Dans
son dernier livre, les Sources, il est question de violence conjugale à
la fin des années 60 dans une ferme auvergnate. Cent pages
saisissantes, 3 actes, 3 points de vue pour raconter le quotidien d'une
femme, mère de 3 enfants, soumise quotidiennement à la violence du
mari. La force du livre tient dans sa puissance stylistique pour raconter
l’insoutenable. Pas de description démonstrative des coups, mais une écriture râpeuse sans fioriture pour décrire les humiliations quotidiennes, les
remarques dévalorisantes, la brutalité ambiante et les quelques moments de répit (l'heure se la
sieste de l'homme) qui exacerbent le caractère étouffant de la
situation et l'emprise masculine.
Vient ensuite le point de
vue de l'homme, sans jugement, juste les faits, son isolement inexorable
et sa tendresse pour ses filles, Claire et Isabelle. Avec Gilles, le
petit dernier, tout semble plus compliqué, ce fils non à son image, plus sensible et proche de sa mère.
Les dernières pages du livre donnent la parole à Claire, la cadette, à l'heure de refermer la ferme familiale, 50 ans plus tard. La balançoire est toujours là, un peu branlante, les cicatrices aussi.
Rebonjour, c'est un très beau roman comme tous les autres de Mme Lafon, qui parle comme elle écrit avec beaucoup de précision. Un roman à lire. Et en plus, elle fait court. Bon après-midi.
RépondreSupprimerSans doute un de ses romans les plus puissants selon moi… bonne soirée à vous
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