5 août 2019

Un certain Paul Darrigrand


Comment dire à quel point ce livre m'a troublée ? Peut-être en vous disant simplement que je l'ai lu en 3 heures, que j'ai fini émue aux larmes avec la sensation que Philippe BESSON savait mettre des mots incroyables sur le sentiment amoureux. Que quelques heures après avoir refermé la dernière page de ce roman*, j'attaquais la suite "Dîner à Montréal"...
On est en 1988 à Bordeaux, ville oh combien familière et chère à mon cœur,  entre la rue Judaïque, la place Pey-Berland, le "Pala", l’hôpital Saint André et son jardin intérieur. Philippe Besson a 22 ans, sort d'une école de commerce avec un diplôme dont il ne sait que faire.  Il s'inscrit donc à la faculté de droit de Bordeaux espérant y trouver une voie plus noble. Il y rencontre Paul,  l'homme qui va bouleverser son année 88. Paul est marié à Isabelle (pétillante, généreuse, comment la détester ?), Paul sera l'homme des 5 à 7, l'amant, l'objet du désir fou.
Qui n'a pas vécu une telle passion (évidemment non durable au demeurant) mais qui vous donne ce sentiment d'immortalité ?  C'est d'ailleurs, ce joli parallèle que fait Besson puisqu'à la même période, on lui découvrira une thrombopénie idiopathique contre laquelle il luttera.
220 pages de poésie, pudeur, émotion pour raconter l'Autre, celui qui vous emporte, celui qui vous fait vous sentir vivant. Mais aussi cet Autre, dont l'absence vous déchire le cœur, vous fait vous sentir  incomplet. Cet Autre qui s'endort auprès d'une femme chaque soir et dont l'attente d'un signe, à une période où le téléphone portable n'existait pas devient insupportable.

"Une vraie saleté l'infériorité en amour" écrit Besson au milieu du roman.  Tout est dit. 
* roman ? (indique clairement la couverture). Qu'en est-il ? La trilogie (1. Arrête avec tes mensonges, 2. Un certain Paul Darrigrand et 3. Dîner à Montréal) est pourtant présentée comme l'oeuvre de la sincérité, les aveux intimes et explique même les précédents romans de l'auteur. On y reviendra. Est-un roman, une autobiographie, un récit autobiographique? Besson ne nous ballade-t-il pas entre réalité, souvenirs, fantasmes ? La lecture de l’épilogue "dîner à Montréal" a fait naître le doute. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ajouter votre avis, vos impressions, votre humeur :)

Pilules Roses, De l’ignorance en médecine » (Stock, 2023) de Juliette Ferry-Danini

Le SPASFON (phloroglucinol), vous connaissez bien sûr ! Qui n’a pas reçu, au cours de sa vie ce comprimé rose fuchsia, dragéifié façon bonbo...