1 mars 2022

Ma belle,

Camille Anseaume : c'est l'écrivain que j'aurais rêvé d'être…(suis passée pas loin :  si tu changes toutes les lettres à "apothicaire" ça fait "écrivain" ! )

Fan inconditionnelle depuis la première heure avec « un tout petit rien », j'aime tout dans ses livres, la plume, la sensibilité, la gravité saupoudrée d’un humour décapant.

C'est surtout l’écrivain qui me fait discrètement m’échapper du boulot à la pause déjeuner, le 16 février, jour de sortie nationale pour courir à la librairie du centre, me procurer l'unique exemplaire de son dernier roman. A 13h15 il est entre mes mains, il va falloir résister à la tentation de lire en cachette au boulot, patienter avant de se délecter.

J’ai tenu jusqu’au weekend et n’en ai fait qu’une bouchée. Faut dire que les ingrédients étaient réunis pour me plaire …

Dans ce nouveau roman, elle aborde la question, oh combien sensible de la belle-maternité. 

« Belle mère », comme je n’aime pas ce mot. « Mère » non assurément, c'est pas l'idée, il/elle en a déjà une, « belle » encore moins et certainement moins que la sienne !

Le rôle de belle-mère, en général, on ne l’a jamais demandé, ça vous tombe comme cela sur le coin du nez, le package est à prendre ou laisser. Les conditions du contrat aussi, sont imposées… garde alternée pour certaines, un weekend sur deux pour d'autres, les vacances scolaires pour quelques-unes (moi). C'est aussi une place à trouver, un rythme à prendre, un équilibre à ajuster et réajuster. Entre des rapports cordiaux, inexistants, tendus, y'a t'il un espace pour une relation apaisée ? La question est entière.

Mais au delà de la question de la belle-maternité, le livre questionne aussi, avec un talent fou la question de la féminité, de l’apparence, de notre rapport au corps. Si tu es belle, « tu t'en sortiras » ! J'ai longtemps cru à ce paradigme, beaucoup trop souffert de ne pas être désirable/désirée, persuadée que l'enveloppe n'était pas conforme aux standards. Et finalement après des années de lutte acharnée, on finit par trouver un modus vivendi avec ce fichu corps. Mais là aussi l'équilibre est précaire, les réajustements nécessaires au quotidien :  Oui, tu n’es pas comme cette fille sur Instagram, mais une jolie âme c'est chouette aussi. 

Je me sens un peu toute nue après cette critique, mais il m’était difficile voire impossible de dire pourquoi j’ai tant aimé ce livre sans se dévoiler un peu. C’est chose faite….

 Merci Camille, vous m'avez bouleversée (et j’adore ça).

 

 

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