15 juillet 2019

La salle de bal

Difficile de rester insensible à ce roman choral, qui mêle amour, roman historique, poésie, sur fond d'eugénisme. L'histoire se déroule  au début du 20e siècle au sein d'un hôpital psychiatrique, l'asile de Sharston, perdu dans la lande britannique. On y croise des fous, des simplets, des indigents, des agités ou simplement ceux dont la société veut se protéger, les indociles... Trois options pour les pensionnaires nous annonce Clem, personnage secondaire mais néanmoins clef du roman : "Tu peux mourir. C'est facile. Les gens meurent tout le temps. Tu peux t'enfuir. Presque impossible. Ou tu peux les convaincre que tu es suffisamment saine d'esprit pour partir." 
Trois personnages alternent la narration : John, un irlandais mystérieux, Ella, une jeune femme hospitalisée pour voir cassé une vitre de la filature où elle travaillait et Charles Fulher, médecin à la personnalité complexe, musicien raté, aux pulsions inavouables, qui rêve de gloire et de reconnaissance politique. Chaque vendredi, un bal est organisé, les hommes et les femmes s'y retrouvent pour danser sur les notes de l'orchestre du personnel médical. La rencontre entre la fragile Ella, illettrée et le sauvage John est aussi belle que déchirante.  Elle nous emporte par sa fulgurance  et son intensité... C'est aussi l'histoire d'une folie : celle des dérives scientifiques de l'époque, prélude du drame nazi qui surviendra quelques années plus tard. 

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