16 septembre 2021

L'odeur de la colle en pot

Est-ce parce je suis née en 1982 ? Parce qu'en 1994, je sentais poindre la complexité de l'adolescence ? Est ce parce que comme Caroline, l’héroïne, j'ai eu un sac Hervé Chapelier (pour aller à la danse) et rêvé d’être invitée à une boum  ?  Parce que je regardais assidument "la petite maison dans la prairie" et une famille en or (moins assidument heureusement) que ce livre m'a emportée ? Sans nul doute. 

En 300 pages dévorées, j'ai eu l'impression de retourner sur les bancs du collège, de faire un voyage dans le temps, dans cette  fenêtre temporelle qui va de 1990 à 1999.  C'est d’ailleurs ce qui freinera (peut-être) certains : ceux qui sont nés un peu trop tôt ou un peu trop tard et qui ne verront  dans ce récit qu'une addition de souvenirs beaucoup trop datés...

Personnellement, j’ai été épatée par la précision de l'auteur. Tout est si bien retranscrit : de nos conversations sans fin sur le téléphone familial, nos espoirs et désillusions à chaque retour à pied avec l'être chéri (parfois de façon unilatérale) jusqu'à l'odeur des chaussettes mouillées sur le radiateur de la colonie de vacances. Merci Adèle Bréau de m'avoir permis de revivre cette époque où notre découverte du monde semblait si naturelle et progressive. Oui, on n'avait pas Youtube sur un smartphone à 14 ans, ni la réponse instantanée à des questions qu'on ne se posait même pas. Mais on avançait chaque jour vers l'age adulte, bercés par des heures de cours, des rédactions de français le dimanche soir après la lecture en cachette de Jeune et Jolie et des souvenirs extras de classes de neige !

Nostalgique, moi ? Oui sans doute un peu, pas de mon adolescence en tant que telle, mais de cette époque où on s'ennuyait un peu, pour mieux apprendre à grandir doucement.




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