On est en 1988 à Bordeaux, ville oh combien familière et chère à mon cœur, entre la rue Judaïque, la place Pey-Berland, le "Pala", l’hôpital Saint André et son
jardin intérieur. Philippe Besson a 22 ans, sort d'une école de commerce avec
un diplôme dont il ne sait que faire. Il s'inscrit donc à la faculté
de droit de Bordeaux espérant y trouver une voie plus noble. Il y rencontre
Paul, l'homme qui va bouleverser son année 88. Paul est marié à
Isabelle (pétillante, généreuse, comment la détester ?), Paul sera l'homme des 5 à 7, l'amant,
l'objet du désir fou.
Qui n'a pas vécu une telle passion
(évidemment non durable au demeurant) mais qui vous donne ce sentiment
d'immortalité ? C'est d'ailleurs, ce joli parallèle que fait Besson
puisqu'à la même période, on lui découvrira une thrombopénie idiopathique
contre laquelle il luttera.
220 pages de poésie, pudeur, émotion pour raconter l'Autre,
celui qui vous emporte, celui qui vous fait vous sentir vivant. Mais
aussi cet Autre, dont l'absence vous déchire le cœur, vous fait vous
sentir incomplet.
Cet Autre qui s'endort auprès d'une femme chaque soir et dont l'attente
d'un signe, à une période où le téléphone portable n'existait pas
devient insupportable.
"Une vraie saleté l'infériorité en amour" écrit Besson au milieu du roman. Tout est dit.
* roman ? (indique clairement la couverture). Qu'en est-il ? La trilogie (1. Arrête avec tes mensonges, 2. Un certain Paul Darrigrand et 3. Dîner à Montréal) est pourtant présentée comme l'oeuvre de la sincérité, les aveux intimes et explique même les précédents romans de l'auteur. On y reviendra. Est-un roman, une autobiographie, un récit autobiographique? Besson ne nous ballade-t-il pas entre réalité, souvenirs, fantasmes ? La lecture de l’épilogue "dîner à Montréal" a fait naître le doute.
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