27 juillet 2020

Le petit guide de la masturbation féminine

Que je vous raconte un peu comment je me suis retrouvée avec ce joli livre entre les mains.
Fin juin, je reçois une proposition de Masse Critique, le choix est vaste. Je coche dans un premier temps, "Corentine" de Roselyne Bachelot et un autre roman pas bien gai sur les camps de concentration. Des envies d'Histoire sans doute...Un peu intriguée par son titre,  je tente aussi "le petit guide de la masturbation féminine " sous titré "déclarons ouverte la révolution du clitoris". "Révolution" ? Ça doit être historique :)
Au moment où je fais ce choix, je souris intérieurement entre culpabilité et curiosité.  Si tu le reçois ma vieille, va falloir assumer la critique publique sur Babelio et sur le blog. En réalité, point de gêne, pas de tabou., Rien de scabreux ni de pornographique. Le livre est un très bel hommage fort bien documenté à un organe si longtemps oublié et méprisé.  On y trouve de l'Histoire (sauf que celle-ci est un peu plus récente que Corentine ou la 2nde Guerre Mondiale).  Le saviez-vous, ce n'est qu'en 1998 qu'est déclaré la connaissance de son anatomie exacte, de l'anatomie, de la science, des témoignages, des conseils !
Le tout sous forme d'un petit livre écrin, bleu nuit, cartonné, aux bordures de pages roses. On referme le livre le cœur léger, heureuse d'avoir lu un livre sur un organe 100 % dédié plaisir...

Mille merci à Babelio, masse critique et les éditions  Better Call Julia

22 juillet 2020

Les petites reines

Dernière visite Montpelliéraine chez Gibert, derniers achats avant l'été...
Alors que je cherchais d'occasion un autre livre de Clémentine Beauvais (Brexit Romance), je tombe nez à nez avec ce roman, "Les petites reines". 
La 4e de couverture est dithyrambique!  "Un chef d’œuvre d'humour acidulé" dit Télérama. "Le genre de livre qui vous fait pousser des ailes" et de nombreux prix. Ni une, ni deux, il est acheté!
Les petites reines, c'est l'histoire de 3 "boudins". C'est pas moi qui le dis, ce sont elles! Elles ont été élues "Boudins de l'année" lors d'un concours interne du collège organisé par une petite ordure.  Elles ont des grosses fesses, de la cellulite, mais sont armées comme jamais d'humour et de force mentale! 
Faisant fi des moqueries, nos Boudins d'or, d'argent de de bronze décident de partir en road trip estival de Bourg en Bresse à Paris...à bicyclette ! Pour financer le voyage : ventes de boudins (y compris boudins veggie pour les âmes sensibles à la cause animale). Pour les chaperonner, Idriss, le grand frère de l'une d'elle, militaire beau comme un soleil, accessoirement amputé de ses jambes sur son fauteuil roulant Hi-Tech. Très rapidement, les médias locaux puis nationaux, et les réseaux sociaux s'emparent du scoop. 3 boudins sur des vélos colorés qui distribuent de la cochonnaille,  ça fait de l'audience! 
Tout n'est qu'humour dans ce roman, pas de politiquement correct, pas de démagogie exacerbée, ni de bons sentiments à la pelle. Les gens sont méprisants, racistes... les tweets sont souvent acerbes et lâches. En face d'eux, nos 3 nanas qui n'ont pas froid aux yeux, ni aux mollets. Elles atteindront la capitale, crevées mais armées contre la bêtise humaine!
Une lecture très sympa pour l'été...

17 juillet 2020

Les recettes de la vie

Comme diraient certains à la vue de la photo, j'ai pris mon pied à la lecture de ce livre de Jacky Durand.
Tout dans ce petit roman m'a régalée au sens propre comme au figuré. Oh comme on les imagine ces 3 compères Lucien, Henri et le petit Julien dans la cuisine. Chaque page est un délice, on y respire la morille, la truffe et le vol au vent. Entre les lignes, on aperçoit les desserts traditionnels et les viandes qu'on oublie sur le coin de la cuisinière du Relais fleuri, leur petit bistrot traditionnel.
Et entre les recettes, une fort jolie histoire d'héritage, de transmission de passions et de savoir.
Savoureux à tous les égards !

12 juillet 2020

Le syndrome de Garcin

De ces livres dont on sort troublée et tremblante par le style et le propos. De ces romans qui vous font hésiter pour votre prochaine lecture tant tout semble fade à côté. Le talent de Jérôme Garcin pour nous parler des ses deux grand-pères est saisissant. Chaque mot, chaque virgule semblent choisis avec grâce pour nous dépeindre ces deux éminents, et pourtant si humains, médecins. Papy et Pam, Raymond Garcin et Clément Launay. L’un venu des îles pour devenir un brillant neurologue n’oubliera jamais l’exil et sa terre. L’autre descendant d’une génération de médecins deviendra un grand et moderne pédopsychiatre. Le premier donnera son nom à une atteinte des nerfs crâniens, le second consacrera sa vie à la pédiatrie et ses troubles. Et, pour nous dépeindre avec infiniment d’amour ces deux hommes dont l’unique ambition est le soin à l’autre, leur petit fils, Jérôme. Ce Garcin, qui berce mes dimanche soir depuis l’enfance. « Si soigner c’est sauver des vies, écrire c’est les prolonger » écrit-il dans les dernières pages... Oh oui, comme on aime à les prolonger ces vies là, ces hommes là, qui nous rappellent que le patient est un homme avant d’être un cas clinique ! Ce livre devrait être mis au programme de la première année de médecine, pour rappeler à chacun que le soin c’est aussi savoir prendre la main de son patient avant de prescrire un traitement, aussi efficace qu’il soit...
Ps: Merci AD et CC pour ce superbe conseil.

2 juillet 2020

Avant que j'oublie

Le prix du livre Inter mérite vraiment qu'on parle de lui. Parce qu'il est question d'absence et par n'importe laquelle. Celle du père, un père malade, alcoolique. Avec une finesse incroyable, une infinie tendresse et beaucoup d'humour, l'auteur parvient à nous  faire aimer un homme en apparence bien rustre. Un peu déglingo nous dit-elle, décalé aussi, violent avec sa mère  lors des épisodes alcoolisés. Et pourtant, on s'attache, on l'imagine ascitique et épuisé sur son lit d’hôpital mais aussi pensif et poète dans sa caverne d'Ali Baba qu'elle doit vider après les obsèques.  Que d'amour, que de vide aussi, laissé par cet unijambiste dans le cœur de sa fille.  Chaque geste est enveloppé de tant de patience aussi lors de ses derniers instants. Les objets si ordinaires, livres, figurines, outils sont minutieusement décrits par l'auteur, sans imaginer pouvoir s'en débarrasser. Ils le racontent, lui, ce "contemplatif fin mais gauche, gentil mais brutal, généreux mais autocentré, dévoré par l'anxiété et la timidité, incroyablement empêché".
Quant à l'ironie, elle est partout, comme un pansement à la tristesse! "Je vais plutôt me mettre dans mon Everstyl et puis on l’inclinera. Ok si tu veux. J’ai tout plié en quatrième vitesse pour l’installer (...) actionné la télécommande du fauteuil tout confort à housse lavable qu’on vend une fortune à des gens qui vont mourir dans six mois. Des fauteuils à la con : sur Le Bon Coin, on en trouve des centaines, pris en photo dans des intérieurs marron sous tous les angles et dans toutes les positions. Particulier vend arrogante merveille de sophistication mécanique pour corps délabré stade final. Très peu servi. Prix à débattre."

Un très grand et beau livre! Merci Anne Pauly.

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...