17 janvier 2022

Paris-Briançon

Philippe BESSON, c'est le prototype de ces auteurs que j'aime quoiqu'ils écrivent. Ils sont quelques uns à avoir ce rang dans ma bibliothèque : Vargas, Blondel, Marie-Hélène Lafon.

Si le dernier (le dernier enfant) m'avait paru (peut-être) un poil en dessous des précédents, je m’étais quand même laissée emporter. J'aime ses personnages attachants, sincères, j'aime son intérêt pour le réel, sa façon de nous transporter dans la vie.

Une fois n'est pas coutume, j'ai plongé à pieds joints dans le dernier opus. 

Ça commence comme un Agatha Christie, les personnages s’installent dans un intercité de nuit, en routes vers les Alpes. Ils posent leur valises, au sens propre comme au figuré. Le lecteur fait ainsi connaissance avec ses compagnons de voyage :  Alexis, le médecin généraliste, Victor, le jeune moniteur de ski et son ménisque en vrac, Catherine et son époux Jean-Paul, Serge, le VRP lourdaud (du moins semble-t'il). Julia et un groupe d'adolescents insouciants.

Où l'on découvre les raisons de ce périple : vacances pour certains, déménagement pour d'autres, refuge familial pour d'autres...ou l'on découvre aussi les casseroles, fêlures de chacun. A chaque chapitre, nous voila plongés dans un compartiment de ce wagon, témoin d'une conversation d'abord banale entre deux passagers qui ne se seraient jamais croisés, puis plus intime, au fil des kilomètres. Comme si la promiscuité de la couchette, le huis-clos ferroviaire autorisait toutes les confidences. On y cause, maladie, avenir, destin, choix de vie, amours déçues ou jamais vécues...

Dès le début, l'auteur nous annonce que ça finira  mal. Que va 'il se passer ? Besson nous rejoue-t-il le crime de l'Orient Express ? Je ne dévoilerai rien, sachez juste que la fin est à couper le souffle .

Acheté à 18h le samedi, posé à midi le dimanche, le cœur retourné et la gorge serrée, avec une fois de plus l'envie de dire à Monsieur Besson combien ses livres nous font nous sentir vivant et nous rappellent qu'il est urgent de vivre.


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