehausseur et un nostalgique de plus de 30 ans tout seul.
J'ai retrouve Duchesse, Berlioz, Toulouse et Marie....pour une bien jolie parenthese d'un samedi caniculaire. Meme avec mes yeux d'adulte, la magie opere, on rit toujours, on réalise la qualité du dessin (ah les vues de Paris!) et la poésie de ce superbe Walt Disney.

19 juillet 2013

Les beaux jours

Superbe. Je n'étais pourtant pas sûre d'apprécier ce film loin de mes préoccupations, la retraite, l'ennui, l'adultère.
Caroline, la dentiste bourgeoise rencontre dans un club d'activités pour retraités (grâce au "forfait découverte" offert par ses filles) Julien, l'informaticien un peu cheap. Une histoire d'amour entre une "jeune" retraitée et un homme volage, de 20 ans son cadet, ça sent le film de couguar? DETROMPEZ-VOUS!!!
Marion Vernoux filme une vraie et belle passion, avec beaucoup de délicatesse et d’intelligence; mais aussi et surtout une libération, une émancipation. Je me suis pas ennuyée une seule seconde: les deux acteurs principaux (Fanny Ardant et Laurent Lafitte) sont éblouissants de sincérité, avec une vraie révérence à Laurent Lafitte  (vraiment époustouflant) à la fois viril, brusque, parfois tendre, secret. J'ai fondu.
On croit en ce couple improbable, on croit en leur passion, on ressort ému avec l'envie d'être happé(e) par une folle histoire d'amour, de vivre l'instant sans se poser de questions.

14 juillet 2013

Frances Ha

Probablement l'un de plus jolis moments de ciné de l'année! Ceci dit, j'ai l'impression de dire ça souvent! Mais là, c'est un vrai régal. L'histoire de Frances, c'est celle d'une jeune New-Yorkaise, qui rêve de devenir chorégraphe et qui s'accroche à ce rêve. Sur une très jolie bande-son, on suit une actrice divine Greta Gerwing. Le talent du réalisateur, Noah Baumbachest, de nous embarquer à chaque plan avec son héroïne, sautillante dans les rues de New-York ou au petit matin, sur un quai de métro, ou rêveuse fumant à sa fenêtre. Elle nous ressemble un peu cette quasi-trentenaire: perdue entre amis, amant, colocs, choix professionnels dans un New-York en noir et blanc superbe. Je ne peux qu'aimer et donc recommander.

Le grand méchant loup

7 juillet 2013

Nos étoiles ont filé

 De Anne-marie Revol
Mille fois, j'ai vu ce livre dans ma librairie, j'ai lu des critiques toutes positives et pourtant je ne voulais pas le lire...J'avais peur, peur de lire la misère, de trouver ça pathos, voyeur, sordide. Et pourtant je l'ai lu d'une traite la boule au ventre, à deux doigts de pleurer plusieurs fois. 
Ça raconte l'histoire vraie d'un deuil, d'une reconstruction d'une mère et son mari, après le décès de ses deux fillettes de 14 et 26 mois dans un incendie. Ça raconte l'innommable, l'indescriptible, l'intolérable. 
C'est juste éblouissant de sincérité sans jamais tombé dans le mélo.  L'auteur parle à ses filles, leur écrit une lettre quotidienne avec des mots simples... Quelle émotion!


6 juillet 2013

Ta carrière est fi-nie!

Voici la suite des aventures de Zoé Shepard l'auteur de "absolument débordée" qui m'avait fait hurler de rire l'an dernier. J'attendais la sortie en poche: c'est chose faite.
Hélas dans cet opus rien de bien nouveau, bien moins hilarant,  seulement le plaisir de retrouver Coconne (en grande forme), Simplet et les autres. 
Le petit nouveau dans cet épisode s'appelle the gentleman, la tête sur les épaules, un regard souvent médusé sur les aberrations mais peu de possibilités d'action. 
Le problème c'est que, ce qui m'avait irrité dans le premier tome se confirme dans le deuxième : le côté zoe shepard sauveuse du monde "je-fais-tout-parfaitement-et-les-autres-sont-des-demeurés-arrogants-et-incompétents". En outre, ce qui semblait totalement possible en terme d'idioties administratives dans le premier tome est là, à la limite du crédible avec tout un tas d'anecdotes ubuesques qui enlèvent du charme au récit. Malgré tout, le livre réserve quelques bonnes tranches de rigolade avec notamment un final en Afrique absolument désopilant! 
Bref ça se lit vite : sur une chaise longue ou à la terrasse d'un café; drôle sans être hilarant comme le premier, ce n'est pas forcément indispensable.

1 juillet 2013

L'attentat

Très beau film.Vu il y a déjà plus de 2 semaines mais le temps manque en ce moment pour écrire une petite critique. L'histoire c'est celle c’est un attentat-suicide à Tel-aviv, Amine qui opère les blessés est appelé pour identifier le corps de sa femme morte dans l’attentat...sauf qu'il découvre que c'est elle la kamikaze. La situation lui échappe alors dans un premier temps puisqu'il est arrêté, interrogé, suspecté; dans la deuxième partie Amine part à la recherche de la vérité et explore les zones d'ombre de cette femme tant aimée. Le sujet était ultra casse-gueule: ça pouvait vite tourner au pathos/mélo/moralisateur. Le réalisateur évite tous ces écueils et nous livre un film très sincère ou l'on sent  en permanence le déchirement du personnage. J'ai beaucoup beaucoup aimé. Je pourrais même y retourner! 

30 juin 2013

Cocaïne et tralala

Avec un titre pareil, mon âme de pharmacodépendante ne pouvait que craquer. 
Sans être inoubliable, j'ai passé un moment sympa à la lecture de cette enquête féministe à l'époque des années  folles. Le personnage principal Phryne Fisher, une jeune anglaise qui n'a pas froid aux yeux est, dans cet épisode, embarquée a Melbourne sur la piste d'un trafic de cocaïne. Elle y fait la rencontre de Dot, qui deviendra son employée et qui se révèle un personnage attachant.
C'est assez fantaisiste, souvent simpliste mais très facile à lire et parfait pour un hall d'aéroport...(merci volotea!!) 
De là à dire que je lirai d'autres aventures de miss Fisher, pas sûre! 
Chose que j'ignorais, elle fait même le prime-time de france 3 le dimanche soir, la miss Fisher ! 

Before Midnight

Alors que j'avais été particulièrement déçue par le dernier film de Julie Delpy, 2 Days in New-York (ma critique, là) celui-là m'a troublée et plu, vraiment.
C'est une sorte de huis-clos estival, sur une île grecque,  qui raconte le malaise d'un couple franco-américain Céline et Jesse, à l'aube de la quarantaine. Même sans avoir vécu un millième de ce qu'ont vécu les personnages en terme de relation, même si je n'ai pas le même âge, quelque chose dans ce film m'a parlé. Oui, j'avoue, je crois en cette lassitude, en cette routine enfants/boulot/dodo, en la perte de la magie, de la passion. Il y beaucoup de justesse dans ces dialogues qui s’échaudent, ces tensions latentes, ces phrases amères. Le film aborde mille questions : celle du temps qui passe, celle de la passion qui s'évade, de la nécessité de faire des concessions, le tout avec une fluidité indéniable. 
Par ailleurs, j'ignorais totalement que ce volet était le dernier d'une trilogie débutée en 1995 (Before Sunrise et Before Sunset) qui raconte la première nuit de Céline et Jesse puis leurs retrouvailles à Paris. Je vais m'empresser de les regarder.
La critique de Télérama me rend jalouse : http://www.telerama.fr/cinema/films/before-midnight,440058.php

Né quelque part

Pas du tout déplaisant mais on est néanmoins loin du chef d’œuvre: trop lisse sans doute...
L'histoire, c'est celle de Farid, jeune Français , étudiant en droit qui doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays jusque là inconnu, il tombe sous le charme des villageois et reconstitue petit à petit son passé.  Quête identitaire, réflexion  sur l'immigration, l'intégration, les origines: joli projet sauf que le tout est etouffé par un excès de bon sentiments.  Il manque le petit quelque chose qui prend aux tripes, qui vous fait sortir de la salle un peu chamboulé(e), avec des interrogations...
Restent des moments drôles et tendres, une panoplie de personnages attachants et les acteurs plutôt convaincants (Tewfik Jallab , Jamel Debbouze , Malik Bentalha)  et une image touchante de l'Algérie du 21e siècle.

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...