6 mai 2020

La grande escapade

Blondel et moi c'est une longue et belle histoire. Il y a 10 ans, je lis Le baby-sitter, et je tombe sous le charme de ce style, simple et efficace! J'enchaine avec G221, (un de mes préférés), puis 6H41, et à chaque sortie un nouveau plaisir, comme des retrouvailles avec un ami cher.  Parfois émue (Et rester vivant), parfois bousculée (inoubliable Un hiver à Paris), quelque fois troublée (La mise à nue).

D’ordinaire, un Blondel, c'est aussitôt acheté, aussitôt dévoré ! Or, étrangement, La grande escapade, est dans ma pile à lire depuis quelques mois, il m'attend. Il attend le weekend parfait. Ce fut celui du 1er mai ! 

Ce dernier roman de Blondel sort des sentiers battus. D'abord par son propos, son cadre et son époque. Nous voila plongés au cœur des années 70 dans une école de province. On y rencontre des institutrices un peu old school (qu'on imagine volontiers avec des robes fleuries et des gilets sur les épaules) et des maitres qui aiment que les choses marchent à la baguette. Tous vivent en vase clos, autour de l’école, occupants les logements de fonction. Sur le terrain vague au bord de la voie ferrée, lieu de prédilection de la bande de gamins, chacun son rôle, chacun sa place. Le chef, son second, le bricoleur, le sensible... On grandit avec l'entrée au collège, on découvre la liberté avec un enseignant aux méthodes innovantes, on se forge une personnalité. Quant aux adultes, enseignants et conjoints, tout ce petit monde s'inspecte, se jalouse, se charme aussi.
Au total, c’est une bien jolie fenêtre sur une époque que nous offre Blondel: celle des premières classes mixtes avec toutes les réticences qui vont avec, l'époque d'une douce (et lente!) libération de la femme, de la fin du patriarcat. Et comme toujours beaucoup de tendresse et une analyse fine de la société et des rapports humains.
A lire, évidemment.



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